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Exposition du centenaire de Marc Riboud, rencontre avec son tireur Thomas Consani

Temps de lecture estimé : 3mins

Jusqu’au 31 décembre, le musée des Confluences à Lyon consacre une grande rétrospective à l’occasion du centenaire de la naissance de Marc Riboud. Le public peut ainsi découvrir une sélection de 100 tirages réalisés par le tireur Thomas Consani. Profitant de cette actualité, le laboratoire Picto a réalisé un entretien vidéo de ce tireur chevronné qui a collaboré des années durant avec le célèbre photographe humaniste. Cette interview est également l’occasion de revenir sur plus de trente cinq ans de carrière et qui prouve que la pratique de la photographie argentique n’est pas morte !

“Lorsque je rencontre un photographe pour réaliser un tirage, je lui demande de me raconter ses photos avant de me les montrer. J’ai besoin d’entendre les photos avec les mots du photographe. Et lorsque j’ai les négatifs dans les mains, je vais réentendre ce que m’a raconté le photographe avec sa sémantique, ses métaphores et c’est ce qui va m’aider à faire un bon tirage. Pour être un bon tireur il faut avoir une bonne écoute et une bonne compréhension.”

Dans ce métier, il est souvent question d’une passion qui se transmet dans les gênes, Thomas Consani est venu au tirage grâce à son père qui exerçait le métier de tireur. Au départ, Thomas ne se destinait pas à suivre les pas de son père mais c’est à la fin des années 80, alors qu’il décide d’entamer un tour du monde, qu’il commence à travailler dans le laboratoire de son père pour financier son projet de voyage. Il s’occupe alors du lavage et du séchage des tirages. Le soir venu, il devient photographe et enchaine les concerts de rock alternatif, la journée il réalise ses propres tirages et c’est ainsi qu’il découvre la plénitude que l’on peut ressentir dans un laboratoire… Au bout des deux mois de stage, il comprend que le métier de son père, sera également le sien… Son père l’a formé au tirage noir et blanc et c’est donc tout naturellement qu’il a choisi de se spécialiser dans le tirage traditionnel noir et blanc. Cet entretien est l’occasion de revenir également sur l’avènement du numérique qui a littéralement bousculé le métier, créant une rupture majeure et marquant un réel tournant dans la pratique du tirage photographique. À l’heure où la majorité des photographes travaillent en numérique, Thomas nous explique l’intérêt indémodable de l’argentique pour son grain inimitable et l’attrait des jeunes photographes qui s’intéressent de plus en plus au tirage traditionnel.

L’Atelier EXB vient également de publier l’ouvrage “Au long cours”.

INFORMATIONS PRATIQUES

ven24fev(fev 24)11 h 00 mindim31déc(déc 31)19 h 00 minMarc Riboud, 100 photographies pour 100 ansMusée des Confluences, 86 Quai Perrache, 69002 Lyon

“Au long cours”
Marc Riboud
Atelier EXB
176 pages, 24x31cm,
55€
https://exb.fr/fr/le-catalogue/571-au-long-cours.html

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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