Christophe Calais, responsable éditorial des projets spéciaux photos de l’AFP, est notre invité 3 jours ago
Guillaume Herbaut, nommé lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des beaux-arts 3 jours ago
Interview Gabriele Schor, directrice fondatrice de la VERBUND Collection et commissaire de « Cindy Sherman – Early Works 1975 – 1980 » au FOMU (Anvers) 3 jours ago
Interview Gabriele Schor, directrice fondatrice de la VERBUND Collection et commissaire de « Cindy Sherman – Early Works 1975 – 1980 » au FOMU (Anvers) 3 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 8mins« Histoire(s) sans fin » est la toute dernière exposition présentée à la Galerie Le Réverbère, à Lyon. Catherine Derioz et Jacques Damez ont annoncé avant l’été la fermeture définitive de la galerie après 43 ans d’activité. Un arrêt aussi triste que brutal. Après avoir réalisé un entretien avec les deux co-fondateurs, nous avons proposé aux photographes représentés de la galerie d’apporter leur témoignage. Aujourd’hui, rencontre avec la photographe Arièle Bonzon, qui est représentée depuis 1982… © Arièle Bonzon – Chère absente. Épiphanie N° 25 / (hors-série)Impression aux pigments de charbon sur papier d’art, 60 x 90 cmLimité à 5 exemplaires © Arièle Bonzon – Chère absente. ÉpiphaniesVue de l’installation pour l’exposition « Quatre fois cinq / 1995-2005 »L’Imagerie centre d’art, Lannion, 2006 Reproduction d’extraits d’un texte manuscrit qui accompagnait la présentation de cet ensemble.Publiée dans le dossier consacré à Arièle Bonzon sur le site Documents d’Artistes,ainsi que Écrits dans le noir, 1994 (extrait) Carnet de notes de travail publié aux éditions Environ L’infini, Lyon (épuisé) Ericka Weidmann : Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Catherine et Jacques et comment avez-vous intégré la galerie ? Arièle Bonzon : En 1981, j’avais terminé mes études aux Beaux-Arts et je m’étais mise à la recherche d’une galerie. Des amis m’avaient alors parlé du Réverbère, galerie qui venait d’ouvrir ses portes à Lyon, proposant des expositions de photographie contemporaine. A cette époque, il existait très peu de galeries photographiques, encore moins de galerie de photographie contemporaine, et encore moins ailleurs qu’à Paris. Je connaissais la galerie Agathe Gaillard, qui avait ouvert quelques années auparavant à Paris. Je savais qu’elle montrait des photographes vivants, plutôt la photographie humaniste, le noir & blanc, première moitié du 20ème siècle, pour aller vite. J’avais une approche de la photographie bien différente, et pensais que toutes les limites, catégories, frontières étaient faîtes pour être franchies et que l’espace bien arrêté du cadre photographique pouvait être un lieu d’expérimentation. La photographie était pour moi une clé magique d’entrée dans ma création. J’ai contacté Catherine Derioz et Jaques Damez, et je leur ai montré mes travaux. Une petite valise contenant des pièces uniques réalisées à partir de photographies, noir & blanc que je tirais moi-même, et couleur, notamment Polaroid, associées à du dessin, parfois à des textes manuscrits. Ils étaient intéressés par cette approche. Environ un an plus tard, ils sont venus voir l’avancement de mes travaux/recherches et m’ont proposé de faire une exposition dans l’espace galerie du Réverbère, qui à cette époque se trouvait dans la presqu’île, rue Neuve, et jouxtait une librairie de photographie & cinéma. Ma première exposition personnelle, intitulée « Photo-Graphies », a donc eu lieu en 1982. C’est à partir de là que Catherine et Jacques m’ont proposé de représenter mon travail. Une représentation, cela signifiait pour moi de la visibilité, de la diffusion, des rencontres avec les institutions, des collectionneurs, un réseau pour faire découvrir, exposer plus largement et vendre mon travail photographique. Confirmation avec l’exposition suivante, « Sous-Exposition évidente » programmée à la galerie en 1985, qui se positionnait clairement dans cette recherche avec, autour et dans l’image photographique, par la pratique de techniques mixtes. J’étais la première artiste que la galerie représentait, c’était une aventure totale qui commençait ensemble. © Arièle Bonzon – Chère absente. Fondation I , Livre 7Technique mixte. Polaroid & shiste.15 x 11 x 4 cm © Arièle Bonzon – Chère absente. Fondation II , Livre 11Technique mixte. Baryté & ardoise.21 x 17 x 7 cm E.W : Que représente pour vous cette collaboration ? A. B. La rencontre avec Catherine et Jacques a été très enrichissante, nous avons eu beaucoup d’échanges autour de la photographie et sur la création, Jacques Damez étant également photographe. Nous avons tissé quantité de liens, partagé des avis et des rencontres, nous avons eu des débats, monté des expositions, le coeur de notre collaboration. Discussions amicales et passionnées, moments de partage et de rigolade, autour d’un repas, dans un voyage, aux rencontres d’Arles à l’époque héroïque ! La possibilité d’échanger sincèrement est assez réduite dans nos parcours d’artistes. Et le photographe est souvent un animal solitaire. Quant à « la » photographe, c’est alors un(e) ovni, sortant de nulle part, elle existe à peine. Je me suis sentie accueillie, en accord avec les choix et la façon qu’ils avaient de conduire leur projet. La capacité de rayonnement de la galerie et des artistes qu’elle choisissait de représenter au fil du temps se faisait dans la construction d’une histoire commune. En prime, essentielle, la confiance dans le regard porté sur les images. Mon parcours artistique s’est ainsi dessiné dans cet élan. Il se doublait d’activités professionnelles complémentaires me permettant de gagner ma vie et de produire mes créations. Avec les années et de profonds bouleversements technologiques, les tâches se sont démultipliées pour nous faire, parait-il, gagner du temps ! Nous avons appris à composer avec un marché photographique naissant, dont l’évolution a suivi la mondialisation du marché de l’art. Les galeries ont dû s’adapter pour continuer, le métier en lui-même a radicalement changé. Investir, vendre plus : Le passage du millénaire a inauguré l’ère généralisée du « plus » mais pas pour tous ! Les photographes, assignés à de nouvelles obligations : trouver des financements privés ou publics, multiplier les résidences, concourir à des prix et répondre aux appels à candidatures. Dans l’ensemble, faire plus avec moins ! Être exposé(e) ne permet ni de vivre, ni d’assurer la continuité d’une recherche artistique, entravée par ces nombreuses contraintes, par les codes du marché et ses priorités, argent, consommation, nouveauté. Je peux donc dire aujourd’hui que la première moitié de ces 40 années de collaboration se prêtait davantage à l’exigence, aux échanges riches et joyeux, à la confiance et à la création artistique. © Arièle Bonzon – Équinoxe d’automne n°1, pièce unique.Tirages sur papier baryté Kodak Elite, bois teinté, ébène.Environ 26 x 26 cm © Arièle Bonzon – Équinoxe d’automneDiptyque n°14, tirages N&B sur papier baryté,Encadrement boite, teinté blanc, verre AR 62 x 98 cm E.W. : Comment voyez-vous la suite, sans Le Réverbère ? A.B. : Je ne peux pas répondre à cette question. Il est trop tôt pour cela. { Intérieur } 2015/16 © Arièle Bonzon / 29.11.13 – 14:40 { Intérieur } 2015/16 © Arièle Bonzon / 29.11.13 – 16:16 { Intérieur } 2015/16 © Arièle Bonzon / 31.01.14 – 16:21 { Intérieur } 2015/16 © Arièle Bonzon / 31.01.14 – 16:24 E.W. : Cherchez-vous une autre galerie pour vous représenter ? Si oui, que recherchez-vous dans une collaboration avec une galerie ? A.B. : J’ai quelques pistes mais encore une fois, c’est un peu tôt pour répondre, l’annonce officielle de la fermeture ayant eu lieu début juin seulement. Une histoire qui a tenu aussi longtemps, si elle touche à sa fin, ne peut se terminer sans un temps de pause, photographique et humain. Du temps et de la réflexion, ce sont des ingrédients nécessaires pour envisager la suite. Actuellement j’avance pas à pas. D’abord ma participation à « Histoire(s) sans fin », exposition qui sera en quelque sorte la dernière « photographie » de la galerie Le Réverbère, avec un choix d’œuvres fait par Catherine et Jacques. Pour ce qui me concerne, des pièces uniques, extraites de deux séries réalisées en 1990/91, intitulée Chère Absente. Fondations / Épiphanies et en 1995 : Équinoxe d’automne. Parallèlement, je travaille à l’actualisation de mon dossier sur le site « Documents d’artistes » en Auvergne-Rhône-Alpes, une forme de soutien à la présentation et au rayonnement des travaux d’artistes plasticiens et photographes : dda-auvergnerhonealpes.org/ariele-bonzon Et enfin, pour ce que je peux imaginer du futur, l’avancement d’un beau projet avec le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Un ensemble photographique construit à partir de ma série { Intérieur } 2016 / 2026, enrichie de nombreux inédits. L’ensemble sera présenté en 2026. INFORMATIONS PRATIQUES Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon ven20sep(sep 20)14 h 00 minsam28déc(déc 28)19 h 00 minHistoire(s) sans finExposition collectiveGalerie Le Réverbère, 38 rue Burdeau 69001 Lyon Détail de l'événementPhoto : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : Détail de l'événement Photo : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : une incroyable aventure vécue intensément avec ses hauts et ses bas, ses fous rires et ses colères, ses rencontres fabuleuses avec des artistes et des collectionneurs qui ont été au cœur de tous nos débats et états d’âme ! Et puis, 20 ans après l’ouverture, l’arrivée des assistant(e)s qui nous ont offert leur énergie, leurs compétences et ont accompagné cette utopie. Ouvrir, hors Paris, en 1981, une galerie indépendante consacrée uniquement à la photographie contemporaine dans tous ses « états » et la garder ouverte pendant 4 décennies étaient un pari fou mais gagné ! Enfin presque… car depuis une dizaine d’années le marché a beaucoup changé : il s’est codifié, « financiarisé » et concentré dans les mains d’un certain goût international qui ne permet plus la même liberté d’action et de choix. Nous avons tant aimé les 15 premières années de Paris Photo où galeristes, photographes, journalistes, institutionnels faisaient communauté avec l’équipe de la foire (merci à Rick Gadella et Valérie Fougeirol) grâce à des échanges confiants et libres, tous tendus vers un seul et même but : partager notre passion pour la Photographie avec les collectionneurs pionniers ou les amateurs curieux et cultivés. Nous étions plus brouillons peut-être mais créatifs, généreux et ouverts aux débats parfois musclés ! Petit à petit chacun a dû choisir sa « place ». La langue de bois s’est installée, les discours de l’art contemporain se sont appauvris et le tout culturel a gagné du terrain… Malgré notre réputation, nos commissariats payés et partagés avec les artistes pour des expos hors les murs ainsi que nos prestations intellectuelles se sont amenuisés pour quasi disparaitre après le Covid et nous obligent aujourd’hui à fermer la galerie et arrêter sa programmation à la fin de l’année 2024. Trop de services gratuits (entrée libre des expositions, déplacements peu ou pas remboursés, prêts d’œuvres sans rétribution aucune, visites commentées ou conférences gratuites, conception et coordination de l’agenda Photographie(s) Lyon & co, aide aux dossiers des artistes pour résidences, appels d’offre, candidatures à des prix …) dévorent le temps de notre équipe. Comme nous l’avait déclaré, il y a 20 ans l’adjoint à la culture de la Ville de Lyon : vous travaillez comme un vrai service plublic sans qu’on vous le demande et sans coûter un centime à la collectivité ! Et rien n’a changé ! Pourtant en 2023, nous étions soulagés d’avoir retrouvé notre chiffre d’affaires d’avant 2020 concernant la vente des œuvres. Mais les charges ont beaucoup augmenté et l’impérialisme des foires nous piège. Triste conclusion : le modèle économique d’une galerie de notre taille, sans soutien financier public ou privé, n’est plus viable. Pour finir en beauté cette dernière année dans notre galerie, après L’éblouissement des apparences de Yves Rozet, Silence de Julien Magre, nous vous invitons à découvrir Histoire(s) sans fin avec un choix d’œuvres emblématiques, rares, iconiques ou uniques de chacun de nos photographes. Sans fin car notre amour de la Photographie reste intact ainsi que notre croyance en la force créative de nos artistes qui n’ont de cesse de se remettre en cause et de creuser leur sillon avec intelligence et sensibilité. Nous continuerons autrement à imaginer des expositions, à donner à lire des œuvres, à offrir de la beauté et des émotions au public. Pour preuve la publication de l’essai de Jacques Damez : Denis Roche – L’endroit du temps en 2026 aux éditions de La Lettre volée ainsi que la sortie en 2025 chez Actes Sud dans la collection Photo Poche d’un Denis Roche préfacé par Jacques Damez. Nous vous espérons nombreux à la rentrée (du 21 septembre au 28 décembre 2024) pour partager ce bouquet final avec les artistes et qu’il vous donnera le désir de vous offrir une ou plusieurs photographies pour enrichir votre jardin intérieur. Avec le sourire et une note d’humour pour vous accueillir bientôt… Bye Buy ! Frédéric BELLAY, Arièle BONZON, Dirk BRAECKMAN, Pierre CANAGUIER, Thomas CHABLE, Serge CLÉMENT, Beatrix VON CONTA, Jacques DAMEZ, François DELADERRIÈRE, André FORESTIER, Lionel FOURNEAUX, Rip HOPKINS, William KLEIN, Géraldine LAY, Baudoin LOTIN, Jean-Claude PALISSE, Philippe PÉTREMANT, Bernard PLOSSU, Marc RIBOUD, Denis ROCHE, Yves ROZET DatesSeptembre 20 (Vendredi) 1 h 00 min - Décembre 28 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 LyonUne galerie en province. 300m2 sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. C'est le Réverbère, qu'anime un double regard aigu, exigeant et sans complaisance : celui de Catherine Dérioz et Jacques Damez, ses créateurs, dont, au fil des années, les qualités se sont faites vertus. Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires Get Directions CalendrierGoogleCal A LIRE Galeries photo : des fermetures en cascade… La fin d’une utopie. Rencontre avec Catherine Derioz et Jacques Damez de la Galerie Le Réverbère Favori3
News Le Leica Hall of Fame Award décerné à la photographe Herlinde Koelbl Chaque année, Leica remet le Leica Hall of Fame Award à un·e photographe visant à récompenser une carrière unique. Cette année, c’est ...
L'Interview Salon de la Photo 2024 : Entretien avec Marianne Chandernagor et Simon Edwards En 2007, Paris inaugurait le premier Salon de la Photo au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, et c’est en ...
News Alban Lécuyer, lauréat de la 11e édition de la résidence ARDELIM L’Association Valimage basée à Tavers vient de dévoiler le nom de son photographe lauréat pour la 11e édition de la résidence ARDELIM. ...
Interview Art Contemporain Interview Gabriele Schor, directrice fondatrice de la VERBUND Collection et commissaire de « Cindy Sherman – Early Works 1975 – 1980 » au FOMU (Anvers)
Christophe Calais, responsable éditorial des projets spéciaux photos de l’AFP, est notre invité 3 jours ago
Guillaume Herbaut, nommé lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des beaux-arts 3 jours ago
Interview Gabriele Schor, directrice fondatrice de la VERBUND Collection et commissaire de « Cindy Sherman – Early Works 1975 – 1980 » au FOMU (Anvers) 3 jours ago
Interview Gabriele Schor, directrice fondatrice de la VERBUND Collection et commissaire de « Cindy Sherman – Early Works 1975 – 1980 » au FOMU (Anvers) 3 jours ago