Natalya Saprunova et Kamila K Stanley primées au festival Les Femmes s’exposent

Lors du week-end d’inauguration de la 6ème édition du festival Les Femmes s’exposent, l’équipe organisatrice à pu remettre les prix à deux photographes vivant en France grâce au soutien des partenaires, Fujifilm, la Saif et la copie privée. Natalya Saprunova et Kamila K Stanley ont ainsi été récompensées pour leur travaux respectifs sur la fonte des glaces et sur l’homophobie au Brésil. Deux projets engagés qui visent à éveiller les consciences de l’urgence climatique pour l’une et la montée du fascisme pour l’autre. Découvrez aujourd’hui les lauréates 2023 !

« Permafrost, le froid n’est plus éternel » de Natalya Saprunova
GRAND PRIX FUJIFILM x LES FEMMES S’EXPOSENT, sur le climat

© Natalya Saprunova

Un fait indéniable concernant le dérèglement climatique aujourd’hui est la fonte des glaces, non seulement dans les océans. Le permafrost – ce froid souterrain autrefois considéré comme « éternel » – subit également les conséquences du changement climatique. Habituellement, seule la couche supérieure du sol dégèle en été, permettant ainsi le développement de la végétation. Cependant, en raison du réchauffement, un dégel partiel des couches profondes est en cours. Une zone plus vaste que la France et l’Allemagne réunies est en train de fondre pour la première fois depuis 11 000 ans.
La Russie abrite la plus vaste zone de permafrost au monde, dont une très grande partie se trouve en Yakoutie couvrant plus de 3 millions de kilomètres carrés. Ce permafrost, vieux de plus de 700 000 ans, est riche en matière organique. Le dégel actuel a de nombreuses répercussions sur les populations locales, notamment l’affaissement des terrains, l’effondrement des bâtiments, la rupture des oléoducs, la déformation des routes et les perturbations des écosystèmes. De plus, il entraîne la libération de dioxyde de carbone et de méthane, des gaz extrêmement actifs et amplificateurs du dérèglement climatique.

Natalya Saprunova, originaire de la Russie arctique sur la péninsule de Kola à Mourmansk, est une photographe documentaire, et membre de l’agence – Zeppelin. Durant ses études supérieures de professeur de français en Russie, elle travaillait comme photojournaliste pour le quotidien « Le Messenger de Mourmansk ».
Arrivée en France en 2008, elle a étudié et travaillé dans la Communication / Marketing pendant 8 ans à Paris. Fin 2016, elle abandonne son CDI pour revenir à la photographie. Naturalisée Française et diplômée de l’école des métiers de l’information EMI-CFD au printemps 2020, elle continue à explorer les problématiques de la société moderne liées à l’identité, l’intégration, le changement climatique, la jeunesse, la féminité et la spiritualité.
Par ailleurs, étant passionnée par la transmission des savoirs, elle donne des cours de photographie à l’école Graine de Photographe depuis fin 2016. Natalya a également accompagné des voyages photos en Russie à Saint-Petersbourg et au lac Baïkal.

« TENHA ORGULHO / Sois fier·e » de Kamila K Stanley
PRIX SAIF x LES FEMMES S’EXPOSENT sur les intimités

© Kamila K Stanley

Aujourd’hui, le Brésil est le pays le plus dangereux pour les personnes LGBTQIA+ ; la moitié des meurtres homophobes dans le monde y sont commis. En 2018, le pays que je connais commence à changer. Le spectre du fascisme resurgit en la personne de Bolsonaro et de son agenda d’extrême droite. Les attaques homophobes se multiplient tout au long de sa présidence.
Partie d’un cercle intime, j’ai sillonné le pays durant 4 ans. Je voulais me distancier des stéréotypes de la culture queer latine (hypersexualité, prostitution, toxicomanie). Chaque portrait cherche à renvoyer une image dont la personne peut être fière.
Des favelas surplombant Rio aux quartiers chics de Sao Paulo, ces portraits sont entremêlés avec des apparitions de la faune luxuriante brésilienne, établissant un parallèle entre les violences exercées par l’homme aux populations LGBTQIA+ et celles infligées au vivant (déforestation de l’Amazonie, destruction de la biodiversité), résultant de constructions sociales d’oppression patriarcale.
Des extraits de témoignages sont retranscrits dans ce projet, accompagnés de faixas de rafia, banderoles populaires peintes accrochées sauvagement à travers le pays, commandées pour l’occasion.
TEHNA ORGULHO cherche à rendre visible une communauté marginalisée tout en proposant un récit d’espoir et de résistance.
L’exposition sera à découvrir à la Maison des photographes – UPP, à Paris, du 3 au 27 octobre 2023.

Kamila K Stanley est une photographe anglo-polonaise installée à Paris. Après une enfance entre plusieurs cultures, elle trouve un réflexe argentique dans un junkstore et apprend la photo en autodidacte.
Adolescente, elle décroche ses premières commandes en s’armant de son portfolio et en allant toquer aux portes de magazines. Aujourd’hui, elle est photographe indépendante et professionnelle. Son travail a remporté des prix internationaux; et a notamment été publié par TIME, The British Journal of Photography, The Guardian, The Huffington Post, Le Parisien, Les lnrocks, Fisheye Magazine, Konbini, VICE et i-D.

A LIRE
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INFORMATIONS PRATIQUES

mer07jui(jui 7)10 h 00 mindim03sep(sep 3)18 h 00 min6ème édition Les Femmes s'exposent OrganisateurLes Femmes s'exposent

Détail de l'événement

Cette sixième édition des Femmes s’exposent s’installe dans la continuité, celle d’un rendez-vous annuel de la photographie qui se veut aussi un espace de réflexion sur le métier et, plus

Détail de l'événement

Cette sixième édition des Femmes s’exposent s’installe dans la continuité, celle d’un rendez-vous annuel de la photographie qui se veut aussi un espace de réflexion sur le métier et, plus particulièrement, sur le statut des femmes photographes.

Le monde de la photo a connu ces vingt dernières années des évolutions profondes avec l’arrivée du numérique. L’irruption de l’Intelligence artificielle (IA) est un nouveau défi majeur pour les acteurs de la photographie. Nous assistons à une accélération du progrès qui va davantage questionner la véracité de l’information, à cause des manipulations des images, parfois indiscernables. Les répercussions potentielles sur le métier de photographe, déjà précaire – pour les femmes, surtout –, sont préoccupantes. La pertinence des sujets et la création artistique resteront plus que jamais centrales pour continuer à avoir de la visibilité.

Cette année, le Festival consacre une exposition à la photojournaliste iranienne Forough Alaei. Son pays voit une génération de jeunes femmes engagées politiquement, qui commencent à se structurer en mouvement. La photographe a saisi à travers son objectif ces héroïnes qui défient, au risque de leur vie, la perpétuelle domination des hommes imposée par le gouvernement ultraconservateur dans un Iran, à présent, au cœur d’une crise économique sans précédent.

La programmation 2023 raconte de façon toujours aussi diverse à travers le prisme de l’art, du reportage ou du documentaire notre époque traversée par de profonds bouleversements : dérèglement climatique, inégalités sociales et économiques, vieillissement de nos sociétés, etc.

Béatrice TUPIN
Présidente du festival

LES EXPOSITIONS 2023:

– Héroïnes d’Iran : Forough Alaei
– Le portrait mis en scène Rétrospective : Isabelle Chapuis
– Passé composé (Bourse, Résidence à Houlgate) : Roxane Daumas
– Manifiesto del Agua (Manifeste de l’eau) : Sanne Derks
– Aging Japan (Le Japon face au vieillissement) : Noriko Hayashi
– Les Madjinis à Mayotte – Des corps habités : Bénédicte Kurzen
– Stage of Mind : JeeYoung Lee 이지영
– Celles et ceux que tu ne vois pas : Ana Mendes
– Twin Oaks (Bourse « Les États-Unis aujourd’hui » du Festival Les Femmes s’exposent) : Edith Roux.
– Saamis, nous vivions dans la toundra : Natalya Saprunova
– Un miel au goût amer : Margaux Senlis
– Destination finale : Ghana : Isabelle Serro
– Le crépuscule des glaciers d’Afrique : Adrienne Surprenant

Photo : © Forough Alaei

Dates

Juin 7 (Mercredi) 21 h 00 min - Septembre 3 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00)

Organisateur

Les Femmes s'exposent

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