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La 25ème édition de Paris Photo se déroulera au Grand Palais Ephémère du 10 au 13 novembre. La célèbre foire internationale dédiée à la photographie vient de communiquer les noms des quatre lauréats de la Carte Blanche Etudiants 2022 organisée depuis 2018 par Picto Foundation dans le but de promouvoir la création photographique émergente. Les travaux de ces quatre étudiants internationaux seront présentés lors de la foire, et également dans une gare parisienne dès le mois prochain, grâce au partenariat avec SNCF Gares & Connexions. Découvrez les lauréat·es !

Somewhere Else Than Here
Sumi Anjiman , Etudiante à l’ Académie Royale des Beaux-Arts (Pays-Bas)

© Sumi Anjuman

Somewhere Else Than Here envisage la transition sociale et religieuse des personnes LGBTQI+ au Bangladesh. Simultanément, cette trajectoire explore leurs amours, leurs espoirs et leurs fantasmes ; l’angoisse fanatique, l’isolement homophobe et leur lutte pour être perçus comme ce qu’ils sont : des humains.

Sumi Anjuman est une artiste visuelle, originaire de la région nord du Bangladesh. Elle vit en tant que femme l’oppression d’une société islamique orthodoxe, que son travail aborde sans détour. Bien que son sujet soit axé sur la société, son travail n’est pas purement documentaire ; il est plutôt poétique et abstrait. Son processus de collaboration fait écho aux idées d’inclusivité, tandis que ses photographies invitent souvent le spectateur à être curieux de ce qu’il voit.

https://www.instagram.com/sumi_anjuman/?hl=fr

Plein Air
Jérémie Danon, Etudiant à l’ENSBA (France)

© Jérémie Danon

Plein air met en scène des individus en réinsertion. Sortis du milieu carcéral, ils se retrouvent aujourd’hui dans une liberté différente de celle qu’ils ont connue avant leur détention. Transformés par l’expérience de la captivité, ils portent un regard nouveau sur ce monde retrouvé, où ils se heurtent à la rudesse d’un système inadapté à leurs situations et aux faibles possibilités d’emploi qu’il a à leur offrir. Après avoir passé du temps avec eux, j’ai invité des anciens détenus à prendre la parole sur un fond vert ; ce dispositif me permet de présenter leurs témoignages tout en les décontextualisant de la réalité, au moyen d’espaces imaginaires. De l’univers mythopoétique de Falkreath The Elder Scrolls à celui du jeu d’action- aventure GTA V, ces décors de synthèse tirés de jeux vidéo ont été choisis d’après leurs réponses à la question : « où aimerais-tu être maintenant ? ». Leurs natures luxuriantes et virtuelles s’opposent tant à la captivité passée de ces personnes qu’à l’hostilité nouvelle de la ville bétonnée et regagnée.

Jérémie Danon aborde des formes hybrides, dialoguant entre fiction et documentaire, questionnant le réel et ses potentialités de récits, il s’intéresse aux relations entre les corps et les espaces, à l’imaginaire, aux notions de territoire et d’intime.

https://jeremiedanon.com/

The Unmovable Mover
Alessandra Leta, Etudiante à l’Université de Bâle (Suisse)

© Alessandra Leta

The Unmovable Mover est une enquête visuelle sur la dynamique du pouvoir au sein de l’infrastructure – sociale et physique – de l’usine. Le projet tente de combiner des références visuelles directement adoptées de l’archéologie et de la muséographie, ainsi que des réflexions superposées liées à l’image comme document, comme vérité et comme fiction.
Le point de départ esthétique et conceptuel de l’œuvre a été la découverte d’une photographie chez un antiquaire suisse, qui a ensuite été retravaillée et modifiée. Nous sommes en 1972, et au très modeste bureau est assis un directeur non identifié d’une usine locale de pièces détachées et de machines spécialisées, qui n’existe plus aujourd’hui. En essayant d’exhumer le passé privé de cette petite réalité, le projet tente de reconstruire une hypothétique structure hiérarchique, à travers des photographies ouvertement mises en scène et prises en 2022.

Alessandra Leta (née en 1997, IT) est une chercheuse visuelle et une photographe. Sa pratique se situe à l’intersection entre l’archéologie archivistique et le récit spéculatif comme outil pour repenser le passé dans le présent. Elle est titulaire d’un BFA en Nouvelles technologies pour les arts de l’Accademia di Belle Arti di Brera et termine actuellement un MA en Urbanismes critiques à l’Université de Bâle.

https://www.instagram.com/alessandra__leta/

Unknown Polyphenism
Philip Tsetinis, Etudiant à l’University of Applied Arts, Vienne (Autriche)

© Philip Tsetinis

“Le polyphénisme décrit le changement visuellement perceptible d’un être vivant par l’adaptation à des conditions environnementales modifiées telles que la nourriture, la température, la densité de population, etc.
L’avenir réel est toujours caché, et nous ne pouvons l’approcher que par des idées. De manière pragmatique, seuls quelques événements futurs peuvent être prédits, mais la majorité est plutôt du domaine de l’imprévisible, c’est pourquoi j’utilise le mot « inconnu » dans mon titre.
La série, composée de seize mises en scène photographiques, fournit hypothétiquement des aperçus fragmentaires de la manière dont une génération ultérieure s’adapterait aux développements futurs.”

Philip Tsetinis étudie à l’Université des arts appliqués de Vienne à Institute for Applied Photography and Time-Based Media. Dans son travail, il se concentre sur la mise en scène pour créer ses photographies. À partir d’emplacements spécifiquement sélectionnés, il réfléchit à l’ambiance esthétique, fondamentale pour le résultat final. Ensuite, il crée des images à l’aide de protagonistes et d’accessoires faits maison. Le moment représenté est destiné à captiver émotionnellement le spectateur et en même temps à refuser des réponses ou des interprétations définitives. En effet, la mise en scène photographique de mes œuvres se caractérise par une large variété possible d’associations.

INFORMATIONS PRATIQUES

jeu10nov(nov 10)10 h 00 mindim13(nov 13)19 h 00 minParis Photo 2022Grand Palais Ephémère, Champs de Mars - 75008 Paris OrganisateurParis Photo - Reed Expositions

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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