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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsChristine Ollier et son équipe ont inauguré la quatrième édition du Champ des Impossibles, ouvrant au public une vingtaine d’expositions dont la thématique centrale est le règne animal. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .04 rédigé par Emmanuel Berck. Aujourd’hui, rencontre avec Françoise Pétrovitch expose au Château de Maison-Maugis peintures et dessins inédits. Depuis les années 90, Françoise Pétrovitch est une figure majeure de la scène artistique française, qui façonne une œuvre puissante autour de la figure humaine, l’intime, la jeunesse et l’adolescence, l’animalité et les métamorphoses. Si le dessin est sa technique de prédilection, l’artiste ne s’y cantonne pas et multiplie les expériences – gravure et estampe, lavis, céramique, verre, peinture, sculpture, vidéo… – dans un effort d’exploration, de découverte et une remise en cause artistique continuelle. « Le dessin est pour moi la technique la plus immédiate, explique-t-elle. J’utilise des encres de Chine diluées (« lavis ») que j’applique au pinceau sur du papier. J’aime voir l’encre se répandre sur la feuille, dans une sorte de processus d’auto-fabrication qui échapperait à la main. La technique me permet de travailler vite et sur des grands formats. L’utilisation d’autres techniques ne répond pas à une volonté de varier les modes de narration, mais plutôt à ma curiosité, à mon goût pour les expériences. Dans tous les cas, le dessin reste l’amorce de ma recherche plastique. Que cela soit en sculpture, en vidéo ou en estampe, je m’efforce de conserver la première intention dessinée. » Extraits de la vidéo Pégase, 2022 © Françoise Pétrovitch et Hervé Plumet _ Semiose, Paris Du dessin à l’imprimé Après des études et un diplôme d’arts appliqués, Françoise Pétrovitch est entrée à l’École normale supérieure en arts appliqués puis est devenue enseignante à l’École Estienne (l’école du livre et du graphisme). Dans son parcours artistique, les techniques d’estampe et d’impression ont joué un rôle fondateur. « La culture de l’art imprimé me parle tout particulièrement. Le livre est facile à partager et à reproduire, donc à multiplier. Il permet de démocratiser l’accès à la culture et aux connaissances, ce qui me tient réellement à cœur. » Ses premiers travaux sont ainsi marqués du sceau de l’imprimé : dessins, peintures, collages, monotypes et gravures sont appliqués sur des supports trouvés – cahiers d’écolier, couvertures de livres, partitions musicales ou cartes postales. Une manière de jouer avec les mots : les livres, l’écrit et le texte sont systématiquement conviés pour « faire jouer l’entre-deux du dessin et de sa légende ». Pour elle, le travail des plasticiens peut être proche de celui de l’écriture. Plus tard, elle s’initie à la gravure en taille douce auprès de Michel Viot et l’atelier Tazé, avec qui elle continue de collaborer. Elle développe ce qui deviendra un vocabulaire plastique propre qu’elle déclinera sur différents médiums. Cette narration s’attache principalement à la figure humaine, à la jeunesse, à la beauté et à la souffrance, dans une intemporalité soulignée par l’absence de décor. Les personnages sont décontextualisés, l’artiste joue avec l’échelle et le cadrage pour multiplier les points de vue, et des motifs singuliers (gants, pieds coupés) reviennent souvent, réinterprétés en fonction du support utilisé. Extraits de la vidéo Pégase, 2022 © Françoise Pétrovitch et Hervé Plumet _ Semiose, Paris « Je m’intéresse à la jeunesse et à l’adolescence, car c’est l’âge des possibles et des métamorphoses. Les choses ne sont jamais fixes, les états ne sont pas définitifs, et peuvent se superposer, comme la légèreté et le drame. Mon travail est centré sur l’humain et l’intimité. Mais l’intimité, qui renvoie à l’intériorité, la psyché, recèle aussi une dimension politique puisqu’elle traduit une attention aux autres. L’Histoire de l’art me passionne. J’essaye d’enseigner à mes étudiants la liberté de créer, la nécessité de faire et de s’engager complètement dans leurs recherches. » Au Château de Maison-Maugis, Cour-Maugis-sur-Huisne Dans le cadre du Parcours Arts et Culture en Perche, Françoise Pétrovitch présente son travail dans deux espaces du Château de Maison-Maugis : d’une part, dans l’atelier de peinture botanique de Béatrice Saalburg est exposée une série de peintures inédites représentant des animaux, dont des chiens, singes et écureuils, ainsi que des dessins installés sur des tables de travail, dont certains ont également été produits spécialement pour l’événement. Extraits de la vidéo Pégase, 2022 © Françoise Pétrovitch et Hervé Plumet _ Semiose, Paris D’autre part, dans la tour du château, l’artiste projette une vidéo intitulée Pégase, réalisée (comme toutes les vidéos qu’elle produit) avec son compagnon Hervé Plumet, à partir de centaines de dessins au lavis de l’artiste, autour d’un thème central : la métamorphose. Ici, le travail évoque les surréalistes, avec des sujets qui se fondent dans le paysage, qui lui-même se transforme pour évoquer, par exemple, un papillon. Le son est partie intégrante de l’œuvre, où la musique entre en symbiose avec l’image. Françoise Pétrovitch est installée à Verneuil-sur-Avre depuis 2019. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques ou privées (Centre Pompidou, Paris ; National Museum of Women in the Arts, à Washington DC ; musées d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne et Strasbourg ; Fondations Salomon et Guerlain ; Fonds Hélène et Édouard Leclerc, …). Des expositions monographiques lui sont régulièrement consacrées, en France et à l’étranger. En 2021, le Fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau a accueilli une importante rétrospective de son œuvre et une exposition lui a été consacrée à la BnF en 2022. Françoise Pétrovitch est aujourd’hui à l’honneur d’une exposition personnelle au Musée de la Vie romantique à Paris, intitulée « Françoise Pétrovitch. Aimer. Rompre », jusqu’en septembre 2023. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam29avr(avr 29)10 h 00 mindim04jui(jui 4)18 h 00 minLe Champ des Impossibles .04Le règne animalMoulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementLe Règne Animal est une thématique transversale qui pose la question du devenir animal en regard des dictats imposés par l’homme envers les autres espèces, celles avec qui il cohabite Détail de l'événement Le Règne Animal est une thématique transversale qui pose la question du devenir animal en regard des dictats imposés par l’homme envers les autres espèces, celles avec qui il cohabite et socialise, celles qu’il élève et mange, celles qu’il admire, observe, parfois chasse encore et celles qu’il protège de la disparition en regard de celles qu’il anéanti. Ce thème, comme celui de l’Arbre en 2022, résonne avec les problématiques contemporaines et exemplarise les différents regards et échanges de notre société avec le monde animal. La scène artistique foisonne d’une multitude d’approches sous-tendues par un désir de témoignage et d’hommage envers ce(s) monde(s) parallèle(s). Les regards sont portés par la fascination pour le sauvage et l’infinie beauté des espèces, la dialectique incessante entre l’animalité de l’homme et l’humanité animale, la dénonciation de la violence, les volontés militant pour la protection des espèces, et aussi bien sûr par l’amour et la “coupable” tendresse que tout un chacun leur porte. Ce règne, ou plutôt ce qu’il en reste, est un thème éternel qui alimente l’histoire, la mythologie, les religions, la philosophie et même les sciences. Il replace l’homme dans le grand univers et l’oblige à se questionner sur son rapport au monde dit “sauvage” et à son positionnement entre animalité et humanité. De tout temps, la volonté a été de distinguer l’être humain des autres espèces animales pour préverser les conditions de la domination de l’homme d’un point de vue tant symbolique que physique. Les mythologies et certaines religions ont pu auréoler l’animal et déifier ses pouvoirs tandis que le débat sur la distanciation des espèces alimente toujours les braises du foyer social et philosophique. De facto les comportements de l’homme sont modelés par la définition de cette humanité qui dicte les conditions de sa pensée et de ses échanges avec le monde animal, si proche mais qui semble nécessaire de maintenir à distance. Le philosophe contemporain Jean Christophe Bailly redéfinit le règne animal comme Le versant animal, un versant ouvert et distinct qui ne nous appartient pas malgré tous les efforts de domination prodigués depuis la nuit des temps. De nos jours ce n’est plus en effet le temps d’un règne mais plutôt celui de ses reliquats chimériques berçant encore les aberrations de nos (im)postures dialectiques et de nos actes, car nous avons confiné la vie des espèces en les cantonnant à de petits territoires protégés, au mieux, et, au pire, à l’enfermement. Après les avoir chassés, nous les avons domestiqués, transformés en bêtes d’élevage, leur ôtant le statut d’être vivant pour les transformer en chair, d’une manière, parfois tempérée d’humanisme, parfois scandaleuse. Depuis quelques décennies nos comportements accélèrent la mise en péril des écosystèmes et menace les systémies animales, alors même que la présence animale est partout dans notre société enrichissant autant notre humanité que notre culture. L’image occupe une place essentielle dans la pensée animale car elle permet de projeter en toute liberté les débats qui la traversent. L’artiste peut porter un tendre regard sur l’animal de compagnie en exposant nos drôles d’interactions, documenter les conditions des relations humaines et animales en fonction de différents niveaux socio-économiques, parfois dénoncer les exploitations dépassant de loin le nécessaire alimentaire, rendre compte de la colonisation des territoires et le confinement des animaux, évoquer la fascination pour les espèces encore sauvages et pour ces mondes parallèles et bien sûr se nourrir des mythes et légendes qui leur confèrent de singuliers pouvoirs. SÉLECTION ARTISTIQUE Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française avec des artistes référentiels en regard de l’animalité comme Françoise Pétrovitch, Karen Knorr, Julien Des Monstiers. La sélection est coordonnée avec les résidences et a permis de produire des ensembles en lien avec le territoire d’Yves Trémorin, Sébastien Gouju et de l’américaine Anne Rearick grâce au soutien d’AM ART et en coproduction avec l’Ecomusée, PNR et le Moulin Blanchard. Le lauréat Mathieu Lion de la résidence Capsule – DRAC Normandie – montre également un bel ensemble. Deux importantes productions de Manoli Gonzalez et Camille Pozzo di Borgo ont reçu le soutien du Fonds Regnier pour la Création. La photographie garde sa place majeure et est complétée avec les travaux d’Aurélie Scouarnec, de Francesca Todde, celui d’Irène Jonas inspiré par Rosa Bonheur et Le Bestiaire de Catherine Poncin. Le programme permet aussi de faire connaitre des artistes émergents sur ce territoire riche de créateurs, Isabelle de Noaillat, Djabril Boukhenaissi et Jimmy Beunardeau. D’autres coups de coeur de Christine Ollier pour des oeuvres originales et puissantes viennent parachever la sélection comme les incroyables totems de Benoit Huot, l’installation de Sylvain Wavrant inspirée des métamorphoses d’Ovide et les animaux espiègles de Marina Le Gall et ceux de Martine Camillieri. Photo : Série Rosa Bonheur… Réminiscences, 2021 ©Irène Jonas / agence révélateur DatesAvril 29 (Samedi) 21 h 00 min - Juin 4 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page4
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