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Poulomi Basu et François-Xavier Gbré, lauréats ex aequo du Prix du Jury du Prix Découverte Louis Roederer 2020

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En cette année particulière, le Prix Découverte Louis Roederer 2020 a été maintenu même si l’exposition des travaux des finalistes dans la chapelle de l’ancien hôpital Laennec à Paris est annulée. Le Prix du Jury, qui s’est réuni virtuellement ce mardi 10 novembre, a été exceptionnellement décerné à deux photographes et leurs galeries : Poulomi Basu représentée par les galeries New Art Exchange à Nottingham et Autograph à Londres ; ainsi que François-Xavier Gbré représenté par la galerie Cécile Fakhoury à Abidjan, Dakar et Paris. Les lauréats ex aequo reçoivent une dotation à valoir sur l’acquisition d’œuvres.

Par souci d’équité, dans ce contexte inédit, la dotation de 15 000 euros est répartie entre les artistes et galeries nominés. On est un peu déçus pour Elsa & Johanna croisées à Art Paris sur le stand de leur galerie La Forest Divonne !

Le jury du Prix Découverte Louis Roederer 2020 était composé de : Damarice Amao (Centre Pompidou), Quentin Bajac (Jeu de Paume), Emilie Villez (Kadist), Christoph Wiesner (Rencontres d’Arles), arie-Ann Yemsi (commissaire d’exposition indépendante).

Poulomi Basu, artiste présentée par New Art Exchange et Autograph, est née en 1982, à Calcutta (Inde). Elle vit et travaille à Calcutta et Londres. Poulomi Basu est une artiste transmédia, photographe et activiste. Elle explore les liens entre la formation de l’identité et la géopolitique, révélant les structures du pouvoir cachées au sein de nos sociétés. Pour le Prix Découverte Louis Roederer 2020, la photographe et ses galeries ont présenté le projet Centralia.

Centralia dévoile les crimes de guerre cachés dans les profondeurs des forêts d’Inde centrale, où bouillonne un conflit opposant les tribus indigènes et le gouvernement.
En rassemblant une myriade de perspectives dans ce parcours oscillant, Poulomi Basu explore la relation instable entre réalité et fiction, et en quoi notre perception de la vérité est manipulée. Elle étudie le conflit invisible entre la guérilla, les communautés autochtones et l’État indien, lesquels sont tous associés à des problématiques plus larges liées à la justice environnementale et au changement climatique. Pendant dix ans, Basu a collecté des preuves documentaires présentées sous forme de reportages vidéo de journalistes locaux, d’enquêtes policières et de biographies issues des forces de la guérilla documentant les histoires de femmes combattantes tuées, juxtaposés avec des photographies prises par l’artiste au cours de cette décennie de conflit.
Le résultat est un choc des perspectives.

François-Xavier Gbré, artiste présenté par la Galerie Cécile Fakhoury, est né en 1978 à Lille (France). Il vit et travaille en France et en Côte-d’Ivoire.
En prise avec le temps et la géographie, le travail de François-Xavier Gbré convoque le langage de l’architecture comme témoin de mémoire et des changements sociaux. Des vestiges coloniaux aux paysages redéfinis par l’actualité, il explore les territoires et revisite l’Histoire. Le dialogue constant avec son environnement est restitué sous la forme d’installations minutieuses, véritable investigation du territoire, ou à travers une présentation in situ faisant résonner la photographie dans un rapport physique au spectateur. Pour le Prix Découverte Louis Roederer 2020, le photographe et ses galeries ont présenté le projet Émergence, Abidjan, Côte d’Ivoire, 2013-2020.

Emergence, Abidjan, Côte d’Ivoire, 2013-2020 est une installation de 57 photographies de petit format réalisées à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.
François-Xavier Gbré documente l’évolution de la ville et de ses habitants en capturant les détails d’une investigation profonde du territoire urbain. Vu à travers le prisme du temps, de la nature ou de l’architecture, il recompose un paysage et un horizon et esquisse avec une certaine retenue l’expérience des populations d’Abidjan.
Depuis 2011 et la fin de la crise post-électorale, c’est toute la Côte d’Ivoire qui se reconstruit, avec des infrastructures spectaculaires et une redéfinition du paysage individuel et collectif. C’est une nouvelle page de l’histoire sociale du pays que l’artiste capture en suivant la destruction de quartiers informels et la construction de projets immobiliers destinés à une classe dite moyenne en plein développement.

Retrouver les sélectionnés pour le Prix Découverte Louis Roederer 2020

Engagée pour la quatrième année consécutive aux côtés des Rencontres d’Arles, la Fondation Louis Roederer partage avec ferveur la volonté des Rencontres de défendre la photographie et ses acteurs.

En savoir plus les actions de la Fondation « Grand Mécène de la Culture » : http://www.louis-roederer.com/fr/foundation

A LIRE : Relire mon interview 2019 avec Michel Janneau, secrétaire général de la Fondation Louis Roederer.

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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