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Partager Partager L'InterviewPhoto Léa Chauvel-Lévy nous présente le nouveau salon photographique Approche Marie-Elisabeth De La Fresnaye3 octobre 2017 Temps de lecture estimé : 6minsCritique d’art, directrice de résidences artistiques, journaliste culture notamment pour Grazia, chroniqueuse radio, commissaire d’exposition, Léa Chauvel-Lévy est une défricheuse passionnée. Je réussis à lui extorquer un entretien autour d’un bon italien en sortant du Centre Pompidou. Echange où le fond et la forme se conjuguent harmonieusement à l’occasion de sa nouvelle aventure : la première édition du salon Approche en novembre dont elle assure la direction artistique, qui entend réconcilier art contemporain et photographie autour de 13 artistes et 12 galeries (1 artiste non représenté par une galerie est invité). Avec une présence forte de galeries parisiennes dont les galeries Derouillon, Binome, Clémentine de la Féronnière, Ceysson & Bénétière, Escougnou-Cetraro, la sélection est également ouverte à l’international avec la Ravestijn Gallery (Amsterdam) et n’est pas parisiano-centrée puisque La galerie des petits carreaux officie en Bretagne, Cédric Bacqueville est quant à lui présent à Lille et Chez Mohamed Galerie rayonne entre le Maroc, Los Angeles et Asnières. Pourquoi le nom « Approche » pour ce salon ? Et pourquoi un salon à cette période de l’année déjà assez remplie ? Le nom a été trouvé par la co-fondatrice du salon Emilia Genuardi. C’est une évocation des différentes approches de la photographie exposées pendant le salon. « Approche » évoque aussi la révélation du processus photographique avec l’idée que tout ne se donne pas immédiatement. Le catalogue du salon est thermosensible et sera activé par les mains des visiteurs qui verront une image se révéler progressivement à sa surface. « Approche », comme on dirait « viens-voir » est aussi une invitation à découvrir la première édition de ce salon. Pour répondre à votre question sur la période de l’année, comme c’est la première fois que l’on montre au sein d’un salon photographique 13 artistes qui s’emparent de la photographie, il était évident que la première édition devait se tenir au moment où Paris capte et draine amateurs et collectionneurs de photographie. Mais à terme, j’aimerais pour ma part que ce salon se tienne pendant la Fiac pour afficher notre positionnement. La photographie faisant intégralement partie de l’art contemporain, il faut la dé-essentialiser. C’est un peu les mêmes enjeux que pour les foires d’art contemporain africain ou asiatique. A terme, il est souhaitable que les galeries africaines présentes à AKKA ou 1 :54 intégrent la Fiac, ou d’autres foires d’art contemporain. C’est le même raisonnement pour la photographie. Je vais volontairement loin et dans la provocation : pourquoi Paris Photo existe-t-il encore et la photographie n’est-elle pas injectée dans des foires d’art contemporain ? Qui imaginerait un salon de sculptures ? Touria El Glaoui fondatrice de la foire 1 :54 me confiait que le plus beau dénouement serait que sa foire n’ait plus d’utilité. Un jour, nous n’aurons plus besoin de salon photo. Ni de foire d’art contemporain africain. Ces catégories auront été dépassées. Selon quels critères avez-vous choisi les 13 artistes ? Emilia Genuardi, Sophie Rivière et moi nous sommes retrouvées autour des mêmes critères. Nous voulions exposer 13 différentes approches photographiques. Montrer des œuvres irriguées par la tridimensionnalité qui sortent la photographie de son seul support classique du papier. Mettre en lumière la dimension expérimentale des artistes plasticiens qui reviennent aux premières explorations de photographie sur cuir, sur verre, sur étain… Et enfin faire d’un salon marchand une exposition avec un propos articulé. Quelques exemples peut-être… Guillaume Zuili qui propose des tirages uniques de Chromoskedasic. Julien Mignot qui a recours au tirage Fresson (dont l’atelier en région parisienne est le dernier héritier de cette technique centenaire0, Anouk Kruithof et sa pratique multidimensionnelle, Thomas Mailaender qui revient lui au cyanotype. Bérénice Lefebvre qui imagine des environnements avec des installations à partir d’impression sur métal. Ou encore Aurélie Pétrel qui travaille le verre créant des jeux d’illusion. Cette tendance dans la photographie à la tridimensionnalité et à l’exploration des supports non traditionnels est de plus en plus forte, c’était le moment d’en dégager une scène. De plus et c’est là un autre point important, nous allons inviter chaque année un artiste qui n’a pas de galerie comme soutien à la création émergente. Pour la première édition, j’ai invité Paul Créange qui saisit des instants à bord de fenêtres de trains et encapsule ses photographies dans ce qu’il appelle des « mobiles-fenêtres ». La sélection a-t-elle été facile, y a-t-il eu des débats ? Nous avions pour ainsi dire les mêmes yeux pendant les séances d’editing avec la co-fondatrice Emilia Genuardi. Emilia, vient du milieu de la photographie, experte pour les maisons de vente, agent d’artistes photographes et ancienne directrice artistique de la galerie Madé. Nous avons croisé nos regards sur deux scènes, deux mondes : les galeries de photographie d’un côté et les galeries d’art contemporain de l’autre. Nous souhaitions vraiment que ces deux univers qui n’ont pas les mêmes collectionneurs ni les mêmes publics soient réunis au sein d’un même salon. Emilia voulant exclure le mot « stand », nous avons très tôt parlé de 13 espaces spécifiques. L’idée étant de rentrer dans l’univers de l’artiste, dans sa chambre métaphorique. Chaque galerie a ainsi son espace, puisque nous sommes dans le cadre d’un salon marchand, mais nous souhaitons que le visiteur ait l’impression d’avoir visité une exposition plutôt qu’une foire. A un niveau plus personnel, quels autres projets vous animent ? La résidence LVMH Métiers d’Art poursuit son cours avec une 3ème édition qui commencera en janvier 2018 en Italie dans une manufacture de lunettes. J’ai invité 20 artistes à candidater et sommes en pleine phase de sélection des dossiers. La 2ème résidence menée par Amandine Guruceaga (tannerie espagnole Riba Guixà) vient de s’achever et donnera lieu à la parution d’un livre aux éditions RVB Books et une exposition chez Monteverita (127, rue de Turenne) en février 2018. Je fais également partie cette année du Comité de sélection du Salon de Montrouge ce qui est cher à mes yeux car cela rejoint mon tropisme pour la scène artistique émergente. Un critique a toujours la frustration de n’avoir jamais le recul nécessaire. Faire partie d’un comité de sélection permet de tenter de dégager des mouvements grâce à l’abondance de dossiers reçus et d’avoir accès à un large spectre des états de la création contemporaine. En même temps que la responsabilité du choix. Face à l’absence de critères normatifs, cela peut générer des débats, cela me semble riche. INFOS PRATIQUES : Salon Approche Du 9 au 12 novembre 2017 40 rue Richelieu 75001 Paris Jeudi 9 novembre de 14h à 18h : VERNISSAGE PRESSE/VIP de 18h à 21h : VERNISSAGE VIP, Sur invitation uniquement http://approche.paris/ Favori0
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