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La Fondation Magnum et l’agence Magnum Photos viennent d’annoncer le nom de la lauréate de la 23ème édition du Prix Inge Morath, en hommage à la célèbre photojournaliste américaine et première femme photographe à intégrer l’agence Magnum. Ce prix récompense chaque année, une jeune photographe femme ou non-binaire de moins de 30 ans. Le prix, longtemps doté de 5 000$, est aujourd’hui de 7 500$. C’est la photographe syrienne vivant en France, Sara Kontar qui remporte ce prix 2024, elle pourra poursuivre son sujet au long cours intitulé Therefore, I Cut.

© Sara Kontar
« If you weren’t here I would have really felt exiled. » – Joumana 2022

Le projet de Sara Kontar a été sélectionné parmi 190 candidatures par les membres de Magnum Photos. Décerné chaque année à une femme ou à un photographe non binaire de moins de 30 ans, ce prix honore l’héritage de la photojournaliste américaine, Inge Morath (2023-2002). À l’annonce du prix, la lauréate a déclaré : « Je suis très honorée d’être la lauréate du prix Inge Morath de cette année. Je suis particulièrement impatiente de poursuivre à raconter nos histoires. Compte tenu des événements mondiaux actuels et des défis auxquels nous sommes confrontés, il devient crucial de se réapproprier nos histoires et nos récits. Je suis profondément reconnaissante de ce soutien et de cette confiance, qui me permettent de poursuivre mon travail en tant que femme et réfugiée ».

Sara Kontar, née en 1996, est une artiste, photographe et cinéaste syrienne basée en France depuis 2016. Elle est titulaire d’un master en cinéma d’animation de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (ENSAD). Son travail se concentre sur ses racines syriennes et l’expérience de l’exil en tant que réfugiée.

© Sara Kontar
“Are you afraid? It’s too late anyway.
You will look beautiful, and it will grow back. In life, if you really want to do something, you shouldn’t end up wondering what could have been. You should do it, even if you regret it later. At least you tried. But if you never do it, how would you know?” – Joumana

© Sara Kontar
Someone told me that we carry memories of the past in our hair, so I asked my mother to cut it all.

Le projet de la lauréate, Therefore, I Cut, propose une exploration intime et personnelle de l’exil, mettant en avant le soutien mutuel et la résilience de sa mère et de sa communauté d’ami(e)s en France, alors qu’elles se coupent les cheveux les unes, les autres et cherchent à reconstruire un nouveau foyer.

Nous avons été coincés entre deux endroits, essayant de construire un nouveau foyer. Je regarde ma mère avec ses ciseaux, coupant les cheveux de ses amies. Elle n’est pas coiffeuse et ne l’a jamais été, mais ici, en exil, elles ne font confiance qu’aux mains des notres. J’écoute leurs conversations, sur l’amour et la haine, la joie et la douleur, de nombreuses histoires sur la guerre et sur ce qu’elles ont vécu. Ensemble, nous avons créé une petite famille, une maison sans racine. Ici, je reste dans l’entre-deux et je sens que je pourrais à nouveau avoir ma place.
Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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