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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsChristine Ollier et son équipe ont inauguré la quatrième édition du Champ des Impossibles, ouvrant au public une vingtaine d’expositions dont la thématique centrale est le règne animal. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .04 rédigé par Emmanuel Berck. L’église de Courthioust est un magnifique écrin pour la sculpture monumentale en céramique de Manoli Gonzalez, produite grâce au généreux soutien du Fonds Régnier pour la Création. Manoli Gonzalez aime jouer avec l’argile (porcelaine, grès) et la lumière. Sculptrice et céramiste, elle propose une vision très personnelle de la nature et des mondes végétal et minéral. Maîtrisant à la perfection le travail de la porcelaine et du grès qui offre plus de contraste, elle produit depuis 20 ans différents types de créations, depuis des luminaires jusqu’à des « cascades de porcelaine ».Dans une autre approche, elle poursuit son travail dans l’espace, avec le squelette d’un animal marin monumental et imaginaire. Série Reste en paix, 2022-2023, grès © Manoli Gonzalez avec le soutien du Fonds Régnier pour la création copie Série Reste en paix, 2022-2023, grès © Manoli Gonzalez avec le soutien du Fonds Régnier pour la création copie L’artiste utilise l’ensemble des techniques de la céramique : coulage, estampage, modelage, tournage, incrustation, glaçure à l’argile, etc. Selon le travail entrepris, elle cherche la transparence ou l’opacité, la douceur ou la rugosité, parfois le mouvement ou à l’inverse, l’immobilité. « C’est le projet qui détermine la technique, je n’aime pas être cantonnée dans une case, j’ai besoin de liberté pour créer » explique-t-elle. Dans tous les cas, ses œuvres évoquent le passage du temps, les empreintes du soleil, de l’eau ou du vent. Elle travaille la matière pour « donner la parole à la nature ». Par exemple, pour ses cascades de porcelaine, elle estampe directement les morceaux de porcelaine sur des écorces et feuilles d’arbres. D’autres fois, elle grave directement la porcelaine à la main, pour y ajouter des décors, voire des mots. « J’aborde le travail de l’argile, non pas en tant que technicienne, mais plutôt en relation directe avec la matière. L’argile a des propriétés bien particulières. Il a un effet sur la personne qui le travaille que n’ont pas les autres mediums. Ce n’est pas par hasard si on l’utilise dans le cadre de thérapies. Cette démarche m’offre parallèlement beaucoup de liberté : j’explore et donne libre cours à toute idée qui surgit. » Série Reste en paix, 2022-2023, grès © Manoli Gonzalez avec le soutien du Fonds Régnier pour la création copie Issue d’une famille d’artiste, Manoli a pratiqué le dessin très tôt et s’est inscrite aux cours du soir de l’école Duperré. Elle découvre les volumes, les formes, en regardant sa grand-mère pratiquer la céramique. Puis elle rencontre un potier, Claude Marcaggi, qui sculpte sous le nom de Kaol et deviendra une source d’inspiration et un soutien précieux. Elle se forme dans un atelier de tournage parisien auprès d’une thérapeute céramiste et enchaîne avec des formations professionnelles qu’elle autofinance. La collaboration est l’un de ses principaux moteurs : « J’adore sortir de mon atelier pour aller à la rencontre de gens avides de faire, comme moi ! Je me nourris du contact avec les autres, qu’ils soient artistes, artisans ou autres. Au début, je créais des luminaires, seule. Mais les normes électriques sont si complexes que j’ai fini par abandonner… pour mieux reprendre, à quatre mains, avec une créatrice. Je collabore avec d’autres créateurs sur d’autres pièces, avec un menuisier pour combiner bois et céramique, avec des peintres, des photographes. Les possibilités sont infinies ». Une sculpture monumentale dans l’église de Courthioust Exposition de Manoli-Gonzalez © Camille Pozzo di Borgo Exposition de Manoli-Gonzalez © Camille Pozzo di Borgo Dans le cadre du Parcours Art et Patrimoine en Perche, Manoli Gonzalez expose du 29 avril au 04 juin 2023, une sculpture monumentale de plus de 4 mètres de long. Celle-ci représente un squelette d’animal imaginaire, mi-marin, mi-terrestre, qui évoque le souvenir de cet animal. Sa volonté délibérée était de ne pas travailler sur un animal existant, mais plutôt sur la symbolique des espèces. Les vertèbres sont fabriquées en argile et plus précisément en grès, modelées, sculptées, puis cuites à très haute température. « Ce projet, qui a bénéficié du soutien du Fonds Régnier pour la création, m’a permis de changer d’échelle. Il y avait longtemps que j’en rêvais, moi qui travaillais jusqu’alors plutôt sur des pièces de petite taille. Pour cette sculpture, les plus petites vertèbres mesurent 15×15 cm, et les plus grandes 50×50 ! Je les ai sculptées dans mon atelier du Vexin et assemblées sur place. En tout, la sculpture est composée d’une vingtaine de pièces, qui, chacune, réclame plusieurs journées de travail… Chaque vertèbre porte des empreintes ou des traces différentes, parfois des fractures ou des fissures, évoquant en creux la fin du règne animal et donc sa conséquence directe : la fin de l’humanité. » L’église Notre-Dame de Courthioust est un bel écrin pour cette sculpture-installation. La restauration ad minima respectant la peau des vieux murs, en fait le site idéal pour présenter cette installation devant être perçue comme une simili découverte archéologique. « Quand j’ai participé au Parcours l’année dernière, j’ai visité cette petite église à l’occasion de l’exposition de Philippe Durand. J’entretenais secrètement le rêve d’y exposer à mon tour, et elle est devenue un vrai moteur d’inspiration » conclut Manoli Gonzalez. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam29avr(avr 29)10 h 00 mindim04jui(jui 4)18 h 00 minLe Champ des Impossibles .04Le règne animalMoulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementLe Règne Animal est une thématique transversale qui pose la question du devenir animal en regard des dictats imposés par l’homme envers les autres espèces, celles avec qui il cohabite Détail de l'événement Le Règne Animal est une thématique transversale qui pose la question du devenir animal en regard des dictats imposés par l’homme envers les autres espèces, celles avec qui il cohabite et socialise, celles qu’il élève et mange, celles qu’il admire, observe, parfois chasse encore et celles qu’il protège de la disparition en regard de celles qu’il anéanti. Ce thème, comme celui de l’Arbre en 2022, résonne avec les problématiques contemporaines et exemplarise les différents regards et échanges de notre société avec le monde animal. La scène artistique foisonne d’une multitude d’approches sous-tendues par un désir de témoignage et d’hommage envers ce(s) monde(s) parallèle(s). Les regards sont portés par la fascination pour le sauvage et l’infinie beauté des espèces, la dialectique incessante entre l’animalité de l’homme et l’humanité animale, la dénonciation de la violence, les volontés militant pour la protection des espèces, et aussi bien sûr par l’amour et la “coupable” tendresse que tout un chacun leur porte. Ce règne, ou plutôt ce qu’il en reste, est un thème éternel qui alimente l’histoire, la mythologie, les religions, la philosophie et même les sciences. Il replace l’homme dans le grand univers et l’oblige à se questionner sur son rapport au monde dit “sauvage” et à son positionnement entre animalité et humanité. De tout temps, la volonté a été de distinguer l’être humain des autres espèces animales pour préverser les conditions de la domination de l’homme d’un point de vue tant symbolique que physique. Les mythologies et certaines religions ont pu auréoler l’animal et déifier ses pouvoirs tandis que le débat sur la distanciation des espèces alimente toujours les braises du foyer social et philosophique. De facto les comportements de l’homme sont modelés par la définition de cette humanité qui dicte les conditions de sa pensée et de ses échanges avec le monde animal, si proche mais qui semble nécessaire de maintenir à distance. Le philosophe contemporain Jean Christophe Bailly redéfinit le règne animal comme Le versant animal, un versant ouvert et distinct qui ne nous appartient pas malgré tous les efforts de domination prodigués depuis la nuit des temps. De nos jours ce n’est plus en effet le temps d’un règne mais plutôt celui de ses reliquats chimériques berçant encore les aberrations de nos (im)postures dialectiques et de nos actes, car nous avons confiné la vie des espèces en les cantonnant à de petits territoires protégés, au mieux, et, au pire, à l’enfermement. Après les avoir chassés, nous les avons domestiqués, transformés en bêtes d’élevage, leur ôtant le statut d’être vivant pour les transformer en chair, d’une manière, parfois tempérée d’humanisme, parfois scandaleuse. Depuis quelques décennies nos comportements accélèrent la mise en péril des écosystèmes et menace les systémies animales, alors même que la présence animale est partout dans notre société enrichissant autant notre humanité que notre culture. L’image occupe une place essentielle dans la pensée animale car elle permet de projeter en toute liberté les débats qui la traversent. L’artiste peut porter un tendre regard sur l’animal de compagnie en exposant nos drôles d’interactions, documenter les conditions des relations humaines et animales en fonction de différents niveaux socio-économiques, parfois dénoncer les exploitations dépassant de loin le nécessaire alimentaire, rendre compte de la colonisation des territoires et le confinement des animaux, évoquer la fascination pour les espèces encore sauvages et pour ces mondes parallèles et bien sûr se nourrir des mythes et légendes qui leur confèrent de singuliers pouvoirs. SÉLECTION ARTISTIQUE Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française avec des artistes référentiels en regard de l’animalité comme Françoise Pétrovitch, Karen Knorr, Julien Des Monstiers. La sélection est coordonnée avec les résidences et a permis de produire des ensembles en lien avec le territoire d’Yves Trémorin, Sébastien Gouju et de l’américaine Anne Rearick grâce au soutien d’AM ART et en coproduction avec l’Ecomusée, PNR et le Moulin Blanchard. Le lauréat Mathieu Lion de la résidence Capsule – DRAC Normandie – montre également un bel ensemble. Deux importantes productions de Manoli Gonzalez et Camille Pozzo di Borgo ont reçu le soutien du Fonds Regnier pour la Création. La photographie garde sa place majeure et est complétée avec les travaux d’Aurélie Scouarnec, de Francesca Todde, celui d’Irène Jonas inspiré par Rosa Bonheur et Le Bestiaire de Catherine Poncin. Le programme permet aussi de faire connaitre des artistes émergents sur ce territoire riche de créateurs, Isabelle de Noaillat, Djabril Boukhenaissi et Jimmy Beunardeau. D’autres coups de coeur de Christine Ollier pour des oeuvres originales et puissantes viennent parachever la sélection comme les incroyables totems de Benoit Huot, l’installation de Sylvain Wavrant inspirée des métamorphoses d’Ovide et les animaux espiègles de Marina Le Gall et ceux de Martine Camillieri. Photo : Série Rosa Bonheur… Réminiscences, 2021 ©Irène Jonas / agence révélateur Dates29 Avril 2023 10 h 00 min - 4 Juin 2023 18 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-NocéOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page1
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