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La Fondation Henri Cartier-Bresson inaugure sa saison 2024 avec deux nouvelles expositions. Le Tube présente « Les aventures de Guille et Belinda », une série au long cours signée par Alessandra Sanguinetti qui suit le destin de deux jeunes femmes tandis que Le Cube réunit une sélection d’images du célèbre photographe américain, Weegee dans une exposition intitulée « Autopsie du Spectacle« . Clément Chéroux, directeur de la Fondation a souhaité faire dialoguer deux pans de son travail pour révéler l’énigme qu’est Weegee.

Weegee. Charles Sodokoff et Arthur Webber se cachent le visage avec leurs chapeaux hauts-de-forme, 1942
© International Center of Photography. Louis Stettner Archives, Paris.

Usher Felig n’a que 11 ans lorsqu’il arrive à Manhattan pour rejoindre son père émigré aux Etats-Unis quelques années plus tôt. Il vient d’une famille juive de Zolotchiv, une petite ville de l’Empire austro-hongrois qui se situe aujourd’hui en Ukraine. Au bureau de l’immigration, son nom s’américanise pour devenir Arthur Fellig. À 14 ans il quitte l’école pour subvenir aux besoins de sa famille, il cumule les petits boulots, jusqu’au jour où il décide de devenir photographe ambulant. Il passe d’abord par les laboratoires de l’agence ACME Newspictures, puis devient photoreporter indépendant en 1935, c’est que peu après qu’il décide de changer de nom pour Weegee. Au dos de ses tirages il signe d’un tampon prémonitoire « Weegee the Famous ».

Anthony Esposito, soupçonné d’avoir assassiné un agent de police, 1941
© International Center of Photography. Louis Stettner Archives,
Paris.

Pendant 10 ans, il fait de New-York son terrain de jeu, il photographie les crimes, arrestations, incendies et autres accidents… Il se branche sur la radio de la police pour être le premier photographe à se rendre sur les lieux et compose un véritable journal de faits divers qui viennent illustrer les tabloïds américains.
À la fin des années 40, Weegee quitte New York pour s’installer en Californie, et plus précisément à Hollywood, il entame un nouveau travail dans l’industrie cinématographique en tant que conseiller technique et parfois même comme acteur. Il immortalise les nombreuses fêtes et s’amuse à caricaturer les célébrités grâce à des techniques de trucages. Il restera sur la Côte Ouest quatre ans durant avant de retourner vivre à New-York, où il décède douze ans plus tard.

Weegee. Foule l’après-midi à Coney Island, Brooklyn, 1940 © © International Center of Photography. Courtesy Galerie Berinson, Berlin.

Cette exposition fait dialoguer ces deux corpus photographiques que tout semble opposer. D’un côté ses images de la vie new-yorkaise nocturne publiées dans la presse tabloïde nord-américaine plus emblématiques et ses clichés hollywoodiens et ses caricatures de personnalités publiques. « Autopsie du Spectacle » a pour ambition de réconcilier les deux Weegee en montrant qu’au-delà des différences de formes, la démarche du photographe repose sur une réelle cohérence critique.

Weegee. Charlie Chaplin, distorsion, 1950 © International Center of Photography

Au printemps prochain, la Fondation consacre l’intégralité de son espace d’exposition à l’un des plus célèbres coloristes américains, Stephen Shore.

INFORMATIONS PRATIQUES

mar30jan(jan 30)11 h 00 mindim19mai(mai 19)19 h 00 minWeegeeAutopsie du SpectacleFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris

mar30jan(jan 30)11 h 00 mindim19mai(mai 19)19 h 00 minAlessandra SanguinettiLes aventures de Guille et BelindaFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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