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Image issue de la série « Face au Silence » © Christophe Agou

Pour sa seconde carte blanche, notre invité, le journaliste et directeur de la galerie L’Intervalle à Paris, Yan Di Meglio, partage avec nous son coup de foudre pour le travail du photographe documentaire français Christophe Agou disparu en 2015 à l’âge de 45 ans. Cette carte blanche est un hommage, un manière de rendre sa photographie visible, alors qu’elle tombe peu à peu dans l’oubli. Yan Di Meglio avait exposé sa série « In the Face of Silence » à Paris quelques mois seulement avant son décès.

Christophe Agou est ma première rencontre marquante comme galeriste. Ce photographe français exilé à Londres a réalisé cette série fantastique intitulée Face au silence ainsi que le film Sans Adieu. Pendant huit ans, il est revenu dans le Forez de son enfance et à partagé la vie de paysans isolés qui vivent comment leurs ainés, loin de la réalité des fermes modernes. Ses images m’ont fasciné car elles sont sans distance, mouvantes, comme s’il avait dû travailler dans l’urgence, ce qui n’était pas le cas.

Christophe Agou est un anti Raymond Depardon (pardon pour les fans de Depardon). Il ne regarde pas les gens qu’il photographie, il est avec eux, collé à eux. Christophe Agou n’aimait pas qu’on le décrive comme documentariste. Ses photographies n’existent pas comme support à une quelconque analyse. On les prend en pleine face. L’exposition a eu lieu en septembre-octobre 2014. Nous l’avons monté à distance, lui à New York, moi à Paris, grâce à l’entremise de son précieux ami Grégoire Eloy. Je ne savais pas alors que Christophe, âgé de 45 ans seulement, était malade. Il nous a fait à ma compagne et à moi une immense cadeau. Alors qu’il était très affaiblit, il nous a invité elle et moi pour le réveillon du 31 décembre 2014 dans son appartement au dessus de Central Park alors que nous étions en vacances.

Mon unique rencontre avec Christophe Agou, gravée à jamais dans mon esprit. Il est mort moins d’un an après, et ses oeuvres tombent dans l’oubli pour de funestes raisons que je n’exposerai pas ici. J’espère qu’elles seront à nouveau visibles un jour. Le livre In The Face of Silence publié chez Acte Sud, Prix des éditeurs européens pour la photographie en 2010, est épuisé mais on peut le trouver sur le second marché.

INFORMATIONS PRATIQUES

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