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Partager Partager Temps de lecture estimé : 7minsPour sa deuxième carte blanche, notre invité – Fred Boucher, directeur artistique de Photaumnales et directeur de l’association Diaphane, porteuse du projet – porte un coup de gueule contre le manque d’engagement des pouvoirs publics en matière d’éducation à l’image, à travers l’expérience de la photographe Alexa Brunet et la réception de sa série « Dystopia » par le monde agricole. Sa série « Ultra Pampa » est à découvrir au Familistère de Guise jusqu’au 4 janvier 2026. Ses deux prochaines cartes blanches seront consacrées à deux autres femmes photographes de la programmation 2025. La photographie est politique et reste un acte de résistance ; c’est peut-être ce qui anime mon engagement depuis 40 ans. À travers cette carte blanche, je souhaite présenter des photographes qui, par leur approche et leur engagement, abordent des sujets de société et questionnent également la photographie dans ses nouvelles formes documentaires. Trois de ces artistes sont présentées dans le cadre de la programmation des Photaumnales 2025. Alexa Brunet, apprendre à regarder Tout comme Victorine Alisse, qui interroge les transformations du monde agricole par un regard documentaire et intime, Alexa Brunet oscille dans sa pratique photographique entre fiction d’anticipation et approche documentaire. Si sa série Dystopia, réalisée en 2010, nous projette dans l’agriculture du futur, c’est pour mieux nous faire comprendre et prendre conscience des enjeux de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain. APPAUVRISSESSEMENT DE LA BIODIVERSITÉSérie « Dystopia » © Alexa Brunet / diaphaneLes messicoles, plantes associées aux moissons, vivent avec les céréales (blé, seigle, orge) depuis dix mille ans et ont accompagné les migrations de populations à partir du sud du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient. Depuis le début des années 1970, elles ont reculé en France de 30 à 70 % et la majorité des espèces (coquelicots, bleuets, nigelle, adonis, nielle) est en voie de raréfaction et beaucoup en voie d’extinction. Sécurisant l’alimentation des insectes pollinisateurs, dont les abeilles, et offrant refuge aux insectes auxiliaires contre les ravageurs des cultures (syrphes, coccinelles), elles sont victimes notamment des pratiques de l’agriculture industrielle : utilisation intensive d’herbicides et développement des cultures d’OGM. PESTICIDESA la guerre comme à la guerre ! Au début du XXe siècle, les armes chimiques utilisées pendant la première guerre mondiale ont assuré aux industriels un nouveau débouché avec l’utilisation des pesticides en agriculture. Avec 62700 tonnes de substances actives vendues, la France était en 2011 en tête des utilisateurs en Europe. La vigne, avec ses 783000 hectares, en a consommé la même année 20% pour seulement 3,7% de la surface agricole utile. L’enquête Apache* a mis en évidence à la fois la contamination des salariés travaillant en viticulture et celle des riverains habitant à proximité des vignes avec trois résidus identifiés en moyenne chez ces derniers.* Analyse de pesticides agricoles dans les cheveux (Générations futures, fév 2013)Série « Dystopia » © Alexa Brunet / diaphane Série « Dystopia » © Alexa Brunet / diaphaneRARÉFACTION DES SURFACES AGRICOLES- TRANSFORMATION DES PAYSAGESLa loi de modernisation pour l’agriculture du 27 juillet 2010 a institué des commissions départementales de consommation des espaces agricoles dont le rôle est de donner un avis sur l’artificialisation des terres provoquée entre autres par les projets de centrales photovoltaïques implantées au sol qui se multiplient actuellement. Ils touchent des terres agricoles, comme en Dordogne sur une quarantaine d’hectares, ou des zones forestières comme dans les Landes ou en Gironde où ils pourraient affecter près de 10000 hectares. L’option d’implanter prioritairement ces équipements sur des surfaces déjà artificialisées (parkings, grandes surfaces, etc) n’a pas été retenue pour l’instant. En revanche, les industriels recherchent prioritairement les espaces plats et dégagés à proximité immédiate des lignes à haute tension.Cette production locale d’électricité n’est pas une production décentralisée pour l’autonomie énergétique des populations des territoires concernés, elle est destinée à alimenter le réseau national. En cas de déboisement, son bilan carbone est sujet à caution, si l’on compare les émissions évitées à celles occasionnées par le défrichement.Les terres qui ne sont pas actuellement cultivées peuvent servir demain pour faire pâturer le bétail en cas de sécheresse. Enfin, ces centrales produisent surtout en été, alors que les pics de consommation se produisent en hiver.Alors fuite en avant technologique pour éviter de poser publiquement la question de la sobriété énergétique ?* Lorsqu’Alexa Brunet réside en Thiérache en 2023 pour son projet Ultra Pampa, la présentation de ses images de Dystopia, dans une exposition en plein air, suscite beaucoup de questions et des réactions parfois démesurées de la part du monde agricole. Ces images sont perçues comme une forme de provocation, mais elles ouvrent un débat au sein de la communauté agricole. La réalité des pratiques agricoles a ainsi rejoint l’anticipation fictionnelle proposée dans Dystopia. Cette expérience permet d’aborder la portée du travail artistique et la question de sa compréhension, dans le cadre plus général de l’éducation aux images par la photographie. Aujourd’hui, face à l’abondance des images, le temps accordé à une exposition, en particulier dans l’espace public, peut susciter de nombreuses réactions. Les images exposées durablement dans l’espace public marquent davantage les esprits. Série « Dystopia » © Alexa Brunet / diaphane Série « Dystopia » © Alexa Brunet / diaphane Série « Dystopia ». Des humains animaux © Alexa Brunet / diaphane Exposition In Situ La photographie, bien qu’étant un outil simple et accessible pour s’exprimer, reste encore mal décryptée par une grande partie du public. C’est pourquoi l’éducation à l’image, par la photographie, est au cœur des projets portés par Diaphane, comme par de nombreux centres d’art spécialisés, réunis au sein du Réseau Diagonal, qui œuvrent collectivement à cette mission essentielle. À l’heure des rapports alarmants sur la place et le rôle des images dans notre société, notamment à travers les réseaux sociaux, l’éducation à l’image reste trop souvent limitée à des dispositifs comme « Ma classe au cinéma ». La photographie demeure étrangement absente de ces analyses, alors même qu’elle constitue l’un des outils les plus simples, accessibles et pertinents pour initier une véritable pédagogie de l’image. Série « Ultra Pampa ». Avant la traite. David et son fils. A la traite, chez Sophie et François sur leur exploitation à Lerzy, Thiérache, 12-15 juillet 2023 © Alexa BRUNET / diaphane Série « Ultra Pampa ». Camp de Scouts. Baignade dans l’Oise. Jeunes scouts belges de l’unité du Roi Baudouin en camp à Erloy, Thiérache, 13 juillet 2023 © Alexa BRUNET / diaphane Série « Ultra Pampa ». Préparation avant le défilé. Les majorettes Angels de Wassigny à la retraite aux flambeaux de Guise le 13 juillet. Thiérache, 12-15 juillet 2023 © Alexa BRUNET / diaphane Il est plus que temps que les pouvoirs publics prennent la mesure de cet oubli et comprennent que la photographie est un levier fondamental pour construire une éducation à l’image efficace et généralisable. Le bicentenaire de l’invention de la photographie, qui sera célébré en 2026, devrait marquer une prise de conscience nationale de l’importance de la photographie dans notre rapport au monde visuel. Cet événement doit devenir le point de départ d’un grand plan ambitieux et structuré d’éducation à l’image par la photographie. Série « Ultra Pampa ». Cérémonie du 14 juillet à Leschelle avec les jeunes sapeurs-pompiers, Thiérache, 14 juillet 2023 © Alexa BRUNET / diaphane Série « Ultra Pampa ». Dans les loges. Fête du 14 juillet à Englancourt et spectacle de danse, Thiérache, 12-15 juillet 2023 © Alexa BRUNET / diaphane INFORMATIONS PRATIQUES Le quadrilatère22, rue Saint Pierre 60000 Beauvais sam20sep(sep 20)10 h 00 minmer31déc(déc 31)19 h 00 min22ème Edition - Photaumnales 2025 Habiter & Brasil Le quadrilatère, 22, rue Saint Pierre 60000 Beauvais Détail de l'événementHabiter, c’est bien plus que résider ou demeurer : c’est investir un espace de sens, de mémoire et de lien. À travers leurs regards sur l’architecture, le patrimoine et le Détail de l'événement Habiter, c’est bien plus que résider ou demeurer : c’est investir un espace de sens, de mémoire et de lien. À travers leurs regards sur l’architecture, le patrimoine et le bâti, les artistes invités de cette 22e édition des Photaumnales interrogent ce qui fait « maison » : un lieu physique, bien sûr, mais aussi un territoire symbolique, parfois mystique, un ancrage affectif et identitaire. De l’intime au collectif, de la ruine au foyer, les images présentées résonnent en nous comme avec nos racines, nos appartenances et notre manière d’habiter le monde — ou de nous laisser habiter par lui. La thématique de cette édition s’inscrit dans le cadre des festivités liées aux 800 ans de la construction de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais. Le festival se déploie sur l’ensemble du territoire avec plus de 25 expositions en lien avec l’architecture et le bâti dans l’agglomération du Beauvaisis, à Clermont-de-l’Oise et dans la communauté de communes du Clermontois, et cette année dans l’Aisne avec le Familistère de Guise et l’Échangeur à Château Thierry. Labellisé dans le cadre de la Saison France-Brésil par l’Institut français, une partie de la programmation fera la part belle à la photographie brésilienne, avec en particulier une exposition dédiée à la scène photographique contemporaine du Minas Gerais au Musée Opale Sud à Berck-sur-Mer. Dates20 Septembre 2025 10 h 00 min - 31 Décembre 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuLe quadrilatère22, rue Saint Pierre 60000 BeauvaisOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal À LIRE Abrégé des secrets, le grimoire imaginaire d’Alexa Brunet Marque-page0
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