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Finbarr O’Reilly, lauréat du 11ème Prix Carmignac du Photojournalisme

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Le nom du lauréat est habituellement annoncé en septembre à l’occasion du festival Visa pour l’Image de Perpignan, mais avec la crise sanitaire majeure qui touche la planète, la Fondation Carmignac a décidé de prendre les devants, en dévoilant le nom du 11ème lauréat : Finbarr O’Reilly avec un projet collaboratif sur le Congo qui sera visible en ligne, dès le 28 avril prochain.

Le 11e Prix Carmignac du photojournalisme, consacré à la République démocratique du Congo (RDC), a été attribué au photographe canado-britannique Finbarr O’Reilly. Son reportage a débuté en janvier, avant que la pandémie ne bouleverse nos vies et nos modes de fonctionnement. En raison de l’aggravation de la situation sanitaire internationale et de la fermeture progressive des frontières, Finbarr O’Reilly et l’équipe du Prix – en lien étroit avec les membres du jury et du pré-jury de la 11e édition – ont repensé leur mode opératoire et adapté le Prix et le
reportage à la crise que nous traversons.
La Fondation Carmignac ne souhaitant pas mettre en stand-by la bonne tenue du prix, elle a décidé de présenter « Congo in Conversation » de Finbarr O’Reilly, un reportage collaboratif en ligne qui, avec la coopération étroite de journalistes et photographes congolais (ou basés en RDC), traitera des défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte aujourd’hui.

Basé sur un site Internet créé spécifiquement et relayé sur les réseaux sociaux, « Congo en conversation » sera un flux inédit d’écrits, de reportages photos et de vidéos. Mis régulièrement à jour, il permettra de découvrir comment la RDC endure cette nouvelle crise et s’adapte aux réalités qui façonnent désormais nos vies.

Suivez le lancement officiel en direct sur le compte Instagram du festival Visa pour l’image, le mardi 28 avril 2020 à 18h et sur le site :
https://congoinconversation.fondationcarmignac.com/fr/

Congo en conversation

La 11e édition du Prix Carmignac du photojournalisme se propose d’explorer avec un optimisme prudent l’avenir de la République démocratique du Congo, en documentant les dures réalités qui freinent l’essor d’un pays exploité depuis des générations.

Avec la pandémie de coronavirus, le projet se focalise sur la manière dont les Congolais affrontent cette crise sanitaire mondiale alors que le pays émerge à peine d’une épidémie dévastatrice d’Ebola et de la pire flambée de rougeole au monde. Les hôpitaux américains et les villages italiens constituent aujourd’hui la ligne de front de la pandémie mondiale, mais les épidémiologistes et autres experts en santé publique prévoient que le coronavirus va se propager dangereusement au sud et submerger des nations en développement, déjà accablées par des systèmes de santé défaillants, des gouvernements fragiles et des populations appauvries pour lesquelles la distanciation sociale est pratiquement impossible.

Le Prix Carmignac offre à des voix congolaises une tribune pour contribuer à la conversation mondiale. Cette pandémie est déjà en train de confronter les nations les plus pauvres du monde au plus grand défi économique depuis des décennies.

Près de la moitié des emplois en Afrique pourraient être perdus, selon l’ONU, et les citoyens vivant sous des régimes faibles ou répressifs courent le risque majeur d’être exclus de la course mondiale aux médicaments et aux respirateurs. Un autre virus – celui de la rougeole – ravage déjà la RDC. Depuis janvier 2019, plus de 6 500 enfants en sont morts et 335 000 autres ont été infectés, selon les dernières données de l’OMS. Le tout dans un pays toujours en guerre avec lui-même, où des dizaines de groupes armés s’affrontent régulièrement dans les provinces de l’Est et où, ces derniers mois, d’obscures milices ont massacré des centaines de civils.

La RDC a cependant un avantage. Ayant affronté ces dix-huit derniers mois l’une des pires épidémies d’Ebola, avec 3 453 cas et 2 273 morts, le pays a des outils pour répondre à une nouvelle flambée virale. Cette crise montre que les responsables congolais suivent de près les recommandations de l’OMS et une réponse rapide est cruciale pour endiguer le virus.

Le 24 mars, le président Félix Tshisekedi a déclaré l’état d’urgence nationale et fermé les frontières pour limiter les infections. Déjà habitué aux mesures de prévention contre les infections virales, le pays a maintenu des pratiques essentielles d’hygiène publique : contrôle généralisé de la température, mise en place de stations de lavage des mains aux points d’entrée, installation de lavabos dans les
lieux publics (marchés, centres de santé, etc.), distribution de savons et de produits détergents, et une campagne de sensibilisation aux risques de contamination à base d’affiches, de dépliants, de spots radio et via les réseaux communautaires.

La majeure partie du pays est confinée, mais des millions de Congolais dépendent de l’économie informelle et vivent en marge, avec peu ou pas de protection sociale. Vendeurs de rue, commerçants et conducteurs de motos taxis survivent au jour le jour et disposent rarement de biens ou d’épargne. Beaucoup n’ont ni eau courante ni électricité, que le gouvernement a pourtant promis de fournir pendant la pandémie.
Et le principe de distanciation sociale est encore impossible à respecter alors que beaucoup de Congolais vivent dans des chambres ou des quartiers surpeuplés.

Avec un réseau de journalistes et contributeurs travaillant dans le respect de l’éthique et des standards journalistiques professionnels, le projet « Congo en conversation » du Prix Carmignac a pour vocation de documenter les atteintes aux droits humains et à l’environnement en offrant des analyses inédites, des instantanés de la vie et des luttes quotidiennes dans cet immense pays au moment où il affronte une crise sanitaire sans précédent.

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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