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Le français Stephan Breuer, est le premier artiste à faire entrer au Musée du Louvre, une oeuvre authentifiée par une puce NFC sécurisée sur la Blockchain. Cette solution NFC d’authentification – mise en place par Arteïa – permet d’associer une oeuvre d’art physique à une représentation numérique sécurisée sur la blockchain, rendant son authentification inviolable. Ainsi, « Looking for Paradise » est une œuvre reliant le passé, le présent et le futur. Suite à la réalisation de cette oeuvre originale, le Musée a souhaité en acquérir une  édition afin de l’archiver et de la conserver dans ses collections.

L’an passé, nous avions interrogé Olivier Marian, co-fondateur d’Arteïa, pour nous présenter cette activité liée à la Blockchain. Il nous avait alors expliqué l’importance d’authentifier les œuvres d’art : “Nous intégrons au dos des œuvres physiques une puce NFC sécurisée. Cette dernière peut être scannée depuis un smartphone pour accéder à une base de données (catalogue d’une vente ou catalogue raisonné), il est ainsi possible de vérifier l’authenticité de l’œuvre. On fait également le lien entre les œuvres vendues sous forme de NFT, souvent utilisés dans la vente d’œuvres digitales. Nous avons réussi à développer une solution à partir de puces et de catalogues sécurisés sur la blockchain, et faire le lien entre le NFT qui est le certificat de propriété digital et son œuvre physique“.

Looking for Paradise, Stephan Breuer (2021), Mus e du Louvre

Pour Olivier Marian, il est important que les artistes puissent réaliser ce travail d’inventaire dès le début de leur carrière : “Ça nous paraît essentiel et ça devrait être un standard, avec notre solution ou une autre. Il est important d’éduquer et d’inciter les artistes à constituer leur inventaire et de leur faire comprendre l’intérêt de la mise à disposition de ces informations pour sécuriser le marché de demain. Si les experts se montrent frileux, les artistes contemporains comprennent mieux le digital et leurs enjeux que la génération précédente. Aujourd’hui, il est dépassé de dire que les gens ont peur du numérique. Qui aurait parié il y a 5 ou 10 ans que les galeries feraient du viewing room avec les prix affichés sur Internet ? Les professionnels doivent s’adapter aux nouvelles pratiques“.

Aujourd’hui, avec cette œuvre qui intègre le Musée du Louvre, le co-fondateur d’Arteïa ajouté : “Stephan Breuer a immédiatement compris la valeur de notre solution et a réalisé un certificat qui ne comporte aucune information écrite, avec uniquement la puce NFC d’authenticité d’Arteïa : c’est la clé vers le certificat d’authenticité digital sécurisé sur la blockchain, seule version véritablement protégée des informations, contrairement à un certificat papier facilement falsifiable“.

Stephan Breuer est un artiste qui se s’intéresse aux moyens qu’offrent les nouvelles technologies pour permettre de dématérialiser notre rapport à l’oeuvre d’art. En parallèle, il se nourrit de la beauté absolue des maîtres du passé qui l’inspirent et éclairent son esprit dans l’invention de techniques inédites.  Ses travaux actuels explorent les liens esthétiques et sémantiques entre icônes religieuses et icônes digitales, à travers une série d’oeuvres où il réinvente le fond d’or que l’on retrouve dans les peintures Primitives et de la Renaissance. Breuer souhaite repenser notre rapport au sacré, considérant que les nouveaux territoires qu’offrent les Metaverses portent en eux des propriétés quasi transcendantales. 

Au coeur de la pandémie, en mars 2021, le Musée du Louvre lui a ouvert ses portes à titre exceptionnel, afin de le soutenir dans sa démarche de digitalisation des chefs d’oeuvres de l’humanité. Une oeuvre en particulier a suscité son attention, L’archange Raphaël quittant la famille de Tobie de Rembrandt. Lors de la poursuite de ses recherches sur les anges dans l’histoire de l’art, l’oeuvre de Rembrandt, dans laquelle l’archange Raphaël s’envole vers les cieux après avoir rendu la vue à Tobie, s’est imposée comme une oeuvre essentielle pour lui : « C’est un sujet qui me touche particulièrement, les anges étant le lien entre le monde visible et l’invisible, celui du matériel et de l’immatériel. Ils sont ces énergies pures qui transcendent le temps et l’espace». 

A LIRE
La Blockchain, une solution pour le marché de demain ?

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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