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Partager Partager Temps de lecture estimé : 9minsLa Fondation Francès fête ses 15 ans en 2024 et ne cesse de développer ses actions autour d’une collection de 800 œuvres à ce jour, qui se veut en prise avec les excès humains et violences du monde. Alors qu’à Senlis, cité médiévale, ancrage historique de la Fondation, est conservée une approche intimiste de la collection à travers un cycle d’expositions « Hors d’œuvre » offrant aux regardeurs un approfondissement sur une sélection d’œuvres de la collection ; le rez-de-chaussée dévoile les œuvres de jeunes artistes diplômés des écoles supérieures d’art avec la galerie F. dont les missions sont celles d’un incubateur. La Fondation présente le commissariat de ses expositions à Clichy dans un bâtiment industriel de 800 m2, siège de l’une des deux entreprises cofondatrices, l’agence de communication OKÓ, la deuxième est ARROI, spécialisée dans l’ingénierie culturelle. Ashley Hans Scheirl The So-called Money shot et Jakob Lena Knebl Portrait of a Lady, green Je rencontre Estelle Francès, commissaire de l’exposition « Je ne suis pas ce que tu vois de moi », construite autour des notions de genre et d’identité à partir de l’installation du duo autrichien formé d’Ashley Hans Scheirl et Jakob Lena Knebl. Estelle revient sur la ligne directrice qui les inspire, Hervé et elle, plus que jamais, en phase avec un contexte mondial agité, cette concordance renforçant leur engagement et la mise en place de contenus pédagogiques et éducatifs à destination de publics plus larges et plus proches. Estelle lance en 2013, l’association La Fabrique de l’esprit, agréée Club pour l’Unesco pour la qualité de ses programmes en faveur de la paix. Ses programmes éducatifs sont construits pour combattre l’indifférence et favoriser les échanges interculturels avec l’œuvre pour appui. En 2015, Estelle crée l’association « Françoise pour l’œuvre contemporaine » qui accompagne les artistes tout au long de leurs carrières à travers une plateforme sélective mais gratuite, un concours international, un programme de résidences internationales. Portrait Estelle Francès © An.be studio-Alison Bigourie À la sortie de la crise sanitaire, la mobilité était encore restreinte, les artistes étaient contraints en termes de déplacement. La Fondation a accueilli, en partenariat avec l’association Françoise, un cycle d’expositions-ventes « La vie est un entre-deux » consacré à des artistes internationaux vivant sur le territoire des Hauts-de-France. Un déploiement à la fois local et international qui se cristallisera à l’occasion des 15 ans en 2024 à travers une ambitieuse programmation avec une exposition anniversaire, l’accueil en résidence à la Cité internationale des arts de deux artistes de Papouasie-Nouvelle Guinée, une exposition de l’artiste Kader Attia et de nouveaux projets Hors-les-murs, à l’instar du partenariat avec le musée d’art et d’archéologie de Senlis, engagé au printemps dernier, de l’exposition No Life Lost de Berlinde de Bruyckere à Aripelag à proximité de Stockholm. Des « regards croisés » fertiles et un cahier des charges bien rempli ! Les 15 ans de la fondation : qu’est-ce-qui vous tient le plus à cœur quand vous regardez le chemin parcouru ? Avant toute chose, les rencontres initiées, les échanges autour des œuvres et surtout les contenus scientifiques développés à travers les expositions et les œuvres. Les mots construisent l’échange et permettent de faire évoluer un regard, de modifier une émotion et d’apprécier une œuvre. J’éprouve un grand plaisir à accueillir les émotions face aux œuvres, à débattre sur une perception en mouvement et depuis toujours à accompagner les artistes et les œuvres vers leurs différents publics. L’œuvre est un exutoire, un témoignage, une mémoire qui offre à chacun une possibilité de découvrir des mondes. Provoquer l’inconfort pour tenter de se réparer, c’est ce qui me tient à cœur. Philemona Williamson, Oda Jaune Vous avez reçu la reconnaissance de la commission nationale française pour l’Unesco : une étape importante ? Les clubs pour l’Unesco agissent pour tenter de construire la paix, et nous sommes convaincues que la création contemporaine et l’éducation sont des vecteurs de paix, Il faut poursuivre et renforcer ces engagements, les deux associations, la fabrique de l’esprit et Françoise pour l’œuvre contemporaine sont des clubs pour l’Unesco, accrédités pour leurs programmes et missions autour de valeurs pérennes : la lutte contre l’indifférence, la rencontre avec l’altérité, l’éducation et l’accompagnement pédagogique de tous les publics. Les œuvres invitent aux débats et nous les animons pour mieux se comprendre, les uns avec les autres. La Fabrique de l’esprit propose un programme d’éducation artistique, des modules d’histoire de l’art dont les contenus sont adaptés aux adultes ou aux enfants. Ce savoir-faire sera aussi développé à l’occasion de l’anniversaire des 15 de la fondation, en particulier avec l’œuvre de Kader Attia, une nouvelle occasion de se replonger dans l’histoire de l’art. Dans le cadre des 15 ans, une exposition de la collection est prévue, comment allez-vous opérer les choix ? La sélection croise différents paramètres, notamment chronologie des acquisitions et des expositions mais surtout l’expression de nos choix les plus intimes, les forts, les plus dérangeants parfois pour ne pas oublier et résister. Nous souhaitons donner un éclairage fidèle à nos engagements depuis 15 ans à travers la collection et la fondation. Un équilibre en-cours de construction qui s’exprimera sur une double temporalité de l’exposition d’avril à juin et de septembre à décembre 2024. Valerie Oka, Nina Childress Retour sur le cycle « la vie est un entre-deux » : quels enjeux ? La proximité en région, c’est reconnaître que certains de nos voisins ont du talent. Les restrictions de déplacements, pendant les confinements successifs, ont entraîné un recentrage local, notamment en termes de diffusion, ainsi nous nous sommes attachés à exposer des artistes internationaux présents sur notre territoire. Depuis six ans, j’anime sur la Région Hauts-de-France, un collectif culturel de proximité, outil nécessaire à la fusion des régions et essentiel dans le contexte de crise sanitaire. En termes de programmation il y a aussi « Hors d’œuvre » à Senlis En complément de nos expositions à Clichy, deux commissariats par an, nous proposons à Senlis, un cycle de 4 sessions sur cette période, il s’agit d’un approfondissement sur quelques œuvres de la collection. Remarquez-vous une évolution de votre public, l’un de vos objectifs étant de développer votre audience à un public pas forcément acquis à l’art ? Les programmes de la Fabrique de l’esprit, notamment les projets scolaires ont permis d’élargir nos publics, les médiations et les cours d’histoire de l’art offrent aux enfants et aux adultes une approche individualisée des amateurs aux plus érudits. Nous avons augmenté notre audience de proximité avec nos partenariats, à l’instar du musée d’art et d’archéologie de Senlis, et séduit les curieux avec la galerie F. qui fonctionne comme un incubateur d’artistes et permet aux visiteurs d’acheter des œuvres. Ainsi nous sensibilisons davantage de publics à l’art contemporain et augmentons notre soutien aux artistes et sensibilisons à l’art contemporain. Comment les artistes peuvent-ils postuler à cet incubateur ? Tout d’abord par le biais de la plateforme Françoise pour l’œuvre contemporaine sur laquelle nous lançons des appels à candidater, une sélection est menée pour la plateforme puis des projets peuvent être proposés aux artistes, résidences, commandes ou encore, une exposition à la galerie F. Évolution de vos goûts, de vos choix vers une fluidité des techniques et mediums comme vous le confiez lors de notre visite. Ce sont les artistes qui nous conduisent à cela. Cette évolution rejoint notre volonté d’ouvrir l’histoire au contemporain, le patrimoine à l’art vivant avec des artistes qui croisent les notions de design, d’architecture, arts décoratifs, textile… L’hybridation de la société entraîne une porosité des techniques qui stimule la recherche et développe les publics, une transversalité fluide, source de progrès. Une création totale, plus libre sans doute. En quoi le contexte actuel de grande instabilité rejoint votre relecture de l’adn de la collection. C’est en effet un point important car au début de l’histoire de la collection, celle-ci était perçue comme radicale, dérangeante, nous étions perçus, à travers nos choix, comme des provocateurs. Car les œuvres traitaient de réalités choquantes, violentes ou répugnantes, nous souhaitions provoquer le dialogue sur ces sujets de société. Nous avons toujours assorti les expositions de programmes pédagogiques, d’une médiation pour partager les idées. Finalement, la réalité a dépassé la perception de notre collection, les images du passé choquaient, d’aucuns ne voulaient plus les regarder, les atrocités actuelles imposent un processus de réparation où les œuvres jouent un rôle majeur. Le contexte nous oblige à regarder, à écouter, à tenter de réparer. Nous devons continuer à montrer les œuvres les plus dérangeantes pour comprendre la société car les artistes perçoivent l’horreur du monde avant que celui-ci se révèle monstrueux. Le Hors-les-murs avec le musée d’art et d’archéologie de Senlis Nous avons toujours prêté une centaine d’œuvres par an. En 2023, nous avons prêté une œuvre de Roy Adzak au musée d’art et d’archéologie de Senlis et depuis nous travaillons ensemble sur des expositions, Regards croisés sur les collections du musée et de la fondation. Cette exposition est un formidable outil pédagogique pour évoquer la temporalité d’une œuvre aux publics et de considérer l’œuvre contemporaine. Par ailleurs, le musée et la fondation ont à cette occasion croisée non seulement leurs œuvres mais aussi leurs publics. Je connais bien les enjeux de ces collaborations des institutions publiques et privées, il s’agit d’optimiser les ressources et augmenter la pertinence des actions. Exposer au sein d’un espace de travail, est-ce que cela a un impact ? Oui, les œuvres provoquent des émotions individuelles, il est donc important de veiller à leur bonne compréhension, mais surtout les œuvres sont inspirantes, elles permettent le pas de côté, quelques fois nécessaire à la réflexion stratégique et offrent aux équipes, de multiples sujets de conversation face à elles ou devant la machine à café ! INFOS PRATIQUES : « Je ne suis pas ce que tu vois de moi » Prolongation jusqu’au 6 février Exposition est accessible gratuitement sur réservation, via notre billetterie en ligne (gratuite), en cliquant ici. Fondation Francès 21 rue Georges Boisseau 92110 Clichy Actualités de la Fondation : www.fondationfrances.com Association Françoise pour l’œuvre contemporaine Création et diffusion de l’œuvre contemporaine en société France et à l’international : Accueil – Francoiseartmemo Favori0
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