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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsCette semaine nous accueillons, Anna Grumbach, historienne de l’art, spécialiste de photographie, doctorante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et commissaire d’exposition, comme invitée de la semaine. Pour sa première carte blanche, elle nous révèle les raisons du choix de l’affiche de l’exposition « Métamorphose. La photographie en France, 1968-1989 » présentée actuellement au Pavillon Populaire à Montpellier dont elle assure le co-commissariat avec Michel Poivert ! La photographie choisie est tirée de la série Intérieurs de François Hers. Le choix d’une affiche n’est jamais anodin. Au-delà du pouvoir attractif que doit entretenir l’image, celle-ci doit pouvoir manifester un propos, une idée que l’exposition cherche à soulever. L’exposition « Métamorphose. La photographie en France. 1968-1989 » s’incarne ainsi par une des photographies phares de la série Intérieurs de François Hers. L’histoire et le style de cette série, ainsi que le parcours de son auteur englobe une grande partie des « métamorphoses » qu’a pu connaître la photographie entre 1968 et 1989. François Hers, (Sans titre) de la série Intérieurs, 1980, Cibachrome, © François Hers. Cette photographie est d’abord le fruit d’une évolution dans la reconnaissance de la figure du photographe qui passe entre 1970 et 1980, du statut du photoreporter souvent assujettit aux aléas de l’actualité, à celui du photographe reconnu en tant qu’auteur*. Intégrant le reportage militant au sein de la jeune agence Viva (1972), François Hers (né en 1943 à Bruxelles) participe au développement d’une photographie éloignée de l’image choc et du trépidant évènement. Le photoreporter doit ainsi assumer sa responsabilité face à l’information, et mettre en lumière une réalité sociale jusqu’alors peu représentée. Le projet collectif Famille en France (1973) fait figure de manifeste : « La photographie est un de ces moyens importants par lesquels notre société perçoit les autres et se conçoit elle-même ». Il semble que dans cette veine, l’affiche de « Métamorphose » réponde à cette affirmation. François Hers évacue toute présence humaine en faisant le choix d’une esthétique du constat par la composition frontale, le flash et la couleur. Ces « choses » qui peuplent le quotidien de la classe moyenne se voient alors mises en lumière. Décoration kitsch, accumulation de motifs, le photographe soulève finalement dans cet « infra-ordinaire » (pour reprendre la formule de Georges Perec) l’aliénation qu’impose la société de consommation. François Hers, (Sans titre) de la série Intérieurs, 1980, Cibachrome, © François Hers. François Hers, (Sans titre) de la série Intérieurs, 1980, Cibachrome, © François Hers. Le projet Intérieurs mené avec Sophie Ristelhueber en 1979 n’est pourtant pas dédié à la presse mais répond d’abord à une commande gouvernementale. Grâce à une bourse des services officiels du logement social de Wallonie, François Hers et Sophie Ristelhueber sont appelés à mener une enquête photographique sur l’état des habitats de la classe moyenne ; d’un même sujet, ce sont deux approches complémentaires que proposent les photographes. Leurs prises de parti esthétique (Sophie Ristelhueber présente des portraits en noir et blanc des habitants) leur vaudront d’être dans un premier temps publiés aux Éditions des Archives d’Architecture moderne (Bruxelles) en 1980, puis exposés au Centre Georges Pompidou en 1981. Ce cheminement de l’image de l’affiche, par ses supports et objectifs successifs, symbolise le mouvement de légitimation, de la commande à la page puis à la cimaise du musée dont nous sommes aujourd’hui les héritiers. Face à cette série, Robert Doisneau dans un article publié dans Le Monde, soutiendra : « Ces images vous irritent secrètement parce qu’aux antipodes de votre subtilité il y a ce qu’il est convenu d’appeler le mauvais goût. […] Dans ce délire invisible pour les habitants, l’interprétation du photographe devait se limiter au choix et ensuite inscrire le mieux possible les carreaux de Delft, qui nous avaient habitués à plus de raideur et qui ici s’enroulent souplement dans les plis d’un rideau, ou bien, un Claude François, pur produit de la mythologie télévisuelle veillant grandeur nature sur un berceau vide ». Commentaire bienveillant d’un des tenants de l’humanisme face à la création émergente, sa remarque illustre le passage d’une génération à une autre, qui s’émancipe enfin des codes établis. Cette photographie devenue affiche et couverture du catalogue, qu’il s’agisse de sa forme et de son fond, doit ainsi être comprise comme une des métaphores de la métamorphose qu’a connu la photographie française entre 1968 et 1989. *Consulter à ce propos la thèse de Gaëlle Morel qui analyse cette mutation. À gauche : Couverture d’Intérieurs,Bruxelles, Editions des Archives d’architecture moderne, 1981 | À droite : Affiche de l’exposition Intérieurs au Centre Georges Pompidou, 1 avril – 18 mai 1981 INFORMATIONS PRATIQUES Pavillon Populaire // Espace d'art photographique de la Ville de MontpellierEsplanade Charles de Gaulle, 34000 Montpellier sam29oct(oct 29)10 h 00 min2023dim15jan(jan 15)18 h 00 minMétamorphose. La photographie en France, 1968-1989Exposition collectivePavillon Populaire // Espace d'art photographique de la Ville de Montpellier, Esplanade Charles de Gaulle, 34000 Montpellier Détail de l'événementÀ partir de la fin des années 1960, la génération des photographes “humanistes” composée d’Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou bien encore Willy Ronis commence à voir arriver de nouveaux talents. Détail de l'événement À partir de la fin des années 1960, la génération des photographes “humanistes” composée d’Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou bien encore Willy Ronis commence à voir arriver de nouveaux talents. Cela débute par le renouvellement des agences de presse comme Gamma qui donne au photoreportage français une dimension internationale. Ce succès coïncide avec les débuts d’une crise de l’information en image. Le reportage n’est plus la voie royale pour exprimer le talent du photographe, une vision plus subjective peut être mise au service du témoignage. De nouvelles “écritures photographiques” apparaissent. Ce sera désormais l’aventure des auteurs, et la quête de modèles plus littéraires et artistiques – ce qui n’empêche pas l’engagement social et politique. Mais la photographie aspire à devenir un moyen d’expression à part entière. Après la page du journal, c’est la cimaise du musée qui représente la légitimité de la photographie. Pour relever le défi artistique, les photographes français débattent, réinventent l’idée même de photographie, changent de format, de sujet, cherchent à se distinguer de la photographie américaine alors érigée en modèle. Les années 1970-80 sont celles d’une génération qui voit l’entrée de la photographie dans l’art contemporain : rien de moins qu’une révolution culturelle. Les formats explosent, la couleur s’impose, l’esthétique devient la préoccupation première. Les institutions, comme le Centre national de la Photographie, naissent : la photographie a conquis son autonomie au même titre que le théâtre, la littérature ou le cinéma. Le pays de l’invention de la photographie connaît ainsi la métamorphose d’un métier en une pratique artistique. L’exposition brosse l’histoire d’une génération qui a fait de la photographie un enjeu majeur de l’histoire culturelle française. « Métamorphose » donne à voir les moments décisifs qui, au cours des années 1970 et 1980, ont transformé en profondeur la photographie française. Pour la première fois une exposition vient souligner cette radicalité nouvelle dont a hérité la photographie la plus contemporaine, apportant la preuve que la France a rejoint le rang des grandes nations qui, à Unis l’instar des Etats ou de l’Allemagne, ont su pousser la photographie vers des territoires inexplorés, l’ancrant dans une modernité sans cesse remise en question. Témoignage historique exclusif, ce projet créé au Pavillon Populaire rend compte à double titre de deux décennies de création photographique en France : par les œuvres offertes au regard et par les collections mobilisées, celles de huit Fonds Régionaux d’Art Contemporain, du Musée National d’Art Moderne Centre Pompidou et de la Maison Européenne de la Photographie, de musées et instituts photographiques en région, mais aussi de galeries d’art, d’agences et d’artistes de toute la France. Par leur participation, ces partenaires donnent à l’exposition une dimension nationale incontestable, confirmant la place du Pavillon Populaire dans le paysage des lieux d’art photographique en France. Commissariat : Michel Poivert Photo : Bernard Plossu, Françoise et Joaquim, 1987, Épreuve gélatino-argentique, 24 x 30 cm, Paris, Centre Pompidou, MNAM-CCI, © Bernard Plossu Crédit photographique : Centre Pompidou, MNAMCCI/Cecilia Laulanne/Dist. RMN-GP DatesOctobre 29 (Samedi) 21 h 00 min - Janvier 15 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuPavillon Populaire // Espace d'art photographique de la Ville de MontpellierEsplanade Charles de Gaulle, 34000 Montpellier Pavillon Populaire // Espace d'art photographique de la Ville de MontpellierEsplanade Charles de Gaulle, 34000 MontpellierOuvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 13h et de 14h à 18h Get Directions CalendrierGoogleCal Favori0
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