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L'Invité·e FLORE : Olga Gimeno, Robert Capa, ces créateurs qui ont influencé mon travail La Rédaction15 décembre 2020 Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsPour sa carte blanche éditoriale, la photographe FLORE a souhaité partager les artistes qui l’inspirent et qui ont façonné son univers. Aujourd’hui, elle nous parle de deux artistes intimement liés à son histoire familiale. Sa mère tout d’abord, Olga Gimeno, une artiste peintre et sculptrice. Un personnage ayant joué un rôle plus que décisif dans le destin de FLORE. Et Robert Capa, l’un des premiers photographes a avoir couvert les conflits de la guerre d’Espagne, et à avoir raconter l’histoire de ses grands parents, réfugiés politiques espagnols… Olga Gimeno La casada infiel, 2001 © Olga Gimeno Avant la photographie, d’aussi loin que je me souvienne, il y a eu la peinture. Parce qu’au début de tout, je suis cette petite fille qui grandi dans l’atelier de sa mère, dans l’odeur de la térébenthine, des encres d’imprimerie, dans celle, douceâtre, de la glaise, dans le vacarme et le souffle brûlant de la forge. Olga Gimeno, ma mère, c’est ce tanagra en tablier de cuir brun qui, certains après-midis, frappe un fer rougeoyant dont jaillissent des étoiles, elle aussi qui, armée d’un burin et d’un marteau, fait naître des couples enlacés d’un bloc de marbre blanc. J’ai grandi là, dans cet émerveillement pour une jeune femme qui avait mis l’art au-dessus de toute chose, sinon l’amour qu’elle portait à ses filles. Nous avons eu de gros recueils pleins de reproductions en guise de livres d’enfant et si je me rappelle aujourd’hui plus facilement du visage de Néfertiti et du Bateau-Atelier de Claude Monet que des illustrations du Chat Botté, c’est pour les avoir plus souvent regardés à l’heure du goûter et de la tartine de miel. Enfants, je ne crois pas qu’elle n’ait jamais essayer de nous enseigner rien que n’ayons demandé ma sœur et moi sur la peinture ou la gravure mais nous nous étions toujours les bienvenues à l’atelier du moment que nous nous occupions par nous-mêmes et il y avait là, pour nous comme pour elle, assez de crayons, de papiers de couleurs, de perles de verre et de laines à tisser pour éveiller n’importe quel imaginaire. Olga © FLORE Souvent et jusqu’à la fin, elle nous a dessinées. C’était une coloriste inspirée. Elle a fait des bronzes de nous et de nos amis aussi. J’adorais poser pour elle. J’admirais la sûreté de son geste et qu’elle eut un style bien à elle. Avec le temps, ces séances de poses au jardin dans l’air doux des fins de journées sont devenues nos rendez-vous de l’été. Ma grand-mère qui l’avait toujours encouragée venait souvent se joindre à nous pour le plaisir de la voir nous croquer. C’était une manière légère que nous avions trouvée de partager ce qui nous liait si profondément, nos questionnements sur l’art. Qu’elle ait été peintre, moi photographe, que ma sœur ait préféré la danse, n’empêchait rien ; à un moment donné ce sont les mêmes questions qui surgissent, quel que soit le médium. Elle nous a élevées du mieux qu’elle a pu, en mère aimante, en artiste ; elle nous a transmis ses valeurs, une grande liberté de penser, sa conviction que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits et que l’art est plus grand que l’argent. Conviction que j’ai reprise à mon compte maintenant que je donne des Masterclass et que je peux résumer en disant que si on apprenait mieux aux enfants à être créatifs, il y aurait moins de malheur dans le monde. Ceux qui l’ont connue se rappellent – était-ce dû à ses études aux Beaux-Arts ? – qu’aucun médium, dessin, gravure, sculpture… ne lui résistait. Par chance pour moi, à son époque, la photographie n’était pas enseignée aux Beaux-Arts ; inconsciemment, je me suis glissée dans cette unique voie des arts plastiques qu’elle n’avait pas empruntée et ainsi nous avons pu faire un bout de chemin côte à côte. Robert Capa Robert Capa[Troupes républicaines saluant d’un train en route pour le front d’Aragon, Barcelone], août 1936Sur le train, une inscription : « UHP [Unión de Hermanos Proletarios ; Union des frères prolétariens],frères, jurez sur cette union avant de mourir, plutôt que de vous rendre aux tyrans. » Mes grands-parents maternels étaient de ces deux millions de républicains obligés de fuir l’Espagne après la victoire des troupes de Franco en 1939. Ils sont arrivés comme beaucoup d’autres, en février, dans la neige et à pieds par le col du Perthus. Séparés à leur arrivée -les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre- ils ont été enfermés dans des camps d’internement qui s’appelaient encore alors camps de concentration. Les camps d’Argelès, de Bram et de Gurs pour mon grand-mère, trésorier de la CNT Barcelone et combattant. Chomerac pour ma grand-mère de 16 ans, arrivée seule avec son petit frère. Jusqu’au décès de Franco en 1975, c’est la prison ou la mort qui attendent mon grand-père s’il rentre en Espagne ; ils s’installent donc en France pour ce qu’ils espèrent peu de temps et finalement ne rentreront jamais. Ils sont les exilés d’un pays, pire encore, ils sont les exilés d’une utopie, brièvement réalisée, l’anarchie vécue à Barcelone avant la défaite. Tous les ans, à peu près à la même période, un monsieur vient rendre visite à mon grand-père. Dans mon enfance, il est jeune, plus tard, il devient vieux, puis très vieux, un jour il ne vient plus. Chaque année, il vient prendre le café, discuter politique et nous porter le calendrier de SIA* auquel mes grands-parents sont abonnés. Calendrier de SIA C’est un calendrier particulier en ce sens qu’il est laïque, il n’y a pas les noms des saints associés aux jours. Il est mensuel et au-dessus de chaque nom de mois, il y une photographie en noir et blanc. Au dos de la page, en espagnol, il y un long texte pour contextualiser la photo. Ma grand-mère l’accroche dans la cuisine au-dessus du frigo. Ces photographies représentent souvent des photos de la guerre d’Espagne. Dans mon souvenir, ce sont un mois des combattants que la police française désarme au Perthus, un autre mois des miliciens levant le poing à la tempe pour le salut républicain, le mois suivant les colonnes de réfugiés sur les plages du camp d’Argelès. Nous les scrutons dans l’espoir d’y retrouver un visage familier. Plus tard ce seront des photos prises partout où il y a de l’injustice dans le monde. Je crois que personne à la maison ne sait ni ne se demande le nom du photographe. Robert Capa. Il est né la même année que mon grand-père, ils avaient 23, 24 ans quand les photos dont je parle ont été prises et maintenant dans la fin de ces années soixante, il est déjà mort. Lorsque, adolescente, je vais commencer à m’intéresser vraiment à la photographie, je reconnecterai assez vite les reproductions du calendrier de la cuisine avec leur auteur et c’est moi qui ramènerai son nom, sa personnalité et ses livres à la maison. Robert Capa, ce sera à jamais le photographe qui a témoigné de l’histoire de notre famille et des nôtres. Qu’il ait lui-même été un juif arrêté pour avoir participé à des actions antifascistes et obligé de quitter son pays, la Hongrie, me paraît éclairer au moins sa manière de travailler à ce moment-là. Avec lui, je comprends qu’on peut photographier depuis le cœur, pas seulement depuis l’intelligence. En cela, il est mon maître absolu et même si, formellement, il n’y paraît pas, il est celui qui m’a le plus influencée. Je crois que sa fameuse phrase « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près. » peut aussi bien être entendue d’une manière plus métaphorique, pas seulement plus près en mètres mais plus près en empathie avec le sujet, avec le monde. Le livre « La mort en marche » avec les photographies de Capa, Gerda Taro et Chim de la guerre d’Espagne vient d’être publier dans une version remasterisée aux éditions Delpire. Réédition de La Mort en marche, 82 ans après sa sortie * Solidarité Internationale Antifasciste https://www.flore.ws/ INFORMATIONS PRATIQUES [UPDATE] L’Académie des beaux-arts accueille du 16 décembre au 31 janvier 2021 l’exposition « L’odeur de la nuit était celle du jasmin ». L’Institut est en effet ouvert au public suite à une décision du 15 décembre. Académie des beaux-arts - Institut de France23, quai de Conti – 75006 Paris mer28oct(oct 28)11 h 00 min2021dim31jan(jan 31)18 h 00 minL’Odeur de la nuit était celle du jasminFLOREAcadémie des beaux-arts - Institut de France, 23, quai de Conti – 75006 Paris Détail de l'événementL’Académie des beaux-arts accueille du 28 octobre au 29 novembre 2020 l’exposition L’Odeur de la nuit était celle du jasmin de FLORE, lauréate 2018 du Prix de Photographie Marc Ladreit Détail de l'événement L’Académie des beaux-arts accueille du 28 octobre au 29 novembre 2020 l’exposition L’Odeur de la nuit était celle du jasmin de FLORE, lauréate 2018 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts. Indochine, mousson, moiteur, beauté du Mékong et dangers de la nuit… les récits des grands-parents de l’artiste photographe FLORE, ayant vécu à la même époque et sur les mêmes lieux que Marguerite Duras, ont baigné son enfance d’insondables mystères qui nourrissent aujourd’hui un imaginaire commun entre elle et l’écrivaine. Après Lointains souvenirs, sa première série autour de l’adolescence de Marguerite Duras, FLORE continue à « inventer photographiquement » une Indochine mythifiée. Elle propose ici un voyage dans le temps et agrandit le monde d’espaces insoupçonnés, en saisissant quelque chose qui n’a pas nécessairement existé mais dont on accepte le postulat, cette vie qui aurait été vécue il y a presque 100 ans et que Marguerite Duras raconte dans ses livres. Cette exposition sera constituée d’une soixantaine de tirages argentiques réalisés par l’artiste en chambre noire, teintés au thé et cirés, dont des héliogravures, ainsi que des pièces uniques sur feuille d’or. L’exposition L’Odeur de la nuit était celle du jasmin fait partie de la 10ème édition du festival PhotoPhotoSaintSaintGermain du 6 au 21 novembre 2020. FLORE est une artiste photographe franco-espagnole née en 1963. Ses séries au long cours souvent réalisées lors de voyages ont été acquises ou présentées par des institutions prestigieuses comme le Musée du Petit Palais, le MMP+ de Marrakech, le Mémorial de Rivesaltes, la BnF, ainsi qu’à l’occasion de foires internationales comme Paris Photo, Photo London, Fotofever, Marrakech Art Fair, Daegu Art Fair ou la Snif Art Fair de Osaka. Par des procédés techniques sophistiqués, FLORE façonne tout autant qu’elle restitue le monde déployé sous ses yeux pour en extraire des images qui se confrontent au mystère du temps qui passe, à notre condition de mortels, à la fragilité des souvenirs et à la capacité de la photographie de créer de la vérité plus vraie qu’une réalité. FLORE est représentée par la Galerie Clémentine de la Féronnière/Paris, la Galerie 127/Marrakech, la Blanca Berlin Galeria/Madrid, la Galerie Wada-Garou/Tokyo et M.K.W Art Gallery/New-York. DatesOctobre 28 (Mercredi) 11 h 00 min - Janvier 31 (Dimanche) 18 h 00 min(GMT+00:00) LieuAcadémie des beaux-arts - Institut de France23, quai de Conti – 75006 Paris Académie des beaux-arts - Institut de France23, quai de Conti – 75006 ParisExposition ouverte du mardi au dimanche de 11 heures à 18 heures - Entrée libre Get Directions CalendrierGoogleCal Galerie Clémentine de la Féronnière51 Rue Saint-Louis en l'Île, 75004 Paris sam28nov(nov 28)11 h 00 min2021sam30jan(jan 30)19 h 00 minUne certaine scène françaiseExposition collectiveGalerie Clémentine de la Féronnière, 51 Rue Saint-Louis en l'Île, 75004 Paris Détail de l'événementÀ la galerie, nous présentons notre stand Paris Photo autour de la scène photographique française contemporaine avec une sélection des travaux de FLORE, Guillaume Zuili, Marco Barbon, Adrien Boyer et Détail de l'événement À la galerie, nous présentons notre stand Paris Photo autour de la scène photographique française contemporaine avec une sélection des travaux de FLORE, Guillaume Zuili, Marco Barbon, Adrien Boyer et invitons à nous rejoindre Juliette Agnel de la galerie Françoise Paviot. Dans le cadre de Photo Days DatesNovembre 28 (Samedi) 11 h 00 min - Janvier 30 (Samedi) 19 h 00 min(GMT+00:00) LieuGalerie Clémentine de la Féronnière51 Rue Saint-Louis en l'Île, 75004 Paris Galerie Clémentine de la Féronnière51 Rue Saint-Louis en l'Île, 75004 ParisOuvert du mardi au samedi de 11h à 19h Get Directions CalendrierGoogleCal Musée d’Art moderne de la Ville de Paris11 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris ven18sep(sep 18)10 h 00 min2021sam30jan(jan 30)18 h 00 minPasséPrésentSarah MoonEn attente de la réouverture des MuséesMusée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris Détail de l'événementLe Musée d’Art Moderne de Paris présente l’exposition « PasséPrésent » autour de l’œuvre de Sarah Moon. Reconnue comme une grande photographe de mode, active en France et à l’étranger Détail de l'événement Le Musée d’Art Moderne de Paris présente l’exposition « PasséPrésent » autour de l’œuvre de Sarah Moon. Reconnue comme une grande photographe de mode, active en France et à l’étranger depuis la fin des années soixante, ses réalisations débordent pourtant ce seul domaine, et l’exposition souhaite faire découvrir la singularité de son travail, tant photographique que cinématographique, oscillant entre reflets et transparence, mirages et obscurité. Dans le prolongement de sa carrière de mannequin, au début des années soixante, Sarah Moon commence à pratiquer la photographie en autodidacte et reçoit ses premières commandes. En 1968, sa collaboration avec Corinne Sarrut pour l’image de la marque Cacharel bénéficie d’un écho international dans la photographie de mode, dominée par les hommes. Elle façonne un imaginaire immédiatement reconnaissable au fil de ses campagnes, affiches et magazines. Les femmes qui peuplent ses photographies semblent suspendues dans le cours d’un récit où affleurent les références littéraires et cinématographiques. En 1985, à la mort de son assistant, Mike Yavel, Sarah Moon développe une pratique personnelle, au-delà des commandes qui continuent d’affluer. Des thématiques apparaissent de façon rémanente dans ses photographies, à traversune recherche perpétuelle de l’imprévisible et de l’instant suspendu. À rebours de tout déroulé chronologique, Sarah Moon a souhaité croiser pour cette exposition les époques, les typologies, les sujets, afin de montrer leurs porosités. Le parcours est constitué autour d’un choix de films, pour la plupart des adaptations de contes populaires, qui forment un fil narratif à partir duquel le visiteur est invité à évoluer. Chaque film – Circus (2002), Le Fil rouge (2005), Le chaperon noir (2010), L’Effraie (2004), Où va le blanc ? (2013) – fonctionne comme une escale autour de laquelle les images s’organisent et s’animent. L’exposition est complétée par une salle, dans le parcours des collections permanentes, dédiée à Robert Delpire (1926-2017), qui partagea la vie de Sarah Moon durant quarante-huit ans. Elle présente des photographies, des affiches, des livres, des films, qui restituent les activités plurielles de ce personnage phare de l’histoire culturelle française, l’un de ses plus importants éditeurs, mais aussi directeur artistique de l’agence de publicité Delpire qu’il a créée, et fondateur du Centre National de la Photographie qu’il a dirigé de 1983 à 1996. Un catalogue comprenant des essais et des témoignages est publié aux Éditions Paris Musées. Commissaire : Fanny Schulmann Dans le cadre de Photo Days Sarah Moon, La mouette, 1998 © Sarah Moon DatesSeptembre 18 (Vendredi) 10 h 00 min - Janvier 30 (Samedi) 18 h 00 min(GMT+00:00) LieuMusée d’Art moderne de la Ville de Paris11 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris Musée d’Art moderne de la Ville de Paris11 Avenue du Président Wilson, 75116 ParisOuvert du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00 (dernière entrée 17h15). Nocturne le jeudi jusqu’à 22h00 pour les expositions temporaires (dernière entrée 21h15) Plein tarif 12 € — Tarif réduit 9 € Entrée gratuite pour les collections permanentes Get Directions CalendrierGoogleCal Favori3
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