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Partager Partager Temps de lecture estimé : 10minsEn 2004, le petit village du Morbihan inaugurait la première édition du festival Photo La Gacilly. Au fil des ans, la manifestation est devenue un rendez-vous incontournable de la photographie environnementale et sociétale. Cette année, le festival célèbre ses 20 ans et pour nous présenter cette édition anniversaire, Stéphanie Retière-Secret, directrice du Festival Photo La Gacilly, répond à nos questions. Les vingt expositions qui composent la programmation placée sous le signe de l’espoir et curatée par le commissaire des expositions, Cyril Drouet, sont visibles jusqu’au 1er octobre prochain ! Portrait de Stéphane Retière-Secret © Peter Allan « La nature en héritage » est le titre choisi pour cette 20ème édition À l’occasion de cet anniversaire, il était important pour nous de rappeler les valeurs fondamentales qui animent le festival depuis ses débuts, en exposant des photographes avec un engagement sociétal et environnemental fort. Dans cette notion de nature, on ne dissocie bien évidemment pas l’humanité, car elle en fait partie intégrante. Toute cette richesse nous est confiée à un moment donné de notre vie et c’est ensuite notre rôle de la léguer au suivant. Cette étape est importante dans la mesure où l’on connaît aujourd’hui sa fragilité et ses dangers, il est donc primordial d’en rappeler sa préciosité. C’est cette ambition que nous souhaitons donner à cette édition 2023 à travers les 20 expositions proposées par le commissaire des expositions, Cyril Drouet. Off to market © Beth Moon En 20 ans, le festival a exposé plus de 300 photographes et a su réunir plus de 4 millions de visiteurs, qu’est ce qui fait du festival Photo La Gacilly, un événement si singulier ? La force du festival a été d’être là où personne n’était, le fait de proposer des expositions en extérieur et en libre accès. En 2004, ce modèle avec une accessibilité totale et cette connexion directe à l’environnement extérieur était très peu développé. C’est une expérience de visite tout à fait singulière ! Très vite, ces espaces en extérieur nous ont permis de scénographier différemment la photographie et d’envisager de très grands formats. L’autre singularité du festival est sa localisation, la Gacilly est un petit village de 4000 habitants en milieu rural, ce qui implique aux visiteurs de venir jusqu’à nous. Je crois que c’était vraiment un pari assez fou à l’époque, mais notre identité basée sur une programmation constante autour de la photographie environnementale et sociétale a donné un attachement et permis une fidélisation des visiteurs. Il y a un réel intérêt et un vrai engagement de la part du public concernant les sujets exposés. Lorsque j’ai rejoint l’aventure fin 2018, ça a été une vraie découverte de voir à quel point les expositions pouvaient susciter le débat et la discussion devant les images. La présentation en extérieur facilite beaucoup l’échange comparé aux expositions en intérieur. Et ce débat d’idées, c’est aussi ce qui fait le succès de la manifestation depuis 20 ans. L’une des principales missions du festival est d’œuvrer pour un monde plus responsable, comment sa vision et ses actions ont évolué ces 20 dernières années ? Dans la région, la pluie est si dense qu’elle donne à cette montagne de la chaîne de l’Imeri des airs de volcan. Municipalité de São Gabriel da Cachoeira, Territoire indigène Yanomami. État d’Amazonas, Brésil, 2018. © Sebastião Salgado Au tout début, cette idée était essentiellement présente dans notre programmation et notre ligne éditoriale, c’est à dire qu’au travers des expositions, nous souhaitions sensibiliser les publics et leur donner envie d’agir. Très vite, ces questions d’éco-responsabilité se sont posées sur notre propre organisation pour réduire notre impact environnemental, sociétal et améliorer nos pratiques. Les 10 ans du festival ont été une étape importante dans la structuration même de l’association, y compris dans ses effectifs salariés. En 2011, le festival a rejoint le collectif des festivals qui est une structure de collaboration des acteurs en Bretagne. Cela nous a permis de questionner notre activité et d’apporter des solutions pour réduire notre impact. Quand on commence à plonger dans ces réflexions, c’est un abysse de questionnements et de développements à mettre en place. Au quotidien, ce sont 90 bénévoles qui s’impliquent pour faire fonctionner le festival. La crise sanitaire a marqué un tournant et sans le soutien des bénévoles, les éditions de 2020 et 2021 n’auraient jamais vu le jour. Lorsque l’on a une telle mobilisation de bénévoles, il est important de donner en retour en les impliquant pleinement dans le projet. C’est vraiment la question d’un monde plus responsable. Les gens sont de plus en plus nombreux à s’investir dans ces combats éco-responsables ? Aujourd’hui, on ne peut plus faire n’importe quoi. Encore plus lorsque c’est le sujet qui est au cœur de notre programmation. Ce ne serait pas cohérent pour le public mais aussi pour les photographes que nous exposons de ne pas prendre en compte notre impact environnemental. Donc pour moi, c’est une obligation et une exigence que l’on doit avoir avec nous-même. Sur certains points ce n’est pas évident, c’est le cas pour nos supports d’impression par exemple. Ils doivent être de qualité tout en étant vertueux. Aujourd’hui, pour nos expositions en extérieur, on utilise de la toile ou des supports rigides. Depuis des années, les tirages sont réalisés sur dibond, mais on le sait, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de mieux d’un point de vue écologique. Nous avons expérimenté et testé le PVC recyclé mais c’est plus onéreux. Donc quand on produit des tirages avec du PVC recyclé, c’est parce qu’on y croit et qu’on défend le sujet. Pour les supports, ce n’est pas seulement qu’ils soient plus vertueux, il est également question de l’itinérance de nos productions. Si on produit pour nous, est ce que l’on ne peut pas œuvrer en bonne intelligence pour faire tourner les expositions ? Depuis 2017, l’ensemble de notre programmation circule à Baden en Autriche, ce qui signifie que toutes nos productions sont utilisées une deuxième fois a minima pour une meilleure durabilité dans le temps. Nous travaillons au développement de l’itinérance pour réduire l’impact environnemental de nos productions Le festival n’a pas de billetterie, comment est-il financé ? Série « Dystopia » © Vee Speers gratuité est un élément important de la manifestation, et je dirais même plus que la gratuité, c’est le libre accès. Parce qu’on peut être gratuit mais avoir un guichet d’entrée. Le fait d’être en libre accès offre une grande liberté aux visiteurs, ils peuvent y passer la journée ou juste quelques heures. Alors évidemment, notre modèle économique doit se reposer ailleurs. Nous avons des subventions publiques qui représentent 18% de notre budget, allant de la commune de La Gacilly en passant jusqu’à l’État avec la DRAC Bretagne et avec d’autres collectivités territoriales. Pour 2023, le département du Morbihan va renforcer son aide. Ensuite, nous avons environ 25% d’auto-financement, grâce à la licence à Baden mais c’est un risque car si ce partenariat s’arrêtait, tout serait remis en question. Ajouté à cela la commercialisation du catalogue d’expositions ou de cartes postales… Ces 25% sont précieux pour garder notre autonomie dans les prises de décision. Et pour le reste, il y a le mécénat et les partenariats privés avec de très grands mécènes et des mécènes plus modestes, mais tout aussi précieux. En janvier, nous avons lancé une grande mobilisation locale auprès des différents acteurs du territoire qui bénéficient des retombées économiques de la fréquentation du festival. Soit directement, parce qu’ils sont éventuellement dans le domaine touristique (hôtels, restaurants…), mais ça peut être aussi être un impact indirect, parce que globalement, on contribue en étant présents quatre mois de l’année, à un dynamisme économique durable à l’échelle d’une petite commune de 4 000 habitants. Quels sont les temps forts de cette 20ème édition anniversaire placée sous le signe de l’espoir ? Série « Reincarnation » © Nazil Abbaspour C’est important de garder espoir, mais pour autant on ne se voile pas la face, il y a quand même des expositions qui alertent sur certaines situations. Je trouve terrifiant de voir les nouvelles générations qui ont l’impression qu’il n’y a plus de perspective. C’est donc important d’avoir aussi des regards décalés et qui pourtant font écho à des questions environnementales, comme le travail de Sasha Goldberger, par exemple. Parmi les temps forts, il y aura le week end d’ouverture (le samedi 3 et dimanche 4 juin) avec des visites d’exposition, des conférences et des séances de signatures, pour permettre au public de rencontrer et d’échanger avec les photographes présents. En septembre, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, on propose un certain nombre de rencontres qui vont permettre de découvrir les coulisses de l’organisation du Festival Photo La Gacilly, avec différentes animations en lien avec d’autres acteurs culturels du territoire. Pour le reste, on se laisse encore quelques marges de réflexion. Invasion Day 1. Dawn. Série Extra Not So Terrestre © Sacha Goldberger Comment voyez-vous le festival dans 20 ans ? Hyperborée © Evguenia Arbugaeva Ce qui est sûr, c’est que je ne le vois pas plus grand. Cette année, nous avons 20 expositions qui se déploient dans les jardins et les ruelles de la Gacilly. On pourrait se développer aux alentours, mais nous n’avons pas vocation à accueillir 500 000 personnes. On le voit d’ores et déjà avec les 300 000 festivaliers qui nous rejoignent chaque année, certains week-end les espaces sont pleins. Avec plus de public, dans un espace plus grand, l’expérience de visite serait altérée. En revanche, il y a beaucoup d’autres choses à inventer. Et notamment, sur le développement d’actions tout au long de l’année. Le festival dure quatre mois mais on peut imaginer de développer davantage de résidences de création, de travailler sur des programmes d’éducation artistique et culturelle… Et nous devons également développer l’inscription du projet dans le territoire. Il y a d’autres leviers de développement, j’ai cité Bande, mais pourquoi pas développer d’autres formes d’itinérance ? C’est aussi pour nous une forme de compagnonnage avec les artistes que l‘on expose, et de proposer une aide à la diffusion de leur travail. Sans se substituer aux agences, un festival doit assurer son rôle de tremplin ou d’accompagnement professionnel pour les artistes. Et je pense qu’à ce niveau là, il y a encore beaucoup de possibilités. INFORMATIONS PRATIQUES jeu01jui10 h 00 mindim01oct19 h 00 minFestival La Gacilly Photo 2023La Nature en héritage OrganisateurAssociation Festival Photo La Gacilly Détail de l'événementLe 1er juin tout sera prêt, tout est prêt d’ailleurs (enfin presque). Les photographes vont pouvoir découvrir leur travail sublimé dans cet écrin qu’est La Gacilly et les publics vivre Détail de l'événement Le 1er juin tout sera prêt, tout est prêt d’ailleurs (enfin presque). Les photographes vont pouvoir découvrir leur travail sublimé dans cet écrin qu’est La Gacilly et les publics vivre cette expérience unique en déambulant dans les différentes galeries d’exposition. Finalement c’est bien cette rencontre entre l’œuvre d’un·e artiste et une personne qui concentre tous nos efforts pendant ces longs mois de préparation. Ce compte à rebours, bien sûr nous l’avons toutes et tous en tête et pas seulement l’équipe de l’association et les 90 bénévoles qui la soutiennent mais également toutes les personnes pour qui le Festival est devenu, en 20 ans, ce rendez-vous estival de la photographie environnementale et sociétale. Plus de 300 photographes y ont été exposé·e·s et des millions de visiteurs l’ont arpenté. Ce festival qui a été le premier à rendre la photographie accessible à toutes et tous, dans l’espace public est aussi celui qui a mis à l’honneur notre environnement et notre relation au monde et au vivant. Plutôt que de se préoccuper du passé, regardons l’avenir et ce que nous réservent les 20 prochaines années. Tel est le vœu que l’on formule avant de souffler les bougies, je m’essaierai ici à quelques espoirs. Celui de continuer à susciter des vocations auprès des jeunes que nous accompagnons toute l’année et dès la petite enfance dans la découverte de la photographie et qu’ils découvrent, non seulement, ce qu’offre la photographie comme moyen d’expression mais également le plaisir de vivre cette expérience intime et collective d’une rencontre artistique. Celui de donner confiance et soutenir les jeunes photographes en proie aux doutes si nombreux quand on débute. Celui de poursuivre cette ouverture sur le monde, sur l’ailleurs et sur les autres à l’heure où la tentation du repli sur soi n’a jamais été aussi grande. Grâce à la mobilisation de toute une communauté, du soutien de l’ensemble de nos partenaires et mécènes, le festival offre chaque été une programmation et une expérience d’exception. Le chemin parcouru est grand mais notre envie et notre énergie sont intactes. Stéphanie Retière-Secret Directrice du Festival Photo La Gacilly Dates1 Juin 2023 10 h 00 min - 1 Octobre 2023 19 h 00 min(GMT-11:00) OrganisateurAssociation Festival Photo La GacillyLearn More En savoir plus CalendrierGoogleCal A LIRE Le Festival Photo La Gacilly célèbre cette année ses 20 ans ! Marque-page0
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