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Les 4 membres de la galerie Suzanne Tarasiève : Alice Vagany, Julien Bouharis, Lucas Marseille et Veovansy Veopraseut s’inscrivent pleinement dans la rentrée de l’art à Marseille autour de Paréidolie et cette année pour la première fois, Art-o-rama. Ils reviennent sur les raisons de cette participation exceptionnelle, ce qui les inspire ici et les projets de la rentrée parisienne. Alors que l’exemple de Suzanne continue à insuffler chacune de leurs initiatives, ils montrent leur capacité à poursuivre collectivement son ambitieux programme avec des impulsions nouvelles.

Ouverture Art-o-rama 2024, stand de la galerie Suzanne Tarasiève avec les oeuvres de Romain Bernini et Emile Degorce-Dumas photo Margot Montigny

La galerie participe à Art o rama 2024 pour la première fois : quels facteurs motivent ce choix ?

Cela fait quelques temps que nous réfléchissions à participer à Art-o-rama. Il s’agit d’une foire à laquelle nous nous rendions en tant que visiteurs et nous avons toujours apprécié la convivialité et l’énergie que dégagent cette foire. Il s’agit pour nous d’un shot d’adrénaline (et d’UVs) avant la rentrée parisienne qui s’annonce très chargée.
Participer au programme d’Art-o-rama, jeune et prospectif, fait partie d’une dynamique que nous souhaitons développer à la galerie (participations à de nouvelles foires où nous ne sommes pas forcément attendu.e.s, rencontres avec de nouveaux publics, artistes, collectionneurs…).
Mais surtout nous sommes heureux de retrouver un grand nombre d’amis de la galerie qui vivent dans le Sud de la France et de pouvoir partager des moments privilégiés avec eux.

Emile Degorce Dumas Celestial lethargy (2024)
Faïence émaillée et or
53 x 54 x 10 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Suzanne Tarasieve, Paris
Photo © Rebecca Fanuele

Qu’avez-vous présenté à l’occasion d’Art o rama ?

Pour notre première participation à Art-o-rama, nous avons présenté un dialogue entre les œuvres de Romain Bernini et Emile Degorce-Dumas.
Romain Bernini dévoile un ensemble de nouvelles peintures réalisées après sa résidence à l’Institut français du Cambodge et l’Ecole Française d’Extrême Orient.
Deux grandes peintures, complétant la dernière série initiée par l’artiste dans sa précédente exposition à la galerie, représentent des figures humaines de dos dont la présence s’efface au profit de celle d’un toucan royalement perché sur sa branche.
L’Homme est dépeint dans ces images comme un témoin, un simple regardeur. Il n’agit pas mais se contente de contempler.
Les fonds colorés, caractéristiques de son style unique et presque hypnotiques, enveloppent les silhouettes humaines, créant une atmosphère où la nature semble dominer et transcender l’humanité. Romain Bernini réussit à capter l’essence d’une relation respectueuse et contemplative entre l’humain et la nature, une thématique particulièrement pertinente dans le contexte actuel de prise de conscience écologique.
Les céramiques d’Emile Degorce-Dumas apportent une dimension supplémentaire à cette réflexion sur les liens entre l’humain et l’animal.
Exposé dans la Project Room de la galerie en janvier dernier, l’artiste présente trois sculptures inédites pour Art-o-rama, offrant un voyage captivant à travers le thème de la transformation, de l’hybridation.
Une panthère avec un visage humain évoquant le mythe d’Améthyste, transformée en cristal par Diane pour échapper à Bacchus ou encore un socle en céramique soutenu par des tortues, faisant référence au mythe de Chelone, qui fut transformée en tortue pour avoir refusé d’assister à un mariage divin.
Émile Degorce-Dumas explore ainsi la transformation sous différentes formes, des mythes anciens aux perceptions contemporaines, invitant le spectateur à réfléchir sur la beauté, la nature et le changement.
Les peintures immersives de Romain Bernini et les sculptures intrigantes de
Degorce-Dumas, font du stand un espace de dialogue et de découverte, célébrant la beauté et la complexité des interactions entre l’homme et la nature, par le biais de mythologies personnelles et universelles.

Jean Bedez Hercule tuant Cacus avec une massue, 2021 dessin à la mine de graphite Faber-Castell, papier Canson 224 g/m2 90 x 65 cm Courtesy Galerie Suzanne Tarasieve/ Paréidolie 2024

Vous étiez également présents à Paréidolie : quels artistes du dessin avez-vous proposé ?

Pour notre participation à Pareidolie nous avons montré des œuvres de Anna Tuori, Nina Mae Fowler, Lucien Murat, Jean Bedez, Neal Fox et Alkis Boutlis.
L’objectif est de présenter avec cet accrochage autour de la mythologie un aperçu assez large de notre programmation avec toute la diversité des formes d’œuvres sur papier.

Paréidolie 2024, vue du stand Galerie Suzanne Tarasiève photo Jean- Christophe Lett

Que vous inspire la ville de Marseille ?

Marseille nous inspire… une ville à l’identité totalement unique, extrêmement riche culturellement et humainement.
À Marseille les belles découvertes se font à chaque coin de rues. C’est la ville cool par excellence !

Quels sont vos prochains projets ?

Le week-end dernier, nous avons ouvert à Paris une grande exposition sur le Neo-Expressionnisme Allemand. Groupe d’artistes qui étaient très chers à Suzanne et avec lesquels nous continuons de travailler.
Il s’agit de la première exposition de cette envergure depuis le départ de Suzanne et nous avons mis beaucoup de cœur à l’organiser.
Nous présenterons des œuvres historiques de Markus Lüpertz, Sigmar Polke, A.R Penck, Georg Baselitz ou encore Jorg Immendorff.
Nous sommes également extrêmement heureux de présenter la peinture de l’artiste Belge Gauthier Huber, dans notre project room qui fête ses 1 an, dont l’œuvre est pleine d’humour et techniquement bluffante.

Comment le rôle joué par Suzanne continue de vous inspirer ?

Nous pensons à Suzanne au quotidien et continuons à défendre son programme et ses artistes avec la même force (à nous 4 cela est possible).
Nous pensons avoir hérité de sa liberté et essayons de nous inspirer au quotidien de sa fantaisie et de sa générosité.

Alice Vagany, Julien Bouharis, Lucas Marseille et Veovansy Veopraseut, co-directeurs

Actualités de la galerie :
www.suzanne-tarasieve.com

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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