Didier Mandart, fondateur de la galerie L’Angle, est notre invité

Portrait d’enfance de Didier Mandart, Astronaute, 1971

Cette semaine, nous restons dans la région Nouvelle-Aquitaine, mais nous quittons Bordeaux pour le pays basque. C’est le gérant et fondateur de la galerie L’Angle, située à Hendaye (64), Didier Mandart qui prend les rênes de notre rubrique l’Invité·e de la semaine jusqu’à vendredi. Designer et collectionneur passionné de photographie, Didier Mandart a ouvert sa galerie entièrement consacrée à la photographie contemporaine d’auteur en 2018. À travers ses cartes blanches, découvrez son univers et ses coups de cœur…

Didier Mandart est né en Bretagne en 1965, prêt à affronter son futur et des étoiles plein la tête pour le façonner… Petit-fils et fils de commissaires-priseurs mais plus intéressé d’avenir que d’antiquités, il choisit après un premier cursus technique, de poursuivre des études supérieures de design industriel à Paris dans la toute première école française du genre, dont il sort diplômé en 1988. Au préalable, un premier appareil photo Kodak Instamatic 50 reçu à 8 ans en cadeau de 1ère communion, puis rapidement, l’emprunt du Focafleix de son père, vont amorcer son amour pour la photographie. Plus tard, il acquerra un « vrai » réflex avec son tout premier salaire de designer, en Allemagne. Professionnel du design dans le domaine de la mobilité en France, Allemagne et Espagne durant plus de trente ans, et amoureux des voyages, la photographie, sa troisième passion, ne va jamais le quitter. Sa pratique personnelle, les visites d’expositions, les rencontres avec les artistes et le début d’une collection vont faire qu’il choisit enfin en 2018 d’en faire une véritable activité. Au Pays basque, proche de Biarritz et de San Sebastian (Espagne), à Hendaye où il est désormais installé avec sa famille au bord de l’océan, il saisit l’opportunité de créer une galerie qu’il consacre à faire découvrir à un large public, et à défendre, une photographie contemporaine d’auteurs. Depuis, avec trente photographes et une quarantaine d’expositions présentées en son espace, plus d’autres hors les murs (en région et à Arles en 2019 et 2022), L’ANGLE (dont le nom exprime la partie d’un sujet considérée du point de vue de celui qui le regarde), concentre sa programmation artistique vers ce qui fait l’essence visible et invisible, de notre relation au vaste monde. Avec comme thème de prédilection du galeriste, l’écosophie qui met en avant l’urgence de replacer l’humain au sein d’un tout.

https://www.langlephotos.fr/

Le portrait chinois de Didier Mandart

Si j’étais une œuvre d’art : Misterios, de Christian Boltanski : les sirènes du vent qui dialoguent avec les baleines à Bahia Bustamente, Patagonie, Argentine.
Si j’étais un musée ou une galerie : La grotte d’Altamira, en Espagne : la « chapelle sixtine du paléolithique ».
Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): Denis Brihat, ou comment par la photographie : « Voir le monde dans un grain de sable et le paradis dans une fleur sauvage, tenir l’infini dans le creux de la main et l’éternité dans une heure » – Auguries of innocence, William Blake.
Si j’étais un livre : L’usage du monde, de Nicolas Bouvier.
Si j’étais un film : Urga, de Nikita Mikhalkov, magnifique fable écologique.
Si j’étais un morceau de musique : Einstein on the beach, de Philip Glass.
Si j’étais un photo accrochée sur un mur : Earth from space, mission Apollo 11, NASA 1969.
Si j’étais une citation : «  L’avenir, c’est du passé en préparation ». Pierre Dac
Si j’étais un sentiment : L’empathie.
Si j’étais un objet : Un crayon, prolongement de la main et de l’esprit.
Si j’étais une expo : The Matter of Time, de Richard Serra, au musée Guggenheim de Bilbao.
Si j’étais un lieu d’inspiration : La petite plage bretonne plein ouest que je fréquente depuis ma naissance.
Si j’étais un breuvage : Le whisky corse, qui réunit merveilleusement les Highlands et le maquis.
Si j’étais un héros : Volodymyr Zelinsky.
Si j’étais un vêtement : Un bonnet de marin, breton.

CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉ

• Carte blanche à Didier Mandart : ÆNCRAGES de Patxi Laskarai (mardi 20 juin 2023)
• Carte blanche à Didier Mandart : Rencontre avec Fabrice Domenet (mercredi 21 juin 2023)
• Carte blanche à Didier Mandart : De l’importance de traiter de l’écosophie en photographie (jeudi 22 juin 2023)
• Carte blanche à Didier Mandart : De la proximité avec le·s public·s  (vendredi 23 juin 2023)

EN CE MOMENT À LA GALERIE

L'Angle Photographie6 Rue des Citronniers, 64700 Hendaye

jeu11mai(mai 11)11 h 00 mindim25jui(jui 25)19 h 00 minPatxi LaskaraiÆNCRAGESL'Angle Photographie, 6 Rue des Citronniers, 64700 Hendaye

Détail de l'événement

L’ANGLE présente ÆNCRAGES, une exposition accompagnée d’un livre éponyme de photographies de Patxi Laskarai aux éditions Zortziko / Texte de Gil Arrocena. En révélant ce qui est caché dans le visible,

Détail de l'événement

L’ANGLE présente ÆNCRAGES, une exposition accompagnée d’un livre éponyme de photographies de Patxi Laskarai aux éditions Zortziko / Texte de Gil Arrocena.

En révélant ce qui est caché dans le visible, les photographies de Patxi Laskarai manifestent leur vocation d’ordre sacré. Au contraire de montrer des paysages, elles embrassent l’esprit d’un lieu avec son atmosphère propre. Patxi Laskarai transmet ses expériences vécues sur le mont Okabe, où il retrouve l’immémoriale présence des mythes basques liés à la nature. C’est pourquoi, riches de leur tonalité affective, ses photographies mystérieuses ont le pouvoir de relier la conscience au monde. Avant tout elles évoquent la réminiscence d’une dévotion à l’alpha et l’omega de tout ce qui nait. Originaire de Lecumberry, en Basse- Navarre, et passionné de culture basque, Patxi Laskarai sait que notre relation avec la transcendance reste ancrée à la terre. L’artiste modèle ses images pour y célébrer la nature d’Okabe sans pompe ni afféterie. La composition, les flous et les couleurs en demi-jour contribuent à faire vibrer une présence tellurique dans laquelle les noirs de l’encre pigmentaire se combinent aux papiers manufacturés de Juan Barbe, fournisseur de Chillida, Barceló ou Tàpies. Opposées au naturalisme, de telles oeuvres font ressentir des ambiances qui interrogent les fondements de notre réalité. ÆNCRAGES exalte l’aura d’Okabe. En rapprochant l’individu de son milieu et de son histoire, Patxi Laskarai déploie une surprenante hiérophanie d’où surgit le sacré. Au croisement de la conscience subjective et de la mémoire collective, ses photographies atemporelles sont riches d’une multiplicité d’interprétations capables de transformer durablement notre regard.

– Gil Arrocena, écrivain et journaliste culturel

Dates

Mai 11 (Jeudi) 22 h 00 min - Juin 25 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

L'Angle Photographie

6 Rue des Citronniers, 64700 Hendaye

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