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Tous les deux ans, la Fondation Henri Cartier-Bresson décerne un prix doté de 35.000€, de la réalisation d’une exposition et de la production d’un ouvrage, à un·e photographe ayant déjà accompli un travail significatif dans une sensibilité proche du documentaire. Cette treizième édition du prix vient d’être décernée au photographe Karim Kal pour son projet « Haute Kabylie », un travail qui vise à explorer les nuits de cette région montagneuse située au sud de Tizi Ouzou, capitale régionale de l’est d’Alger. Travail que l’on retrouvera à la Fondation HCB au printemps 2025 !

Haute Kabylie, 2023 © Karim Kal

Le jury* de cette treizième édition du Prix HCB a désigné à l’unanimité le photographe Karim Kal pour son projet « Haute Kabylie« . Une candidature soumise par Aurélie Voltz, directrice générale du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole (MAMC+).
Le projet Haute Kabylie explore les nuits de cette région montagneuse située au sud de Tizi Ouzou, capitale régionale de l’est d’Alger. Territoire marqué par des siècles de rébellion contre l’envahisseur – parmi lesquels l’Empire Romain, les Vandales, les Vikings, l’empire Ottoman et les soldats français – la Haute Kabylie symbolise la résistance au sein de l’Algérie. Mobilisés dès les débuts de la guerre d’indépendance (1954-1962), les habitants de cette région sont aussi les premiers à s’être opposé à la politique d’arabisation d’après-guerre et se trouvent encore aujourd’hui en première ligne du mouvement populaire pour la démocratie qui traverse l’Algérie. Le paysage de la Haute Kabylie se caractérise par les plantes de montagne, les oliviers et le sable rouge. Attentif à l’imbrication des marques de l’histoire et des marques topographiques, Karim Kal propose une nouvelle lecture de la région et de son passé. En choisissant la nuit, les photographies de Karim Kal se situent entre obscurcissement et dévoilement : le regardeur doit faire un effort pour analyser l’image et en déceler les détails – comme une invitation à la réflexion sur cette histoire mêlée de conflits et de reconstructions.

Haute Kabylie, 2023 © Karim Kal

Né en 1977 à Genève (Suisse), Karim Kal vit à Samoëns en Haute-Savoie. Formé à l’École des Beaux-Arts de Grenoble et à l’École de photographie de Vevey (Suisse), Karim Kal s’est d’abord intéressé au genre du portrait avant de photographier l’espace public, en particulier la nuit. La présence humaine est toutefois toujours au centre de son travail, qui se concentre sur les traces laissées par la culture et l’histoire. Son travail a récemment été exposé à l’Ikon Gallery (Birmingham, Angleterre), à La Galerie (Noisy-le-Sec), aux Magasins Généraux (Pantin), à la Biennale d’art contemporain de Lyon et au Musée d’Art Moderne d’Alger (MAMA). Ses œuvres ont intégré les collections du Fonds national d’art contemporain, du Musée d’art moderne et contemporain de SaintEtienne Métropole (MAMC+), du FRAC Auvergne et du Musée national de l’histoire de l’immigration.

Le jury 2023 était composé de Damarice Amao (attachée de conservation, Cabinet de la Photographie, Musée national d’art moderne — Centre Pompidou, Paris), Julie Arnaud (responsable de projets, Fondation d’entreprise Hermès, Paris), Clément Chéroux (directeur, Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris), Taous Dahmani (commissaire d’exposition indépendante), Agnès Sire (ancienne directrice artistique, Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris) et Urs Stahel, commissaire d’exposition indépendant

A LIRE
Carolyn Drake, douzième lauréate du Prix HCB
Mathieu Pernot, lauréat du Prix HCB 2019
Guy Tillim, lauréat du Prix HCB 2017

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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