Retour sur le Parlement de la Photographie 2025 : La photographie au défi de l’IA — Étude du cadre juridique et technologique 11 juillet 2025
Le Tour du jour en quatre-vingts mondes, une nouvelle collection signée des éditions L’Axolotl 24 juin 2025
Masterclass Oeildeep : Elle creusait la terre, le deuil dans l’objectif de Véronique L’Hoste 27 juin 2025
L’exposition CACTUS au Nouveau Musée National de Monaco, entre science, art et politique. Interview Laurent Le Bon 2 jours ago
Biennale des Arts et de l’Océan, Nice : Interview Hélène Guenin, commissaire, directrice de la Fondation Yves Klein 5 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsSi les bienfaits du pollen sur notre santé sont nombreux, déclinés dans l’art, cela donne quoi ? Cédric Fauq, commissaire en chef du Capc, Bordeaux, parle d’agents pollinisateurs de la collection pour son nouveau récit. Il est parti de l’œuvre de Wolfgang Laib, Pollen de noisetier, constituée d’éléments naturels et instables, à l’origine du titre de cet opus, le musée devenant un biotope en soi. Impliquant un rapport de perception de la nature entre extractivisme, toxicité, circulation de la matière et contemplation plus apaisée, les œuvres rassemblées donnent à voir de nombreuses acquisitions récentes. L’accrochage, non chapitré, favorise une pollinisation des regards dans un autre rapport au vivant alors que se déploie dans la Nef l’exposition conçue par Sandra Patron, directrice, « L’invention du quotidien » sur laquelle je reviendrai dans un deuxième article. Vue de l’exposition Pollen, Capc Musée d’art contemporain, Bordeaux (28.03.2025 – 31.01.2027). Commissaire Cédric Fauq. Photo Arthur Péquin Marie de la Fresnaye. Après Amour Systémique qui traitait de la logique de la grille et de l’enfermement, Pollen interroge notre rapport au vivant : quelle a été la genèse de votre réflexion ? Cédric Fauq. À l’occasion de ces différentes lectures de la collection, nous avons avec Sandra Patron, interrogé le musée comme l’un de ces systèmes. Avec Pollen, il était intéressant de voir comment étaient conservées, fossilisées certaines œuvres qui étaient composées d’éléments naturels ou instables dont l’une d’entre elle qui m’a interpellé particulièrement : Pollen de noisetier (1992) de l’artiste allemand Wolfgang Laib, dont la couleur avait changé depuis son acquisition. À partir de là, cette question sur le musée comme réceptacle du vivant a fait jour dans le cadre d’une réflexion plus large et assez logique. Vue de l’exposition Pollen, Capc Musée d’art contemporain, Bordeaux (28.03.2025 – 31.01.2027). Commissaire Cédric Fauq. Photo Arthur Péquin MdF. En quoi cette thématique largement d’actualité, peut-elle trouver une résonance singulière avec l’art ? CF. Cela fait écho en effet à une forme d’urgence mais ce qui est intéressant avec l’art est de pointer qu’il est encore possible de changer nos perceptions sur la nature pour la considérer non pas comme une ressource mais dans une logique de coexistence. A partir de différents types de narration, certaines œuvres se penchent sur ce rapport extractiviste, avec notamment la vidéo de Louis L. Henderson autour des composants issus de minerais en Afrique et présents dans nos téléphones alors que d’autres nous invitent à regarder les paysages et éléments de la nature de façon plus contemplative et apaisée comme avec Joan Mitchell et Oscar Murillo. Un va et vient entre l’art et la perception des choses qui s’en trouve transformée. Vue de l’exposition Pollen, Capc Musée d’art contemporain, Bordeaux (28.03.2025 – 31.01.2027). Commissaire Cédric Fauq. Photo Arthur Péquin MdF. Quels ont été vos critères de sélection des œuvres ? CF. Des œuvres se sont imposées très rapidement à partir du pollen de noisetier ; contenant des matériaux naturels comme le sable de Kapwani Kiwanga, les déchets de plastique de Samara Scott ou les fleurs en décomposition de Jessie Darling dont l’installation a été montrée au Petit Palais à l’occasion d’Art Basel, un don récent au Capc. D’autres œuvres représentent plus littéralement des fleurs selon un désir assumé que ce soit avec Chiara Camoni et cette forme de carrelage au sol dans lequel sont insérées des fleurs réelles ou dans la vidéo de Julien Creuzet Crossroads. D’autres évocations peuvent être plus abstraites avec l’œuvre d’Olivier Mosset intitulée Rosebud, titre polysémique très évocateur. Ce pan poétique du projet est contrebalancé par un autre plus dur et politique qui concerne les sols et l’extraction. L’une de nos belles découvertes est la vidéo de Tony Ousler Toxic Detox sur le scandale du pesticide, le chloredécone, utilisé dans les plantations de bananes des Caraïbes jusqu’en 1993. Vue de l’exposition Pollen, Capc Musée d’art contemporain, Bordeaux (28.03.2025 – 31.01.2027). Commissaire Cédric Fauq. Photo Arthur Péquin MdF. En ce qui concerne l’organisation du parcours, comment est favorisée une pollinisation des œuvres entre elles ? CF. Autour d’un paysage ponctué de sortes de structures, de cabanes proposant l’expérience de la vidéo (Hicham Berrada, Rosa Barba, Nina Beier, Tony Oursler et Naufus Ramírez-Figueroa), la narration démarre avec la pièce au sol de Chiara Camoni et le plafonnier d’Olivia Erlanguer aux ailes de papillon, placé au-dessus des bocaux qui contiennent le pollen de Wolfgang Laib. La première partie du parcours est d’ordre poétique et au fur et à mesure l’on évolue vers quelque chose de l’ordre du dystopique autour des questions de l’extraction avec les pièces de Rosa Barba, Kapwani Kiwanga, Ottobong Nkanga et Louis L. Henderson. On termine avec un ensemble d’œuvres qui font écho à l’océan et au passé des Entrepôts Lainé avec Oscar Murillo, Julien Creuzet et Lubaina Himid. Vue de l’exposition Pollen, Capc Musée d’art contemporain, Bordeaux (28.03.2025 – 31.01.2027). Commissaire Cédric Fauq. Photo Arthur Péquin MdF. D’autres artistes sont invités à entrer en correspondance, comment cela se traduit ? CF. Je me suis concentré sur les artistes qui n’avaient pas été montrés au Capc ou très brièvement, en dialogue avec le reste de l’accrochage afin de mettre en avant les diversités de la collection et sur un temps long. On les appelle les agents pollinisateurs. On commence avec Emma Reyes, artiste autodidacte, originaire de Colombie qui a vécu à Bordeaux et dont le destin est fascinant. Montrée lors de la dernière Biennale de Venise, elle représente des visages humains qui se fondent à une végétation luxuriante et des portraits de fleurs et de fruits, proches du réalisme magique. Nous proposons ensuite l’artiste Kinke Kooi, présente dans l’exposition-fiction Le Club du Poisson-Lune à mon arrivée. Également Faith Wilding, évoquée au Capc par le biais de Judith Chicago en tant que collaboratrice historique. Et enfin, Ben Thorpe Brown, montré dans le cadre du programme Satellite. INFOS PRATIQUES : Pollen Récit de collection Jusqu’au 31 janvier 2027 L’Invention du quotidien, Jusqu’au 4 janvier 2026 Capc, Musée d’art contemporain de Bordeaux 7, rue Ferrere 33000 Bordeaux https://www.capc-bordeaux.fr Marque-page0
L'Interview Carte blanche à Coline Miailhe : Entretien avec Alice Delanghe Pour sa première carte blanche, notre invité·e de la semaine, Coline Miailhe, Directrice du Bus – espace culturel, a choisi de donner ...
Evénements Interview Lionel Charrier, co-directeur de Planches Contact Festival Pour cette Seizième édition, Planches Contact Festival a deux nouveaux directeurs, Jonas Tebib venu du marché de l’art et Lionel Charrier, directeur ...
L'Invité·e Coline Miailhe, Directrice Le Bus – espace culturel, est notre invitée Nous entamons cette nouvelle semaine et nous sommes très heureux·ses d’être accompagné·es de Coline Miailhe, Directrice du Bus – espace culturel, dans ...
OtherSide L’exposition CACTUS au Nouveau Musée National de Monaco, entre science, art et politique. Interview Laurent Le Bon
OtherSide Biennale des Arts et de l’Océan, Nice : Interview Hélène Guenin, commissaire, directrice de la Fondation Yves Klein
Retour sur le Parlement de la Photographie 2025 : La photographie au défi de l’IA — Étude du cadre juridique et technologique 11 juillet 2025
Le Tour du jour en quatre-vingts mondes, une nouvelle collection signée des éditions L’Axolotl 24 juin 2025
Masterclass Oeildeep : Elle creusait la terre, le deuil dans l’objectif de Véronique L’Hoste 27 juin 2025
L’exposition CACTUS au Nouveau Musée National de Monaco, entre science, art et politique. Interview Laurent Le Bon 2 jours ago
Biennale des Arts et de l’Océan, Nice : Interview Hélène Guenin, commissaire, directrice de la Fondation Yves Klein 5 jours ago