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Sur la place de l’Eglise Saint-Aubin à Houlgate, le festival Les Femmes s’exposent a choisi de présenter le reportage “Ils ne peuvent pas tous nous tuer” de Charlène Florès, réalisé à Hong Kong après le soulèvement de la population face à la Chine. La photographe raconte au micro de notre critique, Pascal Therme, la situation après les manifestations menées par les habitants luttant pour leurs libertés et la démocratie. Aujourd’hui Hong Kong vit sous une emprise répressive de la Chine causée par la loi de Sécurité nationale dictée par Pékin en pleine pandémie du Covid-19.

Charlène Florès et Béatrice Tupin, juin 2021 © Pascal Therme

« Arrivée à Hongkong pour m’y établir comme photographe, je n’ai quasiment pas cessé de travailler malgré ma grossesse. Je ne pouvais tout simplement pas me permettre d’attendre la naissance ou que mon enfant ait quelques mois. Il faut être lucide : la précarité et l’exigence simultanée de surperformance sont inconciliables avec la maternité.
Malgré les difficultés, de nombreuses femmes sont à la fois mères et photographes indépendantes, mais c’est à l’évidence un obstacle de taille. Sans système d’aides ou de soutien, le monde de la photographie se prive de nombre de talents. »

Hong Kong, ancienne colonie britannique, a été cédée à la Chine en 1997. Les conditions exigées lors de cette session étaient alors que les libertés de la population soient intégralement conservées. La période de transition entamée il y a presque 25 ans doit s’achever en 2047, soit 50 ans après le début des négociations, afin que Hong Kong fasse partie intégrante de la Chine

© Charlène Florès

C’était sans compter sur l’impatience de la République populaire de Chine. En 2014, de nouveaux programmes éducatifs déclenchent les premiers soulèvements de la part des hongkongais avec ce que l’on nommera la « révolution des parapluies ». Ce mouvement pro-démocratique va se relancer en mars 2019, lorsque la population se mobilise contre un projet de loi d’extradition vers la Chine. Plus de 2 millions de personnes descendront dans les rues pour exprimer leur colère. La Chine décide, après de nombreux mois de répression, que la proposition de loi soit retirée. Mais c’est lorsque le monde entier est touché par la pandémie de Covid-19, que Pékin récidive avec une nouvelle loi de Sécurité nationale, entérinant la perte d’autonomie de l’ancienne colonie britannique.

Dernière photographie. Vue de l’exposition Les Femmes s’exposent, Houlgate, juin 2021 © Pascal Therme

« En juillet 2020, avec cette loi, Pekin punit, jusqu’à l’emprisonnement à vie, tout personne qui se rendrait coupable de sécession, de sédition, de collusion avec des forces étrangères… Une loi laissant une grande marge d’interprétation générale, ce qui rend difficile de savoir où se trouve la ligne rouge à ne pas franchir. Ces photographies montrent la dégradation progressive qui a eu lieu ces derniers mois jusqu’à cette loi de Sécurité nationale, la dernière photo montre la sortie du procès de 3 activistes prodémocratie, accusés d’avoir participé à plusieurs manifestations « . C’est ainsi que se clôt cette exposition, avec une image qui représente ce que vivent les hongkongais aujourd’hui avec des procès quotidiens.

INFORMATIONS PRATIQUES

mar01jui10 h 00 mindim05sep(sep 5)18 h 00 min4ème édition Les Femmes s'exposent OrganisateurLes Femmes s'exposent

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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