Carte blanche à Anaïs Viand : Remonter la rivière, Sébastien Erôme

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Pour sa seconde carte blanche, notre invitée de la semaine, la journaliste et curatrice indépendante Anaïs Viand, nous présente un court extrait de la série « Remonter la rivière » produite par le photographe Sébastien Erôme. Depuis plus d’un an, la journaliste accompagne le photographe dans ses explorations. L’an prochain, ce travail verra le jour sous la forme d’un ouvrage publié aux éditions de Juillet. En attendant de découvrir le livre, voici quelques images…

En arrivant à Lyon, fin 2022, je me suis présentée auprès de l’équipe Chabe !, une bande de passionné·e·s issu·e·s du monde de la photo et du journalisme. Leur credo ? Proposer une vision de Lyon et ses environs par des photographes lyonnais·es. Un projet d’édition devenu communauté, rassemblant une trentaine de photographes. Parmi elleux, Sébastien Erôme pour qui j’ai eu la chance d’écrire un papier pour le tome 2 de Chabe ! – le tome 3 est disponible depuis décembre 2024, dans les librairies spécialisées et en ligne : https://chabe.sumupstore.com/

Coup de foudre professionnel pour ce photographe qui, en parallèle de ses travaux de commandes, développe une pratique de la photographie intime. Je l’accompagne depuis plus d’un an dans ses explorations et j’ai l’immense joie d’annoncer que son sublime travail intitulé Remonter la rivière fera l’objet d’une publication aux éditions de Juillet en 2026. En attendant de pouvoir feuilleter son ouvrage, et retrouver ses images au mur de festivals que j’espère nombreux, je vous donne à voir un aperçu de son travail, en mots et en images.

Un peu d’appréhension, un peu de doute, et toujours, le bonheur intense d’explorer. Comprendre les complexités des relations, comprendre les points de tension. Dans les rivières comme dans la vie, Sébastien Erôme navigue au rythme de son intuition. Et c’est en brassant l’ombre qu’il parvient à saisir ce que tant d’autres ne regardent plus : des mèches entremêlées témoignant de l’amour d’une famille recomposée, un corps épuisé reprenant vie au contact d’une roche chaude, ou encore un regard abyssal invitant la photographie. Le tout immortalise l’étrangeté dans la banalité, le sublime dans l’existentiel.

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Explorer le lien, explorer le corps
L’explorer sous tous les angles

Pour être libre, faut-il encore pouvoir lâcher prise et s’autoriser quelques rêveries. « Là où les enfants jouent, un mystère est enfoui », affirmait le philosophe Walter Benjamin. Remonter la rivière, c’est un récit de famille, un temps partagé en même temps qu’un voyage introspectif au cœur des lieux et des sensations oubliés. Symbole ultime de la liberté, la rivière est aussi un apprentissage. Quand on se lance dans l’aventure, on se cabosse, inévitablement. On soulève des choses aussi…

Janvier 1996, descente aux enfers.
Sombre plongée.
Plongée ténébreuse.
Régis se noie.
Apnée pour l’éternité.
Les rivières sont-elles réparatrices ?

https://www.instagram.com/seberome/