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Pour cette troisième carte blanche, notre invité de la semaine, Christian Gattinoni, le rédacteur en chef de LaCritique.org et directeur artistique de la cinquième édition du festival Fictions Documentaires, questionne le futur de la photographie en nous dévoilant l’ouvrage « Vos devenirs » de Brigitte Bauer à paraître aux éditions Loco en janvier prochain et en faisant appel à vous pour répondre à une enquête des Etats Généraux de la photographie lancée par les sociétés d’auteurs, organismes professionnels et syndicaux de la photo !

Brigitte Bauer enseignante à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Nîmes a réalisé entre 2016 et 2019 les portraits photographiques d’une centaine de ses étudiants. Elle a voulu dresser ainsi le portrait d’une génération. Elle a négocié avec chacun de ses modèles le lieu et les circonstances de la prise de vue , espace d’habitation, atelier lieu de travail ou de loisir.

Thomas M. guide et chargé des publics, Vallon Pont d’Arc juin 2016 © Brigitte Bauer

Amélie, survivante, Aubervilliers, mars 2018 © Brigitte Buaer

Elle a mené des entretiens avec chaque étudiant(e) , à partir de cette masse textuelle elle a rédigé un texte polyphonique à la première personne du singulier qui renforce l’aspect communautaire et prospectif

Brigitte Bauer , née en Bavière en 1959, a fait partie de la première promotion que j’ai pu accompagner à l’Ecole Nationale de la Photographie d’Arles, diplômée en 1990. ( https://brigittebauer.fr/fr_FR/accueil)

En me demandant cette préface elle tient actif le flux de transmission qui m’a aussi en tant que critique permis de publier cinq livres avec Yannick Vigouroux et en tant qu’artiste de voir mon site publié par Vincent Bengold et certaines de mes expositions défendues par Clément Chéroux, Christophe Laloi ou Patrice Loubon.

Dans leur auto-définition, la plupart d’entre eux préfèrent le terme générique d’artiste même si l’on trouve aussi photographes, vidéastes, peintres ou graphistes. L’un d’entre eux précise flow artiste. Les qualités de création exercées pendant la scolarité débouchent pour d’autres sur des métiers plus étonnants : « officiante de cérémonie laïque, luthier, trapéziste, cuisinier, directeur d’un restaurant français ». Les conditions économiques obligent beaucoup d’entre eux à être multi-casquette ou dans une définition plus actuelle, slasheur : « artiste et enseignant, maraîcher-musicien ou monitrice-voltigeuse ».

Le livre est présenté broché inclus dans un coffret où se trouve le titre Vos devenirs, en l’ouvrant on découvre un sous-titre d’une vraie inspiration poétique « et tout cet espace de nos vies à tenir » qui renforce l’aspect collectif et prospectif.

INFORMATIONS PRATIQUES
Vos Devenirs
Brigitte Bauer
Edition Loco en coédition avec l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Nîmes
ISBN 978 2 84314 0556
30 euros
http://www.editionsloco.com

Cela correspond à une situation malheureusement trop partagée, que Marine et Anne Rambach, éditrices, romancières et essayistes définissent comme Les Intellos précaires (Fayard, 2001) ou Les Nouveaux Intellos Précaires (Stock, 2008), et cela représente des statuts différents, des métiers dispersés, des parcours éparpillés mais une réalité politique.
C’est pourquoi j’ai intitulé mon texte accompagnant cette édition Partage photo du sensible pour intellos précaires, en référence aussi à l’essai de Jacques Rancière.

A travers ce passage générationnel de témoin il s’agit de rappeler l’importance aujourd’hui du réseau des écoles d’art qui restent des lieux exceptionnels de création en lien avec tous les champs d’interrogations sociétales actuelles. Il s’agit aussi de lieux de vie qui préparent à des métiers divers autour de la culture et de l’art. Il est question d’apporter notre soutien à tous nos collègues enseignants dans ces établissements qui exercent avec passion, y compris quand ils ne sont pas complètement soutenus par leur direction.

Les filles de la photo, Arles 2021

La question du statut des artistes et des professionel(le)s qui médiatisent l’art, le diffusent est important aujourd’hui où aucun des candidats à l’élection présidentielle ne mentionne la culture et où un candidat non encore déclaré, le plus à l’extrême-droite, veut supprimer le ministère de la culture afin de mieux s’attaquer à l’art contemporain qu’il veut réduire au silence.
Dans le domaine de la photographie , L’ADAGP, les Agents Associés, le CLAP, les Filles de la Photo, France PhotoBook, le réseau Diagonal, la Saif et l’Union des Photographes Professionnels (UPP) lancent des Etats généraux de la photographie dont les résultats seront communiqué lors de la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles. Voici le lien avec le questionnaire général

https://www.adagp.fr/fr/actualites/enquete-etats-generaux-photographie

Bien que ce questionnaire soit fort complet, avec ma revue en ligne www.lacritique.org nous avons décidé de nous focaliser plus sur la situation des critiques et nous avons créé un double questionnaire complémentaire adressé d’un côté aux photographes et amateurs d’art et d’un autre aux critiques et théoriciens.
Voici le premier

En tant que créateur qu’attendez vous concrètement de la critique photographique ?

En tant qu’amateur d’art quelles sont vos attentes ?

Préférez vous une critique spécifique ou une critique généraliste ?

Avez vous pu bénéficier de lectures de portfolio en présentiel ou par internet ?

Qu’en avez vous tiré comme profit pour votre travail ?

Quels sont les supports qui vous informent le mieux sur la création en photographie, sites internet, revues, émissions de radio , livres, autres …. ?

Si un texte a été écrit sur votre travail quel bénéfice en avez vous reçu ?

Quelles autres suggestions souhaitez vous faire pour l’amélioration des relations entre photographes et critiques ?

Merci d’envoyer vos réponses à lacritique@gmail.com

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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