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Valérie Belin, Still Life with mirror, 2014. Copyright : Valérie Belin.
Avec l’aimable autorisation de la Galerie Nathalie Obadia Paris/Bruxelles.

La neuvième édition du Photo London Master of Photography a été décernée à la photographe française Valérie Belin. Un prix remis chaque année à un·e artiste vivant ayant apporté une contribution exceptionnelle à la photographie. À cette occasion, on retrouvera au cœur de la prochaine édition de la foire Photo London, qui se déroulera au printemps prochain à la Somerset House, « Silent Stories » une exposition rétrospective de la lauréate présentant son travail réalisé sur trois décennies.

« Je suis profondément honorée d’avoir été choisie pour présenter mon travail en tant que Master of Photography 2024. Pour moi, ce prix représente la reconnaissance de trente ans de travail et sera l’occasion de montrer au public de Photo London la vitalité des femmes dans la photographie contemporaine. »

Valérie Belin (née en 1964), l’une des photographes françaises les plus reconnues, explore la tension entre l’apparence des choses et leur vraie nature, entre le réel et l’artificiel. Utilisant souvent le corps humain comme support de sa créativité et vecteur d’un message symbolique, elle a photographié des modèles vivants et des mannequins, des masques et des joueurs de cartes, des danseurs et des culturistes, remettant en question les standards de la beauté et sa fétichisation, ainsi que les idées normatives quant au genre.

« Silent Stories » revient sur trois décennies de création de Valérie Belin, reflétant une iconographie volontairement silencieuse à travers des images qui, selon les mots de leur créatrice, « ne sont ni narratives ni documentaires et ne racontent pas d’histoires particulières, mais sont conçues pour être vues comme les miroirs de fictions sans mots ».
Les deux fondateurs de la foire London Photo Michael Benson et Fariba Farshad prennent la parole sur sa nomination : « le travail de la célèbre photographe française Valérie Belin a la particularité fascinante d’être à mi-chemin entre l’art et la photographie. Au cours de sa carrière, sa fabrique de l’image lui a valu une reconnaissance internationale considérable. Elle est représentée dans d’importantes collections publiques et privées du monde entier. En 2015, elle est devenue la première femme à remporter le Prix Pictet. « Still Life », la série sélectionnée pour ce prix, est caractéristique de sa démarche, mettant en scène des articles de consommation bon marché dans des compositions élaborées qui font écho aux vanités classiques et aux peintures memento mori. En ce qui nous concerne, le brillant mélange ludique d’art et de photographie chez Valérie fait d’elle la lauréate idéale du Master of Photography. »

Charles Nègre, Vendeur ambulant, vers 1852. Avec l’aimable autorisation de Robert Hershkowitz Ltd.

L’autre exposition principale de la foire met également en avant la photographie française avec « The Magic Art of French Calotype. Paper Negative Photography 1846–1860 », une exposition d’œuvres photographiques du XIXe siècle réalisées par des photographes français et organisée par Robert Hershkowitz. Revisitant l’époque où la recherche et l’acquisition de belles photographies sont devenues une passion pour les amateurs d’art éclairés aussi bien que les institutions américaines, l’exposition présente une sélection de négatifs papier réalisés par des photographes français en Espagne, en Italie, en Grèce, en Égypte et en France. Ce procédé est peu représenté dans les institutions britanniques, et quasiment absent de la scène artistique au sens large : ainsi cette exposition donne-t-elle un aperçu d’une période déterminante de l’histoire de la photographie.

https://photolondon.org/

La Rédaction
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