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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsChristine Ollier et son équipe ont inauguré la quatrième édition du Champ des Impossibles, ouvrant au public une vingtaine d’expositions dont la thématique centrale est le règne animal. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .04 rédigé par Emmanuel Berck. Aujourd’hui, rencontre avec Marina Le Gall qui expose ses sculptures dans l’église de Saint-Aubin-des-Grois. Peintre, sculptrice, graveuse, surtout céramiste… Marina Le Gall aime observer et peindre la nature depuis sa prime jeunesse. En sculpture, elle donne vie à un « petit peuple » d’animaux, qu’elle modèle à partir de terre, puis émaille en prenant soin de jouer avec les couleurs et les textures. Chaque pièce est conçue individuellement et raconte un épisode de la vie de l’artiste ou un événement d’actualité. Passionnée de dessins de presse, Marina Le Gall se sert de ses petits animaux pour raconter leur histoire, à l’instar des fables. Un renard lit un journal, un lapin danse, des poules font leurs coquettes. « La sculpture est un des moyens me permettant d’arriver à mes fins, explique-t-elle. Je ne travaille pas exclusivement la céramique, je peux inclure du bois, des tuiles émaillées, je peux peindre ou assembler. L’objectif est d’inventer mes propres histoires, souvent sous la forme de caricatures ». Roger pêcheur, année 2021, faïence émaillée, échelle un jeune phoque © Marina Le Gall De la Bretagne aux Beaux-Arts Marina Le Gall a été élevée dans une ferme bretonne. Ses grands-parents possédaient un élevage de cochons, son père était charcutier et chasseur. « J’ai moi-même obtenu mon permis de chasse et accompagnait mon père dès que possible. Je l’ai souvent aidé à découper des cochons ou des chevreuils, ce qui m’a donné une certaine compréhension de ces animaux. Grâce à la chasse, j’ai perfectionné mes connaissances ornithologiques ; je n’hésitais pas à me rendre sur le passage des oiseaux migrateurs partout en France afin de les observer. Parallèlement, j’ai commencé à vendre des peintures à partir de 14/15 ans. J’utilise les animaux pour décrire certains épisodes de ma vie ou certains traits de la société. Mais surtout, à force de les « démonter » avec mon père, il fallait bien que je m’attache à les « remonter », mais sans aller vers une reproduction naturaliste : ils sortent tout droit de mon imagination, et sont à la fois identifiables et décalés ». Jongler avec le ciel, année 2022, faîence émaillée, échelle 1 pour un lapin de garenne © Marina le Gall Après des études de graphisme à Rennes, Marina Le Gall entre aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Philippe Cognée. C’est là qu’elle découvre la céramique. Son travail de fin d’études porte sur le renard, qui la fascine par son intelligence. Depuis lors, elle n’a plus lâché son petit peuple. Ses céramiques sont par certains côtés des peintures en 3 dimensions. Elles sont relativement brutes, quelque peu indéfinies et conservent les marques de modelage, le geste du sculpteur comme le trait du pinceau. L’une des caractéristiques de son style réside dans un émaillage débridé : « C’est un peu comme les couleurs d’un paysage vues d’un train. Elles se mélangent, le paysage entre en mouvement. La polychromie donne vie aux personnages. » Ses œuvres sont joyeuses, comme prises sur le vif, les postures sont souvent rocambolesques. Côté inspiration, elle puise aussi bien dans l’art ciselé d’Albrecht Dürer que dans l’univers de plasticiens contemporains comme Gilles Aillaud et Romain Bernini. Autre source d’inspiration : la musique. Elle crée en s’appropriant le rythme des morceaux de rock anglais ou post-punk qu’elle apprécie tout particulièrement : « Quand j’écoute autre chose, le résultat n’est pas le même. Je travaille réellement au rythme de cette musique ». A l’église de Saint-Aubin-des-Grois Vue d’exposition © Camille Pozzo di Borgo Vue d’exposition © Camille Pozzo di Borgo Dans le cadre du Parcours Art et Patrimoine en Perche 2023, Marina Le Gall présente de nouvelles créations, dont certaines monumentales, dans le cadre charmant de l’église de Saint-Aubin-des-Grois. Cet écrin patrimonial habilement restauré, abrite un autel du XVIIIe siècle d’allure baroque et des peintures d’inspiration franco-espagnole auxquelles l’artiste à décider de répondre en clin d’œil. Au centre de la nef, un ours humanoïde jubile en terrassant un dragon. Construit en terre et faïence, l’ours est un assemblage de plusieurs grands morceaux. Cette céramique à taille humaine est en référence directe à l’iconographie religieuse qui a représenté au cours de l’histoire des arts populaires Saint-Michel en ours… Il en est de même pour la Pietà, dans laquelle la vierge est représentée en louve et tient un Christ dont le corps est celui d’une oie. Cette œuvre aussi est d’importance (140×110 cm), d’autres sujets de taille plus réduite sont à découvrir, tels un lapin sur un banc lisant un livre de messe ou une femme allaitant dans un confessionnal. Bien qu’elle se revendique athée, Marina Le Gall puise dans l’histoire des religions et dans les légendes grecques et romaines « pour raconter de belles histoires ». Si le ton est souvent décalé, ses œuvres évoquent son lien avec le territoire, la ruralité, la vie quotidienne. « Mes animaux sont toujours identifiables, bien qu’ils soient décalés et habités d’une intention humaine. Ils sont interprétés et caricaturés, par exemple en grossissant certains traits (gros ventre, oreilles démesurées…). Cet anthropomorphisme me permet de raconter des histoires à la manière d’Esope ou de La Fontaine. L’animal est un support pour parler d’autre chose ». Si l’homme n’est jamais montré, sa présence est toujours sous-jacente. L’artiste invite ainsi le visiteur à s’éloigner de lui-même pour aller au cœur du vivant. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam29avr(avr 29)10 h 00 mindim04jui(jui 4)18 h 00 minLe Champ des Impossibles .04Le règne animalMoulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementLe Règne Animal est une thématique transversale qui pose la question du devenir animal en regard des dictats imposés par l’homme envers les autres espèces, celles avec qui il cohabite Détail de l'événement Le Règne Animal est une thématique transversale qui pose la question du devenir animal en regard des dictats imposés par l’homme envers les autres espèces, celles avec qui il cohabite et socialise, celles qu’il élève et mange, celles qu’il admire, observe, parfois chasse encore et celles qu’il protège de la disparition en regard de celles qu’il anéanti. Ce thème, comme celui de l’Arbre en 2022, résonne avec les problématiques contemporaines et exemplarise les différents regards et échanges de notre société avec le monde animal. La scène artistique foisonne d’une multitude d’approches sous-tendues par un désir de témoignage et d’hommage envers ce(s) monde(s) parallèle(s). Les regards sont portés par la fascination pour le sauvage et l’infinie beauté des espèces, la dialectique incessante entre l’animalité de l’homme et l’humanité animale, la dénonciation de la violence, les volontés militant pour la protection des espèces, et aussi bien sûr par l’amour et la “coupable” tendresse que tout un chacun leur porte. Ce règne, ou plutôt ce qu’il en reste, est un thème éternel qui alimente l’histoire, la mythologie, les religions, la philosophie et même les sciences. Il replace l’homme dans le grand univers et l’oblige à se questionner sur son rapport au monde dit “sauvage” et à son positionnement entre animalité et humanité. De tout temps, la volonté a été de distinguer l’être humain des autres espèces animales pour préverser les conditions de la domination de l’homme d’un point de vue tant symbolique que physique. Les mythologies et certaines religions ont pu auréoler l’animal et déifier ses pouvoirs tandis que le débat sur la distanciation des espèces alimente toujours les braises du foyer social et philosophique. De facto les comportements de l’homme sont modelés par la définition de cette humanité qui dicte les conditions de sa pensée et de ses échanges avec le monde animal, si proche mais qui semble nécessaire de maintenir à distance. Le philosophe contemporain Jean Christophe Bailly redéfinit le règne animal comme Le versant animal, un versant ouvert et distinct qui ne nous appartient pas malgré tous les efforts de domination prodigués depuis la nuit des temps. De nos jours ce n’est plus en effet le temps d’un règne mais plutôt celui de ses reliquats chimériques berçant encore les aberrations de nos (im)postures dialectiques et de nos actes, car nous avons confiné la vie des espèces en les cantonnant à de petits territoires protégés, au mieux, et, au pire, à l’enfermement. Après les avoir chassés, nous les avons domestiqués, transformés en bêtes d’élevage, leur ôtant le statut d’être vivant pour les transformer en chair, d’une manière, parfois tempérée d’humanisme, parfois scandaleuse. Depuis quelques décennies nos comportements accélèrent la mise en péril des écosystèmes et menace les systémies animales, alors même que la présence animale est partout dans notre société enrichissant autant notre humanité que notre culture. L’image occupe une place essentielle dans la pensée animale car elle permet de projeter en toute liberté les débats qui la traversent. L’artiste peut porter un tendre regard sur l’animal de compagnie en exposant nos drôles d’interactions, documenter les conditions des relations humaines et animales en fonction de différents niveaux socio-économiques, parfois dénoncer les exploitations dépassant de loin le nécessaire alimentaire, rendre compte de la colonisation des territoires et le confinement des animaux, évoquer la fascination pour les espèces encore sauvages et pour ces mondes parallèles et bien sûr se nourrir des mythes et légendes qui leur confèrent de singuliers pouvoirs. SÉLECTION ARTISTIQUE Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française avec des artistes référentiels en regard de l’animalité comme Françoise Pétrovitch, Karen Knorr, Julien Des Monstiers. La sélection est coordonnée avec les résidences et a permis de produire des ensembles en lien avec le territoire d’Yves Trémorin, Sébastien Gouju et de l’américaine Anne Rearick grâce au soutien d’AM ART et en coproduction avec l’Ecomusée, PNR et le Moulin Blanchard. Le lauréat Mathieu Lion de la résidence Capsule – DRAC Normandie – montre également un bel ensemble. Deux importantes productions de Manoli Gonzalez et Camille Pozzo di Borgo ont reçu le soutien du Fonds Regnier pour la Création. La photographie garde sa place majeure et est complétée avec les travaux d’Aurélie Scouarnec, de Francesca Todde, celui d’Irène Jonas inspiré par Rosa Bonheur et Le Bestiaire de Catherine Poncin. Le programme permet aussi de faire connaitre des artistes émergents sur ce territoire riche de créateurs, Isabelle de Noaillat, Djabril Boukhenaissi et Jimmy Beunardeau. D’autres coups de coeur de Christine Ollier pour des oeuvres originales et puissantes viennent parachever la sélection comme les incroyables totems de Benoit Huot, l’installation de Sylvain Wavrant inspirée des métamorphoses d’Ovide et les animaux espiègles de Marina Le Gall et ceux de Martine Camillieri. Photo : Série Rosa Bonheur… Réminiscences, 2021 ©Irène Jonas / agence révélateur DatesAvril 29 (Samedi) 21 h 00 min - Juin 4 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Get Directions CalendrierGoogleCal Favori1
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