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Carte blanche à Audrey Hoareau : Immersion au coeur des Black Panthers

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Ce vendredi 28 septembre nous inaugurerons à la maison Folie Moulins à Lille l’exposition « Power to the people. The Black Panthers – Photographies de Stephen Shames », une immersion au coeur du mouvement des Black Panthers. Visible jusqu’au 6 janvier, elle rendra hommage au photographe américain Stephen Shames  qui a fait du combat des Black Panthers sa première bataille à la fin des années 1960. Prises depuis l’intérieur, ses images dressent le portrait d’une organisation révolutionnaire ouverte et fraternelle, travaillant sans relâche pour inventer des nouvelles formes de contrepouvoir. L’exposition réunit une soixantaine de ses photographies. Nous rendrons hommage dans un chapitre dédié au graphisme du magazine « The Black Panther » porté par Emory Douglas. Le documentaire de Stanley Nelson Jr., « Vanguard of a Revolution », largement illustré des images de Stephen Shames, sera visible en continu.

Le 15 octobre 1966, Huey Newton et Bobby Seale fondent le Black Panther Party for Self-Defense, qui deviendra le Black Panther Party (BPP). Ils rédigent un programme en dix points et aspirent à fonder une plateforme politique concrète qui s’adresse et touche directement la communauté noire. Leur pensée est inspirée par Frantz Fanon, Malcolm X, et Mao Zedong.

Stephen Shames, blanc, d’origine juive, âgé de 19 ans, étudie à Berkeley. Comme de nombreux étudiants, il s’engage contre l’intervention américaine au Vietnam. Lors d’une manifestation, il rencontre Bobby Seale avec qui il se lie d’amitié. Il entame alors un travail photographique sur le Black Panther Party, tout juste naissant. Durant sept années, Stephen Shames accompagne le mouvement entre protestations, actions sociales et rassemblements.

Son archive sur le sujet, unique et dense, dresse le portrait d’une organisation ouverte et fraternelle, au travers d’une vision humaniste du combat politique. Les dirigeants, mais aussi les militants, les sympathisants et plus largement tous ceux qui se retrouvent dans les multiples actions de résistance du BPP, dégagent une formidable énergie : un élan vital qui ne correspond en rien à l’image négative véhiculée par le pouvoir blanc. Le mouvement, qui devra faire face à une répression sans commune mesure, connaîtra désillusions et échecs. Cependant, le caractère inédit de ses actions, sa proximité avec les plus pauvres marquera non seulement l’histoire sociale des États-Unis mais l’Histoire en général.

Pour le peuple noir et pour tous ceux qui considèrent que rien n’est jamais définitif, le slogan Power to the People résonne encore aujourd’hui.

À travers cinq chapitres – Diriger, Rassembler, Lutter, Protéger, Communiquer, illustrations des grands principes du parti -, l’exposition des photographies de Stephen Shames raconte une histoire, à bien des égards, méconnue.

The Red Eye travaille avec Stephen Shames depuis 2016 et d’autres expositions, au contenu toujours différent et adapté ont été présentées au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur Sâone, au Festival Portrait(s) à Vichy, à la Maison Robert Doisneau à Gentilly, à La Chambre à Strasbourg, à Kyotographie au Japon.

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