Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires ! 17 heures ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 4) 22 janvier 2025
Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé 18 heures ago
« Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration 5 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 7minsPour sa deuxième carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe Arnaud Baumann, a sélectionné avec soin les rencontres qui ont marqué sa carrière de photographe. Il nous raconte notamment celle avec les génies d’Hara Kiri qui a littéralement bouleversé ses orientations professionnelles. Si Arnaud devait se destiner à une carrière dans l’architecture, c’est grâce au célèbre magazine satirique de François Cavanna et du « professeur Choron » qu’il décide de faire de la photographie sa profession. Hara Kiri Quand on déroule devant soi le tapis de sa vie, on réalise combien certaines rencontres s’avèrent déterminantes au cours d’une existence. En amour comme en amitié elles influent sur nos choix. Par manque de culture, d’éducation, de confiance en soi, ou même par excès de fierté, il arrive parfois de rater bêtement une bifurcation en ignorant la rencontre. Il en est d’autres, tellement fortes, qui s’imposent. Celles avec les génies d’Hara Kiri (Gébé, Reiser, le Professeur Choron pour ne citer que ces trois là…) ont largement bouleversé mes orientations professionnelles. Ces mauvaises fréquentations m’ont sans doute m’éclairé sur la route à ne pas prendre. Mes études d’architecte n’avaient pas de sens et m’auraient conduit à une impasse. J’ai publié ma première photo dans Hara Kiri. Xavier Lambours Couverture du livre « Dans le ventre de Hara Kiri », Éditions de La Martinière 2015 Dans les années 70, une amitié avec l’autre moi même qu’était le photographe en devenir Xavier Lambours*, m’a apporté un compagnonnage et contribué à tracer ma voie dans la presse. Dans les années 80, Xavier, l’un des portraitistes les plus doués de notre génération, en est devenu le chef de fil. La Médiathèque du Patrimoine et de la photographie** va rassembler nos archives, les conserver et les rendre accessibles à qui voudra s’y intéresser. Il faut savoir ne pas encombrer ses enfants de bagages trop encombrants. *Nous avons raconté notre expérience commune dans le livre « Dans le ventre de Hara Kiri » (Éditions de La Martinière 2015) ** https://mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr Pacôme Thiellement Pacôme Thiellement, explosion solaire au café L’Artiste, Paris 11è, 2 novembre 2012 © Arnaud Baumann Une autre de mes rencontres concerne l’écrivain Pacôme Thiellement*. Un personnage hors normes que je n’ai cessé de photographier depuis 15 ans, ne serait-ce que pour son look barbu chevelu, qui relègue Marx ou Hugo au statut d’amateurs. Il aura envahi les réseaux sociaux de ses réflexions d’exégète, en particulier sur Facebook, qu’il quittera un jour subitement, tel un drogué décide de son sevrage en apprenant qu’il risque sa peau. Le cinéma, la musique, la bande dessinée, la peinture, la politique, l’amour, l’Internet et même la ville de Paris et l’Empire romaine, sont autant de terrains de jeu soumis à ses analyses savantes développées dans une trentaine d’ouvrages aux milliers de références alors qu’il n’a que quarante-huit ans. Ses interventions sur BLAST, des « Infernet » à « L’empire n’a jamais pris fin » en passant par « La fin du film », véritables décryptages ou démontages des histoires et de l’Histoire, sont autant de voyages culturels qui nous aident à décrypter le monde. Autant dire que BLAST fait partie des fenêtres intelligentes, qui donnent un sens à l’Internet. *Pacôme Thiellement sur BLAST Muzo Portrait de Muzo © Arnaud Baumann Peinture Muzo au 148 © Arnaud Baumann J’ai toujours préféré la compagnie des peintres à celle des photographes. Ma première acquisition d’une toile date de quarante ans. Un tableau de Muzo, réglé en dix mensualités, dont je ne me suis jamais lassé. Le groupe d’artistes dont font aussi partie Olivia Clavel, Placid, Captain Cavern, Kiki Picasso, Anne van der Linden et bien d’autres, représentent une famille que je n’ai cessé de photographier, certain(e)s nu(e)s pour le premier livre « Carnet d’adresses », la plupart sous la douche d’un verre d’eau pour l’album « Eau secours » et plus récemment en « Artistes peints » qui sera probablement le prochain. Je leur demandais de se tatouer de leur art. Muzo fut l’un des premiers à jouer le jeu. Son univers coloré nous entraîne souvent vers le noir, l’autodérision et le désespoir lié au ridicule de l’existence. J’adore. Site du dessinateur et peintre Muzo : https://toutmuzo.fr/peintures.php Galerie Corinne Bonnet et Studio Idan Hung out to dry © Brooke Shaden / Studio Idan Après un parcours de quarante ans dans la presse, franchir la porte des galeries passe par la rencontre de personnes susceptibles de déceler une autre dimension dans mon travail. En 2013, lors d’une exposition collective à Lorient, j’ai eu la chance de faire la connaissance de Corinne Bonnet*, fondatrice de la galerie du même nom, située rue Daguerre, la bien nommée pour un photographe. À moins d’être un artiste plasticien installé, habitué à produire pour une galerie, exposer de la photographie nécessite un retour sur son passé. L’examen de mes archives avec le regard extérieur de Corinne, m’a conduit à les exposer et en faire des livres. Depuis 2018, je n’ai cessé de répondre à des propositions d’expositions rétrospectives. La dernière en date, je l’ai consacrée exclusivement à mes portraits réalisés dans les années 90 à 2000 : « ICONIC PORTRAITS » à la galerie du STUDIO IDAN** à Paris. Entré dans ma septième décennie, je deviens donc un jeune photographe de galerie, toujours ouvert à de nouvelles rencontres. Cela me conduit à parler de ce nouveau lieu parisien dédié à l’image – installé à proximité du Centre Pompidou – créé en 2023 par le photographe Idan Wizen. Courageuse entreprise, lorsque l’on sait la difficulté d’attirer le monde secret des collectionneurs. Le 14 mars prochain, seront montrées pendant deux mois, les œuvres de Brooke Shaden**, photographe américaine aux 243 000 followers sur son Instagram. Ridicules comparés aux 864 sur le mien. Mdr. *La galerie Corinne Bonnet n’a malheureusement pas survécu à la période du Covid *Soirée de clôture ICONIC PORTRAITS d’Arnaud Baumann et vernissage « Au-delà des Rèves » de BROOKE SHADEN https://www.studio-idan.fr/fr/la-galerie-du-studio-idan/agenda-exposition-photo-art Studio Idan43 rue Beaubourg 75003 Paris jeu11jan10 h 30 minlun11mar19 h 00 minArnaud BaumannIconic PortraitsStudio Idan, 43 rue Beaubourg 75003 Paris Détail de l'événementL’exposition ICONIC PORTRAITS est une curation réalisée sur près de 45 ans de carrière. Elle offre aux visiteurs une opportunité unique de plonger dans le répertoire des célébrités de Baumann, Détail de l'événement L’exposition ICONIC PORTRAITS est une curation réalisée sur près de 45 ans de carrière. Elle offre aux visiteurs une opportunité unique de plonger dans le répertoire des célébrités de Baumann, immortalisant les rencontres entre le photographe et des figures emblématiques ayant marqué notre histoire. L’exposition ICONIC PORTRAITS offre un regard exclusif sur son œuvre, mettant en lumière des personnalités saisies avec une touche artistique personnelle et recherchée. Ses portraits de célébrités françaises, Isabelle Huppert, Coluche, Les Nuls, ou encore Serge Gainsbourg, ainsi que des figures planétaires telles que Sean Connery, Johnny Depp ou Dustin Hoffman, révèlent la profondeur et la sensibilité qui caractérisent son style distinctif. À partir de 250 €, le premier tirage au petit format offre une accessibilité au plus grand nombre, et offre aux collectionneurs avertis la possibilité d’acquérir un exemplaire unique en grand format à 15 000 € . ICONIC PORTRAITS promet une expérience artistique captivante et ludique par la manière originale et sans complaisance dont Arnaud Baumann a abordé ses modèles. L’exposition se déroulera à la Galerie d’Art du Studio Idan, située au 43 rue Beaubourg, 75003 Paris, du 11 janvier au 11 mars 2024. Le vernissage du 11 janvier se fera en présence de l’artiste et une soirée de clôture se tiendra le 06 mars 2024. Arnaud Baumann, né en 1953, amorça son parcours professionnel aux côtés du photographe Xavier Lambours, capturant des moments exceptionnels des coulisses du magazine Hara Kiri et de Charlie Hebdo, immortalisés par le fameux livre « Dans le ventre de Hara Kiri » aux éditions la Martinière. Sa polyvalence le conduisit à collaborer régulièrement avec des publications telles que Libération, Le Nouvel Observateur, Télérama, VSD, Paris Match et Géo ainsi qu’à l’International via la diffusion de son travail par l’agence Sipa. Cependant, c’est dans l’art du portrait que Baumann révéla pleinement son talent. Entre 1978 et 1983, il a immortalisé les soirées du Palace de Fabrice Emaer, capturant l’esprit de ces moments et nous plongeant dans l’atmosphère électrique d’une époque révolue. Ces photographies ont déjà fait l’objet d’une exposition à la galerie du Studio Harcourt en 2022 ainsi qu’à la galerie d’art du Studio Idan en 2023. Baumann a consacré une grande partie de sa carrière au portrait, devenant un maître dans l’art de révéler l’essence des personnalités et des acteurs de la culture. Ses images sont marquées par une profondeur et une sensibilité qui capturent l’âme de ses sujets. Reconnu comme un photographe marquant de sa génération, c’est par la constante remise en question de sa perspective artistique qu’il se distingue. Ses photographies se démarquent par des cadrages précis, des couleurs choisies et des compositions toujours maîtrisées, probable héritage de sa formation d’architecte. DatesJanvier 11 (Jeudi) 21 h 30 min - Mars 11 (Lundi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuStudio Idan43 rue Beaubourg 75003 Paris Get Directions CalendrierGoogleCal Agnès Grégoire Comment ne pas évoquer la mémoire d’Agnès Grégoire, la rédactrice en chef du magazine PHOTO ? Elle aimait la photo et elle était l’amie de tous les photographes. Je fais partie de celles et ceux qui ont eu la chance de la côtoyer professionnellement et amicalement. Plusieurs mois après son départ, je ne parviens pas à me convaincre de ne plus jamais croiser son regard pétillant ni entendre sa voix au timbre cristallin. Sa conversation va nous manquer, toujours positive, quelle que soit la tristesse de l’actualité ou sa déception du moment. Je me suis souvent demandé comment elle parvenait à rester si disponible lorsqu’on échangeait avec elle au téléphone y compris un jour de bouclage. Elle est de ces êtres qu’on aime éternellement. Soutenons PHOTO qu’elle a fait évoluer avec sa liberté féministe vers un regard moderne, en bonne complicité avec les photographes et les partenaires du métier. Marque-page0
L'Invité·e Carte blanche à Marek Gressier (revue FemmesPHOTOgraphes) : Révélations Pour la première carte blanche de notre invité·e singulière, la revue FemmesPHOTOgraphes, c’est Marek Gressier qui prend la plume. Il partage avec ...
L'Invité·e La revue FemmesPHOTOgraphes est notre invitée de la semaine ! Une fois n’est pas coutume, cette semaine nous n’accueillons pas un·e mais plusieurs invité·es. Pour la sortie de leur tout dernier et ...
L'Invité·e Carte blanche à Anaïs Viand : Être femme et indépendante et non parisienne et jeune Pour clore cette carte blanche éditoriale, notre invitée de la semaine, la journaliste et curatrice indépendante Anaïs Viand, saisit cette opportunité offerte ...
Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires ! 17 heures ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 4) 22 janvier 2025
Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé 18 heures ago
« Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration 5 jours ago
Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires !