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Partager Partager Temps de lecture estimé : 10minsLe musée d’Orsay consacre une exposition à l’artiste et collectionneur phare du mouvement impressionniste Gustave Caillebotte. Les 70 tableaux présentés, issus des collections du musée ainsi que des prêts d’institutions internationales prestigieuses telles que le Chicago Art Institute et le J. Paul Getty Museum de part un commissariat commun, témoignent de la modernité de ses sujets. La représentation de la figure masculine est une source d’inspiration importante pour Caillebotte (2/3 de sa production) et contrairement à ses confrères, qui explore ce que signifie la virilité dans la société française du XIXe siècle, tous milieux sociaux confondus. Gustave Caillebotte Le pont de l’Europe, 1876-1877© Etats-Unis, Texas, fort Worth, Kimbell Art Museum / Kimbell Art Museum Son tableau « Les cireurs de parquet » a été rejeté par le jury du Salon de 1875, jugé vulgaire dans sa représentation d’ouvriers transpirants à moitié nus préparant le parquet de ce que l’on peut supposer être son futur atelier. À l’époque, il était très rare que la classe ouvrière soit représentée dans un format aussi grand et qu’elle soit l’objet principal de l’attention du public dans une œuvre d’art. Son approche de la peinture est parallèle à celle d’un narrateur omniscient que l’on retrouve dans le mouvement littéraire du « réalisme ». Des écrivains comme Emile Zola ont également cherché à mettre en lumière les dures réalités de la condition du prolétariat. Gustave Caillebotte (1848 –1894), Raboteurs de parquets, 1875. Huile sur toile, 102 × 145 cm. Paris, musée d’Orsay.© Musée d’Orsay, dist. RMN/ Grand Palais / Patrice Schmidt Cet aspect observateur de ses peintures se retrouve dans les salles qui rassemblent ses œuvres représentant des points de vue de son balcon du boulevard Haussmann où il vivait à Paris avec son frère Martial. Son approche moderne des perspectives et son utilisation de l’espace vide et de la lumière sont illustrées par des scènes représentant des personnes vaquant à leurs occupations. Il donne l’impression de photographies dans son anticipation du mouvement, capturant des aperçus d’étrangers. Les activités et les espaces de la vie quotidienne occupés par la bourgeoisie sont également explorés dans les peintures de Caillebotte, qui représente des hommes jouant aux cartes dans des salons et se fréquentant « Partie de bézigue ». Les célibataires (leurs cercles et passions) sont l’un de ses sujets favoris. Gustave Caillebotte (1848 -1894), Homme s’essuyant la jambe. Vers 1884, Huile sur toile, 100 × 125 cm.© Lea Gryze c/o Collection particulière Reprofotografen La représentation du nu masculin démontre la démarche avant-gardiste entreprise par Caillebotte en brisant les normes de la masculinité traditionnelle et en substituant un homme à un modèle féminin (Degas). Le tableau « L’homme au bain » de 1884 représente un homme nu debout, le dos tourné au spectateur, en train de se sécher après son bain. Sa position suggère que le spectateur s’immisce dans un moment d’intimité, ce qui était tout à fait inédit à l’époque. De plus, la sphère domestique était généralement laissée aux femmes artistes qui n’étaient pas admises dans les ateliers ou les salons. Les représentations typiques du sujet masculin nu s’inscrivaient dans des scènes grandioses de l’Antiquité ou des figures et des récits mythologiques où l’homme pose fièrement face au spectateur. Chez Caillebotte le modèle s’impose dans un physique musclé, fièrement exposé dans toute sa nudité, sans rien à cacher. Ces moments d’intimité où ils n’ont pas besoin de projeter l’image d’une présence et d’une force imposantes illustrent l’audace de sa démarche loin d’une certaine « virilité triomphante ». Ce nouvel idéal masculin sans flatterie est très peu habituel à cette époque. Gustave Caillebotte (1848–1894), Partie de bateau. Vers 1877-1878, Huile sur toile, 89,5 × 116,7 cm.© Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Frank Raux Une part de mystère demeure quant à sa situation personnelle auprès d’une femme célibataire Charlotte Berthier (sa maîtresse ou la dame de compagnie ?), comme l’explique Paul Perrin, co-commissaire de l’exposition. Homo sociabilité plutôt qu’homosexualité serait l’expression adéquate pour éviter les interprétations faciles et simplistes, poursuit-il. Gustave Caillebotte Le Nageur, 1877 Musée d’OrsayAchat, 1946© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt La série la plus emblématique de l’œuvre de Caillebotte et de son style impressionniste distinctif est peut-être celle des peintures qu’il a réalisées dans sa propriété familiale d’Yerres. Il y représente des personnes pratiquant de nombreux sports nautiques, notamment la natation, la pêche, l’aviron et le canoë ou le jardinage. De nombreux éléments de cette série évoquent le mouvement impressionniste auquel appartenait Caillebotte, tels que les coups de pinceau audacieux et diagonaux qui créent un sentiment de mouvement avec l’eau se courbant autour du canoë, qui deviennent presque des formes et des objets abstraits. La modernité que l’on retrouve dans les peintures impressionnistes est également perceptible dans la façon dont il coupe certains objets et certaines personnes au lieu de les représenter entièrement, comme si la scène n’était qu’un fragment d’un environnement plus vaste. Une approche photographique immersive très innovante. Cette exposition illustre la modernité à la fois du sujet et de son traitement par Caillebotte. L’impact de cette exposition dans la société d’aujourd’hui réside dans la capacité de Caillebotte à annoncer la fluidité des genres sur un ton plutôt subversif, suggérant de nouveaux enjeux de pouvoir entre les hommes et les femmes. Une résonance toute contemporaine. Read english version The Musée d’Orsay is dedicating an exhibition to the pivotal artist and collector of the impressionist movement Gustave Caillebotte. The strikingly modern lens in his groundbreaking subject matter can be seen across the 70 paintings presented, originating from the museum’s collection as well as loans from international prestigious institutions such as The Chicago Art Institute and The J. Paul Getty Museum, due to shared curatorship. The depiction of the masculine figure is an important source of inspiration (2/3 of his production) to Caillebotte who explores what virility means in French society in the 19th century, of all social backgrounds. His painting “The floor scrapers” was rejected by the jury of the Salon in 1875, deemed as vulgar in its depiction of half naked sweaty workers preparing the wooden floor to what we can assume is his future studio. It was very unheard of at the time for the working class to be pictured in such a big format and as the main object of focus to the audience in a piece of art. His approach to painting parallels that of an omnipresent narrator which can be found in the “realism” literary movement. Where writers like Emile Zola also sought to shed light on the harsh realities of the proletariat’s condition. This observer aspect of his paintings is shown in the rooms that gather his work portraying scenes from his balcony on boulevard Haussmann where he lived in Paris with his brother Martial. His playful approach with perspectives and his use of empty space and light is illustrated with landscapes picturing people going about their day. It gives the impression of photographs in its anticipation of movement capturing glimpses of strangers. The activities and spaces in the daily life that the bourgeoisie occupied is also explored in Caillebotte’s paintings where he depicts men playing cards in salons and socializing (“Partie de bézigue”). The bachelors are one of his favorite subject. The portrayal of the male nude demonstrates the modern lens Caillebotte undertakes in breaking norms of traditional masculinity, substituting a man for a female model (Degas). The painting “Man at his bath” from 1884 depicts a man in the nude standing with his back facing the viewer drying himself after his bath. His position suggests that the viewer is intruding in a moment of intimacy which was quite unheard of at the time. Also, the domestical sphere was usually left to women artists who were not admitted at the workshops or salons. Typical depictions of the male subject in the nude would be grand scenes of Antiquity or mythological figures and stories where they would be proudly facing the viewer. And showing strength in a muscular physique proudly displayed in all of its nudity with nothing to hide. Such moments of intimacy where they don’t need to projet the image of an imposing presence and strength illustrate the audacity of his approach far away from “triumphing virility”. This new masculine ideal without flattery is very unknown at this time. A part of mystery remains regading his personal situation living with a single woman Charlotte Berthier (his mistress or the lady of the house ?),as explains Paul Perrin co-curator. Homo sociability rather than homosexuality would be the right expression to avoid easy and simplistic interpretations. Perhaps the most emblematic series of Caillebotte’s work and distinctive impressionist style would be the paintings he did in his family estate in Yerres. He portrays people performing many water sports including swimming, fishing, rowing and canoeing. There are many elements found in this series that evoke the impressionist movement Caillebotte was part of, such as the the bold, diagonal brushstrokes that create a sense of movement with the water bending around the canoe, that almost become abstract shapes and objects. The modernity found in impressionist paintings can also be seen with how he cuts certain objects and people from being entirely represented as though the scene is a fragment of a larger environment. An immersive photographic very innovating. This exhibition illustrates the modernity in Caillebotte’s subject matter and treatment. What makes this exhibition so impactful in today’s society is Caillebotte’s ability to announce genre fluidity in a rather subversive tone suggesting new power plays between men and women and thus carrying contemporary resonance. Curatorship/Commissariat Paul Perrin Chief Curator and Director of Conservation and Collections, Musée d’Orsay Scott Allan, Curator of Paintings, The J. Paul Getty Museum Gloria Groom, Chair and Winton Green Curator, Painting and Sculpture of Europe The Art Institute of Chicago The exhibition will be on display at the J. Paul Getty Museum, from February 25 to May 25, 2025, and at the Art Institute of Chicago from June 29 to October 5, 2025. To discover during your visit : 2 women artists The paintor : Harriet Backer (1845-1932) The photograph : Céline Laguarde (1873-1961) Itinérance de l’exposition qui sera proposée au J. Paul Getty Museum de 25 février au 25 mai 2025 et à l’Institut d’Art de Chicago du 29 juin au 5 octobre 2025. Poursuivre avec l’accrochage « Le legs Caillebotte ». INFORMATIONS PRATIQUES Caillebotte Peindre les hommes Jusqu’au 19 janvier 2024 Musée d’Orsay Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 75007 Paris https://www.musee-orsay.fr/fr/agenda/expositions/caillebotte-peindre-les-hommes A découvrir également lors de votre visite : 2 femmes artistes redécouvertes La peintre : Harriet Backer (1845-1932) La photographe : Céline Laguarde (1873-1961) Musée d'Orsay1 Rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris mar24sep(sep 24)9 h 30 min2025dim12jan(jan 12)18 h 00 minCéline LaguardePhotographe (1873-1961)Musée d'Orsay, 1 Rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris Détail de l'événementAu début du XXe siècle, Céline Laguarde s’est imposée comme une figure internationale du premier mouvement artistique de l’histoire de la photographie, le pictorialisme. Son oeuvre sort aujourd’hui d’un siècle Détail de l'événement Au début du XXe siècle, Céline Laguarde s’est imposée comme une figure internationale du premier mouvement artistique de l’histoire de la photographie, le pictorialisme. Son oeuvre sort aujourd’hui d’un siècle d’oubli. La redécouverte à laquelle invite l’exposition est double : celle d’une personnalité ayant atteint un degré de reconnaissance alors unique et sans précédent en France dans le cas d’une femme photographe, mais aussi, et surtout, celle d’une artiste déjà considérée, de son vivant, parmi les photographes majeurs de son temps. L’ambition première de l’exposition est de révéler une oeuvre d’une qualité, d’une variété et d’une longévité insoupçonnées. Cent trente épreuves originales permettent de mesurer la réputation de virtuose acquise par la photographe dans le domaine des « procédés d’art » non argentiques, encore considérés aujourd’hui parmi les techniques de tirage les plus complexes et sophistiquées (procédés pigmentaires à la gomme bichromatée et aux encres grasses). Réunissant portraits, études de modèles, compositions d’inspiration symboliste et paysages, la sélection – ponctuellement mise en regard avec des photographies de contemporains masculins et féminins – donne également à voir les évolutions et permanences, les influences et dialogues mais aussi l’originalité et les spécificités qui caractérisent l’oeuvre de Céline Laguarde. Fruit de recherches nouvelles, l’exposition est bâtie sur une reconstitution du corpus, de la biographie, de la carrière et de la fortune critique de Céline Laguarde. Cette trajectoire individuelle est replacée dans un triple contexte : celui d’un réseau singulièrement éclectique de sociabilités artistique, littéraire, musicale et scientifique ; celui, régional, national et international, de la photographie d’art ; celui, encore largement méconnu, de la photographie féminine en France au tournant des XIXe et XXe siècles. La manifestation signe l’engagement du musée d’Orsay dans un travail de recomposition et de préservation, au sein des collections nationales, du fonds personnel inédit de Céline Laguarde. Au terme de plusieurs campagnes d’acquisitions menées entre 2017 et 2024, l’institution conserve l’unique ensemble représentatif de l’oeuvre de cette photographe. Rassemblant plus de 200 pièces, celui-ci se place parmi les fonds monographiques d’artistes pictorialistes les mieux préservés au monde. L’exposition Céline Laguarde Photographe (1873-1961) poursuit enfin une entreprise de valorisation entamée par le musée d’Orsay dès 2015. L’exposition Qui a peur des femmes photographes ? 1839-1919 avait alors été la première, en France, à aborder le phénomène des femmes photographes au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Redécouverte à cette occasion, la première partie du fonds inédit de Céline Laguarde avait permis de représenter cette dernière parmi soixante-quinze praticiennes britanniques, états-uniennes et françaises. La rétrospective de l’automne 2024 est non seulement la première consacrée à Céline Laguarde mais aussi la première dédiée à une artiste photographe active en France avant la Première Guerre mondiale. Commissariat Thomas Galifot, conservateur en chef pour la photographie, musée d’Orsay DatesSeptembre 24 (Mardi) 20 h 30 min - Janvier 12 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMusée d'Orsay1 Rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris Get Directions CalendrierGoogleCal Favori1
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