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Partager Partager Temps de lecture estimé : 4minsPortrait d’enfance de Yan Di Meglio Cette semaine dans notre rubrique L’Invité·e, nous accueillons le journaliste et directeur de la Galerie L’Intervalle, Yan Di Meglio. L’an prochain, la galerie fêtera son dixième anniversaire et une décennie à défendre les artistes photographes contemporains. Jusqu’au 1er juillet, il présente l’exposition « Il Miracolo » de Julien Mauve, une invitation à prendre conscience du changement climatique. Jusqu’à vendredi Yan Di Meglio partagera avec nous ses coups de cœur, coups de foudre et aussi coups de gueule! Yan Di Meglio est né à Lyon le jour du printemps de l’année 1971. Il passe la fin des années 70 en bas de sa barre d’immeuble à jouer tout le temps disponible en dehors de l’école. Il vit au 15e étage mais le luxe selon lui aurait été d’occuper le 17e qui donne accès au roof top. La politique de la ville règle le problème. L’immeuble est plastiqué à peine 30 ans après avoir été construit à la va-vite. Le jeune lycéen découvre alors à Reims les anniversaires au Champagne, ses parents l’inscrivent au tennis pour l’exfiltrer du foot et de ses fréquentations. Arrivée à Paris en 1989, prépa de Lettres, fac à Paris I en histoire contemporaine jusqu’au DEA puis service militaire in extremis, un an avant son arrêt prononcé par Jacques Chirac. Pendant 10 mois donnés à la patrie, le jeune soldat perfectionne ses compétences au tarot, à la belote et au poker. Convaincu que ce sont les histoires humaines qui tissent la grande histoire plus que les idéologies, il s’intéresse à la chronique quotidienne et passe les concours des écoles de journalisme. Diplômé de l’Institut Pratique du journalisme Dauphine, il enchaine dix années de news pour la télévision à sillonner les routes et produire des centaines de reportages de 3 minutes. « Ecole du terrain » comme on dit. Il décide alors de rallonger la durée des reportages jusqu’à réaliser des documentaires, ce qu’il fait encore occasionnellement. Ralentir le flux des images en somme et commencer à pousser la porte des galeries photo pour se reposer la rétine. Regarder des images fixes et voir les histoire derrière. Les premiers achats d’œuvres lui donnent ce frisson inexplicable. Il décide alors de fonder la galerie Intervalle en 2014 sur les pentes de Belleville avec l’intention de défendre des artistes qui utilisent le médium photographique, l’oeil contemporain universel. La galerie est désormais installée 23 rue Le Peletier dans la 9ème arrondissement. https://intervalle.art/ Le portrait chinois de Yan Di Meglio Si j’étais une œuvre d’art : Kaputt et La Peau de Curzio Malaparte. Les romanciers et les artistes en général sont les seuls experts valables, de la seconde guerre mondiale en l’occurence pour ces deux livres. Si j’étais un musée ou une galerie : un lieu public inaccessible, le comble! La grotte Cosquer par exemple. Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): Elsa von Freytag-Loringhoven Si j’étais un livre : Mensonge romantique et vérité romanesque de René Girard, offert à ma première fille avant qu’elle naisse. Le paquet cadeau attend, elle a 7 ans. A lire à l’adolescence, après c’est trop tard! . Si j’étais un film : Down By Law de Jim Jarmush, le pendant de Cioran sur pellicule. Merveilleusement pessimiste et tellement drôle! Si j’étais un morceau de musique : Super Disco Breakin des Beastie Boys (concert de Glasgow 1999 de préférence, visible sur You Tube en noir et blanc) Si j’étais un photo accrochée sur un mur : un mudprint de Lucas Leffler. Si j’étais une citation : Je n’aime pas les citation désolé mais voici une brève de comptoir pleine de bon sens entendue dans un bar à Brignoles. Un mauvais payeur lance au patron : « quoi? Mon ardoise? Ben… quand il pleut tu la sors! » Si j’étais un sentiment : La surprise. Si j’étais un objet : une balle. Si j’étais une expo : Il Miracolo de Julien Mauve jusqu’au 1er juillet 2023. Si j’étais un lieu d’inspiration : Delphes. Si j’étais un breuvage : café ristretto sans sucre. Si j’étais une héroïne : Antigone. Si j’étais un vêtement : le maillot de la SSC Napoli saison 86/87 floqué BUITONI. CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉ • Carte blanche à Yan Di Meglio : Coup de projecteur sur l’Intelligence artificielle (mardi 23 mai 2023) • Coup de foudre de Yan Di Meglio : In the Face of Silence de Christophe Agou (mercredi 24 mai 2023) • Coup de cœur de Yan Di Meglio : Kertész, mon amour (jeudi 25 mai 2023) • Coup de gueule de Yan Di Meglio : Projet d’augmentation de la TVA pour les œuvres d’art (vendredi 26 mai 2023) INFORMATIONS PRATIQUES Galerie Intervalle23, rue Le Peletier 75009 Paris ven12maisam01julJulien MauveIl MiracoloGalerie Intervalle, 23, rue Le Peletier 75009 Paris Détail de l'événementPour sa troisième exposition personnelle à la galerie, Julien Mauve offre une nouvelle interprétation d’un thème récurent dans son travail que l’on pourrait titrer ainsi : « le monde après Détail de l'événement Pour sa troisième exposition personnelle à la galerie, Julien Mauve offre une nouvelle interprétation d’un thème récurent dans son travail que l’on pourrait titrer ainsi : « le monde après nous ». Il Miracolo (I), réalisé à Naples et Il Miracolo (II), à Venise, célèbrent le feu et l’eau, éléments qui composent l’Univers. La menace du Vésuve à Naples et l’enlisement de Venise renvoient à la question de notre existence, au fatalisme et à la résistance contre la puissance de la nature pour survivre coûte que coûte. L’artiste inscrit le premier chapitre de cette enquête artistique dans la baie de Naples. Lieu unique d’un développement incontrôlé de l’urbanisation autour du Vésuve, où la menace des éruptions se fait oublier grâce aux bienfaits de la fertilité des sols, à la richesse de la culture et à la force de la religion. Grâce au temps passé en plusieurs séjours sur place, l’artiste approfondi son expérience visuelle et sensorielle et réalise une étude anthropique par la photographie de paysage. Le souffle silencieux du volcan est le point de départ. Julien Mauve inspecte la nature environnante, le mouvement des montagnes mesuré par les capteurs de l’observatoire du Vésuve, le paysage urbain et les hommes qui l’habitent. Il dresse le portrait collectif d’une société et se concentre sur sa capacité à faire face à la menace quotidienne, sachant que le géant fertile peut à tout moment se transformer en un dieu impitoyable, capable de détruire tout ce qui se trouve à ses pieds. La science ne pouvant réussir à prévoir les éruptions, la foi supplée, insufflant le calme nécessaire pour apaiser l’inquiétude des âmes. C’est le miracle annuel du sang liquéfié de « Saint Janvier ». Julien Mauve consacre ce phénomène inexplicable – déjà décrit en 1799 par le général Thiébault, comme moyen d’exorciser la peur face à la finitude humaine et à l’immensité de la nature. (d’après un texte de Viviana Gatica). A Venise, Julien Mauve nous invite à prendre conscience du changement climatique en l’observant sous une nouvelle perspective : la montée du niveau des mers, menace pour un site précieux régis par un équilibre précaire. La Cité lacustre, contrairement à la Venus Anadyomène du Titien, s’abîmera. Le changement climatique ne laisse aucune chance à la possibilité d’une résurrection. Le temps où les hommes avaient un quelconque pouvoir face à ces déroulements est révolu et, battant en retraite, ils s’abandonnent à la sublime vision de l’enlisement. En convoquant le concept d’abstraction, grâce à un protocole qui permet de prendre des vues à travers un aquarium portatif rempli d’eau teintée, Julien Mauve nous projette hors du temps. Les ?uvres sont des antidotes à la décadence décrite par Gerolamo Rovetta dans son récit intitulé « Sous l’Eau ». Antidotes à l’atmosphère étouffante du déclin humain dépeinte par Thomas Mann dans le roman « La Mort à Venise ». La cité dépouillée de ses habitants. Seuls restent les témoignages des portes et fenêtres fermées, ceux des magasins endormis sous les arcades des portiques. Si le miracle arrive, il sera embrassé passivement comme Venise embrasse son sort. Tout est mollement arrêté, le Zeitgeist suspendu, en attente d’un devenir. Venise est une relique purifiée par l’inondation. L’eau est l’ »Eau Sainte », épurée des débris putrides et de la boue. L’artiste privilégie le flou, capture les bâtiments hors focus, créant dans une magie, un paysage onirique et mystérieux. Contemplation infinie de la mémoire impérissable et sérénissime. Les majestueuses figures des mosaïques d’or de la Basilique de Saint-Marc, symboles du pouvoir ancien de la ville portuaire la plus importante du Moyen Age, regardent l’eau monter, face à la sacralité du Christ de l’église San Michele. Et nous nous interrogeons. Comment mourra Venise ? DatesMai 12 (Vendredi) 5 h 18 min - Juillet 1 (Samedi) 5 h 18 min(GMT-11:00) LieuGalerie Intervalle23, rue Le Peletier 75009 Paris Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
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