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Salon DDESSIN : Rencontre avec Eve de Medeiros

Temps de lecture estimé : 4mins

Eve de Medeiros, collectionneuse est co-fondatrice et directrice du Salon DDESSIN qui a su trouver sa voie de découvreur de talents. Nous l’avons rencontré sous les verrières lumineuses de l’Atelier Richelieu.

9 lives : DDESSINPARIS fête ses 5 ans, quel bilan tirez-vous du chemin parcouru ?

Eve de Medeiros : Très positif. Ce salon créé au départ pour donner une visibilité à la jeune scène artistique du dessin(s) contemporain(s) a généré de belles aventures, telles qu’avec les artistes Massinissa Selmani et Nidhal Chamekh,(tous deux à la Biennale de Venise 2015), Lucie Picandet (lauréate Révélations Emerige) et Christelle Téa, tous montrés pour la 1ère fois à DDESSINPARIS et qui ont aujourd’hui un parcours ponctué de réussites. L’idée est d’être un véritable tremplin pour les galeries, les artistes et les intervenants.

M : Qu’est-ce qui fait sa spécificité et ses atouts ?

E. D. M. : La spécificité du salon est de montrer la création en train de se faire et dans un horizon de 5 ans à la sortie d’écoles, comme avec Christelle Téa que j’ai rencontré en juin 2015 aux Beaux-Arts de Paris. Le format volontiers intime sous les verrières de l’Atelier Richelieu favorise cette découverte, la proximité avec les œuvres pour apprécier le talent, la qualité du trait. Un espace de taille raisonnable (700 m²) qui incite à une vraie déambulation sans aucun cloisonnement pour faire un tour en 1 h, partir, revenir, participer à une conférence..

Comme un vrai cabinet de dessins contemporains plus confidentiel avec 17 galeries.

M : Quelles nouveautés pour cette édition 2017 ?
E. D. M. : Comme tous les ans nous avons des projets spécifiques. Cette année le projet « PASSERELLES » vise une confrontation entre le dessin plasticien et la bande dessinée, permettant d’étudier la porosité éventuelle entre ces expressions, et tenter de répondre à la question : la BD est-elle du dessin ?

La Trans Galerie, qui est une galerie nomade qui se veut transfrontière, présente le dessin au regard d’éléments de transgression.

M : Le Prix DDESSINPARIS se traduit par quel type d’accompagnement ?

E. D. M. : Le Prix comme les coups de cœur se traduisent par un réel suivi des artistes.

Deux prix seront décernés cette année par un jury composé de professionnels du monde de l’art et de la culture et d’autres personnalités, présidé par Alain Quemin,sociologue et spécialiste de l’art contemporain, journaliste et critique d’art (la Gazette Drouot, Le Journal des Arts, artpress).

Il est intéressant de noter que le Prix DDESSIN (16) / Institut français de Tanger, attribué en 2016 à l’américaine Ashley Oubré (galerie Ozenne & Prazowski Gallery à Londres), lui permet de se retrouver à l’affiche du Salon Drawing Now cette année et sur DDESSIN 17.

Autre exemple avec le coup de cœur de l’année dernière François Réau, qui a notamment fait partie d’une exposition collective depuis au Palais de Tokyo et a rencontré ceux et celles qui lui ont proposé l’exposition qu’il a en ce moment au Mans aux Quinconces-L’espal. L’idée d’un coup de cœur est de mettre en avant un artiste plus âgé, entre 30 et 40 ans. Cette année, François Andes a une pratique quotidienne et performative du dessin (60 performeurs pour la Nuit Blanche 2014).

M : Quels conseils donneriez vous à des primo-accédants ?

E. D. M. : Les prix des oeuvres sur le salon s’échelonnent entre 160 € pour Clémence Monnet et jusqu’à 17 000 € pour Dan Miller, qui est au MOMA et participe à la 57ème Biennale de Venise, offrant ainsi la possibilité à de jeunes collectionneurs d’acquérir des œuvres à des prix abordables, voire d’amorcer une collection. L’idée est de les amener aussi par l’illustration au dessin contemporain, parce que les personnes qui s’intéressent à la BD ou à l’illustration ne connaissent pas forcément le dessin plasticien. L’inverse est vrai également.  Un parfait exemple est l’illustratrice de presse franco-brésilienne Johanna Thomé de Souza, présentée sur le salon en 2014 pour la 1ère fois, et qui a non seulement vendu ses illustrations et publié un livre aux éditions La Martinière avec l’auteure Camille Lebon, mais aussi reçu le grand Prix de la Fondation d’entreprise Michelin, récompensant un carnet édité.

INFORMATIONS PRATIQUES :
DDESSIN {17} Cabinet De Dessins Contemporains – Paris
Du 24 au 26 mars 2017
Atelier Richelieu
60, rue de Richelieu
75002 Paris
Conférence « Le Dessin à L’ère numérique »
Le Vendredi 24 mars 2017 à 18 heures
Cette année, une conférence abordera les multiples questions
relatives au dessin à l’ère numérique.
http://ddessinparis.fr/2017/

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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