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Portrait d’enfance de Florence Reckinger-Taddeï

Les Rencontres d’Arles approchant, Florence Reckinger-Taddeï, la fondatrice et présidente de Lët’z Arles et du Luxembourg Photography Award a accepté de se prêter au jeu de notre invitation éditoriale. Cette arlésienne vit depuis presque 30 ans au Luxembourg et se consacre essentiellement au soutien de l’art et des artistes. Depuis sa création en 2016, l’association Lët’z Arles a soutenu une trentaine d’artistes, produit une vingtaine d’expositions et édité une dizaine d’ouvrages. À partir du 1er juillet, à la chapelle de la charité à Arles, vous pourrez découvrir l’exposition « L’ordre des choses » du lauréat 2024 du Luxembourg Photography Award, Michel Medinger.

Née un 1er avril 1970 à la clinique Le Nid à Arles, année de naissance qu’elle partage avec les Rencontres d’Arles, Florence Reckinger Taddeï vit depuis presque 30 ans au Luxembourg et contribue à d’inspirants projets culturels, tant dans sa ville d’origine que dans son pays d’adoption.

Après avoir grandi au cœur de la cité camarguaise, entre romanité et photographie contemporaine, Florence suit des études de droit en France, en Belgique et au Luxembourg, où elle atterrit par amour et s’engage pendant 20 ans dans une carrière juridique au Grand-Duché. En parallèle de sa vie d’étudiante, puis de sa vie professionnelle, Florence a toujours initié et soutenu des projets culturels ou caritatifs. Sa passion pour l’art l’a emporté (ou l’a emportée) et elle se consacre aujourd’hui essentiellement au soutien à l’art et aux artistes (Fondatrice et présidente de Lët’z Arles et du Luxembourg Photography Award, Présidente des Amis des musées d’art et d’histoire du Luxembourg, administrateur du musée d’art contemporain du Luxembourg, le Mudam, du Prix Edward Steichen (résidence d’artistes à l’ISCPC à New York), administrateur des Rencontres d’Arles et du fonds de dotation de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles – ENSP. Elle a également initié ou coordonné plusieurs expositions et éditions de livres d’artistes au Luxembourg et en France. La prochaine édition est consacrée à Michel Medinger, un grand photographe luxembourgeois et s’intitule « Michel Medinger, l’ordre des choses ». Le livre « Michel Medinger, Lord of Things » accompagne l’exposition dans le cadre du Luxembourg Photography Award.

Le Luxembourg photography Award est un dispositif de soutien à la création et à la diffusion extrêmement complet et pensé au plus près des besoins des artistes. Il vise à promouvoir les arts visuels en offrant aux lauréats les ressources nécessaires pour développer leur travail artistique dans des conditions très ambitieuses. Les bénéficiaires ont ainsi l’opportunité d’exposer leurs œuvres aux Rencontres d’Arles mais aussi dans différents lieux au Luxembourg, de participer à des résidences artistiques et de bénéficier d’un accompagnement professionnel, notamment curatorial, pour la production et la promotion de leurs projets. Le prix est accompagné de l’édition d’un livre d’art. L’ensemble de la bourse se caractérise par sa grande souplesse, veillant à une totale et constante perméabilité à la scène artistique. Les projets soutenus sont essentiellement ceux d’artistes contemporains,

Depuis sa création en 2016, l’association Lët’z Arles a soutenu 32 artistes, produit 21 expositions et édité 11 ouvrages, souvent le premier pour certains artistes. En 2021, l’exposition Romain Urhausen en son temps, curatée par Paul di Felice, a été l’exposition la plus visitée du festival arlésien. 89.000 chanceux ont (re)découvert les tirages magnifiques de Romain, tant de sa periode humaniste et de sa collaboration avec Jacques Prévert, que de sa période subjective photography. Un très beau livre édité par Delpire a complété l’exposition.

En parallèle de son engagement culturel, Florence est proche de la Croix-Rouge Luxembourgeoise dont elle est membre du conseil d’administration et bénévole active. Elle a notamment a développé et présidé pendant 20 ans le Bal de la Croix-Rouge, au sein duquel elle a mis en place une vente aux enchères. Elle est également l’une des ambassadrices d’Homo Faber de la Fondation Michelangelo.

En 2019, Florence crée le projet Regala qui accueille une résidence d’artistes à Arles et des expositions et lance en 2020, avec Véronique Pieyre de Mandiargues, l’édition des Cahiers Regala, des monographies d’artistes soignées qui accueillent des plumes et des visions originales du travail des artistes présentés par la galerie (Pascal Monteil, Astrid de la Forest, Paul de Flers, Bela Silva, Victoire et Hervé Di Rosa, Maxime Biou, Sarah Ouhaddou, Majd Abdel Hamid, Kholod Hawash, Georgina Maxim, Sarah Schleich, Frans Thoka, Marlon Wobst, Matt Frenot, Les Crafties, Pauline-Rose Dumas, Jeanne Tresvaux du Fraval, Victor Levai, Adrien Fregosi, Raphaël Larré, Lou Arsenne, Gaël Mamine, Charlotte Menut Yovanovich, etc… La Galerie Regala est également un lieu de croisement et de convergence à travers les cartes blanches confiées à de jeunes commissaires : Julia Marchand et sa galerie itinérante « Expérimentale », Julie Barrau, Céline Pujol, Eugénie Lefèbvre et ses résidences de la Madeleine…

Solaire et lumineuse, Florence imagine et construit des ponts avec énergie et conviction. Des ponts grâce auxquels les rencontrent se nouent, pour son plus grand plaisir…

https://letzarles.lu/

Le portrait chinois de Florence Reckinger-Taddeï

Si j’étais une œuvre d’art : Daphné et Apollon du Bernin.
Si j’étais un musée ou une galerie : Le Louisiana, une fois que je l’ai visité, qui a légèrement détrôné la Fondation Maeght et la Fondation Beyeler. Et bien sûr, le Musée Reattu et le Mudam !
Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): quelle question ! La voix, le geste, la danse, tout !
Si j’étais un livre : un leporello d’Etel Adnan.
Si j’étais un film  Gadjo Dilo de Tony Gatlif.
Si j’étais un morceau de musique : une envolée à la guitare de Paco de Lucia ou « La Passion selon St Matthieu » de Bach.
Si j’étais une photo accrochée sur un mur : une photo de vie, une photo de famille qui vit.
Si j’étais une citation :  « N’oubliez pas, on ne vit que pour quelques rencontres » de François Cheng dont L’éternité n’est pas de trop et les Cinq méditations sur la beauté sont toujours à portée de mes mains.
Si j’étais un sentiment : la passion.
Si j’étais un objet : un coulas dessiné par Christian Lacroix.
Si j’étais une expo : une exposition mêlant arts visuels, installations sonores, peinture, sculptures, matières vivantes, design, murs anciens… On ne grandit pas impunément à Arles et au musée Réattu.
Si j’étais un lieu d’inspiration : la Camargue d’hiver bleue et dorée, la Camargue d’automne douce et orangée, la Camargue de Printemps prometteuse et la Camargue d’été sèche et brûlante.
Si j’étais un breuvage : une mauresque pour l’apéritif et A mon seul désir, mon vin rouge préféré du Château de Montfrin de Jean-René de Fleurieu.
Si j’étais un héroïne : L’une de mes premières héroïnes de lectures, adolescente, était l’aventurière Isabelle Eberhardt, écrivaine, cavalière émérite dont la biographie m’avait fascinée. Tous les ingrédients pour me subjuguer étaient là : les origines russes, les voyages en Afrique et surtout en Algérie, le désert, le travestissement en hommes pour la liberté, la littérature, la ténacité, l’insoumission, l’optimiste, la foi en soit…
Si j’étais un vêtement : une oeuvre portée, plus précisément La Caravane, un manteau refuge qui évoque ceux des bergers kurdes, en chanvre ancien brodé de laines et d’histoires de l’humanité, fruit de la douce et riche rencontre entre l’artiste brodeur Pascal Monteil et le couturier Rabih Kayrouz et qui représente 4 chers amis. « Tout arrive par les routes : guerres et amis du coeur. derviches et enluminures d’Ispahan. Un ermitage de bambous. Fugues et refuges. Une montgolfière pour les rêves. » Pascal Monteil.

CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉE

Carte blanche à Florence Reckinger-Taddeï : L’élégance loufoque de Michel Medinger (mardi 18 juin 2024)
Carte blanche à Florence Reckinger-Taddeï : La poésie fragile de Lisa Kohl (mercredi 19 juin 2024)
Carte blanche à Florence Reckinger-Taddeï : La passion botanique d’Edward Steichen (jeudi 20 juin 2024)
Carte blanche à Florence Reckinger-Taddeï : Les danses gitanes de Lucien Clergue (vendredi 21 juin 2024)

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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