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Afin d’explorer de nouveaux territoires de création visuelle, le Musée des Beaux-Arts de Rouen réunit trois photographes norvégiens contemporains. Une exposition organisée dans le cadre du programme Lumières Nordiques, piloté par le commissaire d’exposition, Gabriel Bauret et à découvrir jusqu’au 13 août prochain. Le programme Lumière nordique est un parcours photographique initié en 2018 afin de donner de la visibilité à la création artistique contemporaine des pays du Nord sur le territoire normand.

Marie Sjøvold, And nevertheless …, Shiver at twilight, s.d.
© Courtesy Marie Sjøvold

Cette année, c’est le Musée des Beaux-Arts de Rouen qui accueille une nouvelle exposition venue croiser les regards de trois jeunes photographes norvégiens : Terje Abusdal, Ole Marius Joergensen et Marie Sjøvold. L’exposition “Trois récits de Norvège” nous livre des univers sensibles et complémentaires pour une invitation au voyage à destination du royaume de Norvège.

Ils sont issus de la même génération, mais chacun s’approprie une pratique photographique singulière pour partager une vision personnelle. Si Terje Abusdal choisit le documentaire pour partir à la rencontre d’une communauté de forestiers originaires de Finlande et dont les ancêtres ont migré en Norvège, Marie Sjøvold pose quant à elle un regard sensible sur le cercle intime de la famille, Ole Marius Joergensen opte pour la mise en scène autour d’un personnage étrange…

Terje Abusdal
Slash & Burn, 2017

Terje Abusdal « Slash & Burn » # 15, 2017
© Courtesy Terje Abusd

Terje Abusdal apporte un témoignage sur une communauté de forestiers originaires de Finlande et dont les ancêtres ont migré en Norvège depuis la frontière russe. Ils entretiennent des rituels qui sont proches du shamanisme et cultivent la magie. Ces pratiques amènent le photographe à développer un projet artistique en marge d’une démarche documentaire traditionnelle, tout en conservant un lien fort avec le sujet. C’est ainsi que ses images flirtent avec l’étrange, dialoguent avec le surnaturel, souvent habitées de présences fantomatiques et de formes intrigantes ; et elles sont nombreuses aussi à souligner la présence importante du feu, comme le titre de la série l’indique.

Marie Sjøvold
Réalités entremêlées, 2006 – 2021

Marie Sjøvold, Bubblegum #01, Pust, 2006.
© Courtesy Marie Sjøvold

Marie Sjøvold explore de façon sensible et poétique les thèmes de la famille, de la maternité, de l’enfance et du souvenir, sur un registre existentiel et autobiographique. L’espace de la maison, du jardin qui l’entoure et de la nature occupe souvent une place importante. Elle aborde des sujets du quotidien tels que ceux du sommeil et du rêve. Mais elle explore également un passé familial chargé d’épisodes douloureux. Ce sont toujours de subtiles évocations, à l’image de l’ensemble du propos qui dévoile un univers empreint de fragilité. La forme photographique, notamment le traitement de la couleur et la direction de la lumière, sert avec précision l’intention narrative.

Ole Marius Joergensen
Vignettes of a Salesman, 2016 – 2018

Ole Marius Joergensen The old House,
Vignettes of a Salesman, 2016 – 2018.
© Courtesy Galerie Goutal, Aix-en-Provence

Ole Marius Joergensen raconte la solitude d’un voyageur de commerce, un métier en voie de disparition. Les scènes qui composent cette existence quotidienne et que l’artiste a inventées de toutes pièces se déroulent dans le paysage et l’environnement urbain, les autobus et les hôtels. Le style comme la technique (lumière et couleur) de cette série sont explicitement empruntés au monde du cinéma. Mais l’argument fait également écho au texte d’Arthur Miller, Mort d’un commis voyageur, et la composition de certaines images traduit l’influence d’un peintre comme Edward Hopper.

INFORMATIONS PRATIQUES

ven14avr(avr 14)10 h 00 mindim13aou(aou 13)18 h 00 minTrois récits de NorvègeMarie Sjøvold, Ole Marius Joergensen et Terje AbusdalMusée des Beaux-arts de Rouen, Espl. Marcel Duchamp, 76000 Rouen

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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