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Elisabeth Blanchet : À la recherche des orphelins de Ceausescu, 30 ans après

Temps de lecture estimé : 4mins

Cette semaine, dans notre rubrique consacrée aux photographes, nous avons décidé de partager avec vous le travail d’Elisabeth Blanchet, photographe française basée à Marseille. Il y a 30 ans, elle réalisait un reportage pour découvrir les centaines de milliers d’enfants orphelins roumains victimes de la politique ultra-nataliste de Ceausescu. Elle y est retournée 3 décennies plus tard, pour retrouver ces abandonnés de la nation.

En décembre 1989, suite à la chute du dictateur Nicolae Ceausescu, l’Occident découvrait l’horreur des orphelinats roumains : les images chocs d’enfants hagards et affamés, attachés à des barreaux et se balançant sans cesse d’avant en arrière sont restés gravés dans les mémoires. Des images d’enfants abandonnés, victimes de la politique ultra-nataliste de Ceausescu mise en place dès la fin des années 60. Le dictateur roumain veut que son pays ait un poids international, indépendamment de son statut de pays satellite de l’URSS. Pour atteindre son objectif, il a besoin d’une nation jeune. Par le décret 770 datant de 1966, il interdit l’interruption de grossesse sauf aux femmes ayant déjà eu au moins quatre enfants. Résultat : le taux de natalité monte en flèche mais beaucoup de familles sont trop pauvres pour élever leurs enfants. Qu’à cela ne tienne, Ceausescu déclare que l’état peut se substituer aux parents. Les institutions pour enfants bourgeonnent aux quatre coins du pays. L’abandon se systématise et les orphelinats se remplissent. Les entants sont « triés » en fonction de leur âge et de leurs facultés mentales. Un système de classification du handicap est même mis en place. Certains finissent dans de véritables mouroirs dont on ne découvrira l’existence quelques semaines après la chute du dictateur roumain en décembre 1989.

Au début des années 1990, ils étaient plus de 150 000 « orphelins de Ceausescu » à vivre ou plutôt survivre dans ces institutions. C’est dans un cadre humanitaire que la photographe et journaliste Elisabeth Blanchet a connus certains d’entre eux à l’orphelinat de Popricani, au nord-est de la Roumanie. Fin 1992, choquée par les images insoutenables des orphelinats roumaines, elle crée une association humanitaire avec des amis. Son but : venir en aide aux enfants abandonnés des institutions roumaines. L’association décide de concentrer son aide sur l’orphelinat de Popricani, au nord-est du pays. Pendant plusieurs années, elle consacre son temps libre aux enfants de l’orphelinat et documente leurs conditions de vie. Trente ans après la chute de Nicolae Ceausescu, elle est retournée en Roumanie pour les retrouver et savoir ce qu’ils étaient devenus.

Le livre LES ORPHELINS DE CEAUSESCU, TRENTE ANS APRES raconte à travers des portraits ce que les anciens de l’orphelinat de Popricani sont devenus.
68 pages
21 x 21 cm
Bilingue français/anglais
Couverture souple
https://www.aralseaproductions.com/ceausescus-orphans-photobook

Retrouvez les aventures d’Elisabeth et de sa cousine Julie à la recherche des anciens de Popricani dans ce film

Née en 1970 à Caen et ancienne prof de maths, Elisabeth Blanchet est une photographe basée à Marseille. Elle s’intéresse aux gens et aux communautés. A travers ses différents projets tels que Les Orphelins de Ceausescu, 30 ans après, Prefabs, Gypsies & Travellers , elle explore les émotions, les liens entre les personnes, l’attachement et la mémoire. Elle publie régulièrement dans la presse française et britannique (LM Magazine, Le Monde des Ados, l’Agefi, Wedemain, Néon, Lonely Planet, The Guardian, The Independent…), elle est l’auteure des ouvrages Prefab Homes publié par Bloomsbury et Prefabs: A Social and Architectural History publié par Historic England. Ses projets ont fait l’objet d’expositions solo dans des lieux comme Photofusion à Londres, le Festival Latcho Divano à Marseille, l’Institut Culturel Roumain de Paris, l’Institut Français de Bucarest, Rétine Le Lieu à Marseille, les mairies de Lorient, Ploemeur et Ouistreham, la Maison de l’Image et la Maison de l’International à Grenoble.
Passionnée par les maisons préfabriquées d’après-guerre, elle fonde en 2014 le Prefab Museum, un musée dédié aux préfabriqués d’après-guerre et à leurs habitants au Royaume-Uni. En 2018, elle créé et coordonne les activités de l’association Prefab! dédiée elle-aussi aux prefabs d’après-guerre.

http://www.elisabethblanchet.com
http://www.theaccidentalphotographer.me
https://www.facebook.com/prefabuleusesbaraques/


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