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Après l’annonce de la fermeture du lycée Brassai, seul établissement public parisien qui enseigne aux métiers de la photographie, c’est au tour de l’École nationale supérieure Louis-Lumière basée à la Cité du Cinéma à Saint-Denis (93) de subir des décisions de démantèlement. Cette prestigieuse école supérieure des métiers de la photographie et du cinéma fêtera son centenaire en 2026. Une pétition est lancée pour s’opposer au démantèlement de l’ENS  Louis-Lumière pour sauvegarder l’enseignement public. D’abord la proie d’enjeux fonciers lors de son installation à la Cité du Cinéma en 2012, puis sacrifiée pour les Jeux Olympiques de 2024, l’École nationale supérieure Louis-Lumière est mise en péril.

Créée en 1926, l’ENS Louis-Lumière est pionnière des écoles de cinéma, de photographie et de son. D’École des Métiers de la ville de Paris, elle est devenue Lycée Technique d’État de Photographie et de Cinématographie en 1964, puis, en 1991, « École nationale supérieure ». Elle est l’une des premières écoles de techniques et arts appliqués à enseigner au grade de master et à soutenir la recherche en arts-sciences-techniques ainsi que la recherche-création. Elle a formé des dizaines de générations de techniciens et d’artistes, sa renommée est internationale.

Initialement propriétaire de ses locaux, l’École est déménagée à la Cité du Cinéma en 2012 et devient locataire. En 2017, l’annonce des JO tombe : l’installation du Village des athlètes entraînera son déménagement pendant quelques mois, le temps des Jeux. Les informations contradictoires de la Direction de l’école s’enchaînent : les quelques mois se transforment en 6 mois, puis en un an, puis en 1 an et demi.

Fin janvier 2023 – soit 6 ans après l’annonce des JO à Paris-, au lieu d’une opération « hors les murs » temporaire, le déménagement sera définitif, dès fin 2023. Le projet de la Direction est d’éclater l’école en plusieurs sites : un lieu principal en location de 2500 m2 (dans les anciens locaux de l’école privée EICAR) et d’autres loués ponctuellement en fonction des besoins, contre les 7700m2 actuels. En seulement quelques mois, devront être aménagées des installations de haute technicité, coûteuses, fragiles, opération difficilement tenable, rendant difficile la continuité de l’enseignement et de la recherche. Ces ressources nécessaires constituent le fondement de la pédagogie de l’École, elle-même fragilisée par des nouvelles orientations privilégiant des formations courtes destinées à répondre aux besoins immédiats du marché ou des masters payants jusqu’à 16 000 euros. 

Préservons l’intégrité de cette école publique d’enseignement supérieur qui aura 100 ans en 2026. Nous demandons :

– un seul lieu pérenne appartenant aux Pouvoirs publics, adapté à ses besoins pédagogiques et de recherche, à sa finalité professionnelle ;
– le maintien de l’enseignement des fondamentaux pour ses formations en photographie, son et cinéma incompatibles avec les formations courtes qui relèvent de la formation continue ;
– le maintien d’installations de pointe, de laboratoires en lien avec les techniques et technologies numériques, mais aussi avec des procédés alternatifs et argentiques, un patrimoine unique indispensable à l’enrichissement des formations.

Plus que tout, maintenons la scolarité gratuite de l’École, en conformité avec les valeurs du service public.

Soutenez cette grande école publique dédiée au cinéma, à la photographie et au son en signant cette pétition à l’initiative d’enseignant.es et étudiant.es de l’ENS Louis-Lumière.

> SIGNEZ LA PÉTITION

Update 17.02.23 : Droit de réponse de la direction de l’École nationale supérieure Louis-Lumière

Photo de couverture : École technique de photographie et de cinématographie (ETPC), 85 rue de Vaugirard (Paris), années 30 © ENS Louis-Lumière

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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