Retour sur le Parlement de la Photo 2024 : Quel avenir pour les archives photographiques de presse ?

© Isa Harsin SIPA PRESS

La 5ème édition du Parlement de la Photographie sur la thématique « Penser ensemble le futur de la Photographie » s’est déroulée au Palais de Tokyo à Paris les 5 et 6 juin derniers. Au cours de l’été, le ministère de la Culture a publié les rediffusions des différentes tables rondes. Chaque jour, nous partagerons avec vous les échanges et débats qui ont eu lieu. Aujourd’hui, retour sur la table ronde questionnant le devenir des archives photographiques de presse.

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Les archives de presse sont devenues l’un des champs les plus féconds de l’historiographie contemporaine. Depuis plusieurs années, des importantes donations d’archives de presse ont été faites au sein des institutions françaises.

Pour introduire le sujet, l’historienne Françoise Denoyelle fait un état des lieux de ce qui constitue les fonds photographiques de presse, lesquels sont principalement ceux des journaux, des agences mais aussi des archives des photographes qui ont collaboré toute leur vie avec la presse.

Si toutes les photographies ne sont pas des images iconiques, elles constituent une part de notre histoire et ont toutes leur importance, car l’information se transforme au fil du temps. Françoise Denoyelle.

La Bibliothèque nationale de France concentre la plus importante collection de photographies au monde. L’occasion pour Dominique Versavel, conservatrice en charge de la photographie moderne, de rappeler qu’à la demande d’un public d’iconographes, la BnF a intégré de nombreux fonds comme ceux des agences Monde et Caméra représentant plusieurs dizaines de milliers de tirages et plaques négatives qui ont été numérisées et qui sont très utilisées aujourd’hui. C’est par la suite dans les années 80, lors du rachat par Le Figaro, que la BnF a intégré à ses collections l’immense photothèque de deux quotidiens successifs, à savoir Le Journal (1892-1944) et L’Aurore (1944-1980). Cet immense fonds représente 2 millions de phototypes soit 1.2 km linéaire et 12 000 boîtes classés par thème.

En 1988, la bibliothèque historique de la Ville de Paris sauve les fonds photographiques de France Soir.

Pour éviter la destruction de ces fonds de presse, les institutions se donnent pour mission de les conserver, mais certains ont malheureusement disparu… La Bibliothèque historique de la Ville de Paris a permis le sauvetage des fonds du journal France Soir en 1988 constitué de quelques 300 000 plaques de verre et négatifs et 200 000 tirages. Ces importants volumes posent des problèmes de stockage et de ressources humaines pour traiter leur contenu.

Plus récemment, ce sont les fonds du Monde et de Libération qui ont intégré les Archives nationales. Ce ne sont cependant pas les premiers fonds de presse qui font leur entrée puisque dès 1953, les Archives nationales ont eu pour mission de collecter les archives de l’après-guerre. En plus des photographies, ces collections comportent de nombreux documents conservant des informations précises sur la contextualisation des images et des publications, avec par exemple des correspondances manuscrites, des carnets de notes. Des ressources essentielles pour un travail de classification et d’archives.
Tous ces fonds sont accessibles et disponibles à la consultation.

➔ Avec : Marie-Ève Bouillon, docteure en histoire et chargée de mission photographie aux Archives nationales — Bérengère de l’Épine, responsable du département des Photographies, Bibliothèque historique de la Ville de Paris — Dominique Versavel, conservatrice en charge de la photographie moderne au Département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France — Françoise Denoyelle, historienne de la photographie et commissaire d’exposition.
➔ Modération : Christine Coste, journaliste au Journal des arts et à la revue L’Œil.

A LIRE :
Parlement de la Photographie 2024 : Quel avenir pour les archives photographiques de presse ? Entretien avec Françoise Denoyelle et Marie-Eve Bouillon