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Partager Partager Temps de lecture estimé : 4minsPour sa troisième carte blanche éditoriale, notre invité de la semaine, Alain D’Hooghe, directeur de la box galerie fait un saut dans le temps, 170 ans en arrière, pour nous parler de l’arrivée et de l’utilisation du ferrotype. Un procédé du tirage photographique particulièrement populaire au 19e siècle, car moins cher et moins fragile que les autres procédés. Si il a été utilisé durant de longues décennies, l’âge d’or du ferrotype se situe entre les années 1860 et 1890, c’est ainsi que l’on a pu immortaliser en image l’Histoire des États-Unis. Aujourd’hui, il ne s’agira pas de commenter une image mais d’évoquer tout un pan étonnamment méconnu de l’histoire de la photographie. Découvert en 1853 par un Français comme une alternative moins chère et moins fragile que l’ambrotype ou le daguerréotype, mais véritablement mis au point en 1856 dans l’Ohio, le ferrotype s’est imposé aux États-Unis comme le procédé photographique le plus populaire (parce que le plus accessible) de la seconde moitié du 19e siècle. L’essor rapide et spectaculaire du ferrotype (ou tintype) est lié à l’épisode tragique de la guerre de Sécession ; les recrues emportaient dans leur portefeuille ou dans un écrin le portrait de leurs proches, de leur fiancée, de leur épouse et, à leur tour, envoyaient à ceux-ci leur propre portrait parfois réalisé non loin du front. Trop souvent, ils n’étaient pas appelés à se revoir. Après la guerre, en quelques années, des milliers de photographes ont ouvert des studios jusque dans les villes les plus reculées du continent tandis que d’autres optaient pour l’itinérance, installant leur studio-tente dans les campagnes en suivant généralement le calendrier des foires ponctuant la vie locale. Pour se faire tirer le portrait, on s’habillait de son mieux quand on en avait les moyens, sinon l’habit de tous les jours faisait l’affaire. On posait parfois en extérieur mais le plus souvent devant un fond, simple drap blanc ou toile peinte en dérisoire trompe l’œil. Même s’il fut utilisé jusque dans les années 1930, l’âge d’or du ferrotype se situe entre les années 1860 et 1890. Ces quatre décennies ont profondément marqué et transformé l’histoire des États-Unis: guerre de Sécession, abolition de l’esclavage, conquête de l’Ouest et installation de colons sur des terres inconnues, guerres indiennes, ruée vers l’or, immigration importante en provenance d’Europe et d’Asie, construction du chemin de fer, industrialisation, commercialisation de l’agriculture, luttes ouvrières, engorgement des grandes villes,… Nul besoin de manuels d’histoire : le cinéma, la télévision, la littérature, la musique parfois nous ont rendu tous ces épisodes on ne peut plus familiers ; d’une certaine manière, ils font désormais partie de notre mémoire collective, presque de notre propre histoire, en tout cas de notre mythologie. Néanmoins, ces hommes, ces femmes et ces enfants que nous regardons et qui nous regardent nous renvoient autant à la réalité qu’à nos fantasmes. Rien ici d’édulcoré ni de licence fictionnelle : souvent sans le moindre apprêt, ceux qui choisissaient de poser pour l’objectif du ferrotypiste ne répondaient qu’à une envie, qu’à un besoin : « Voyez-moi tel que je suis à ce moment précis de mon existence. » Et ne m’oubliez pas, est-on tenté d’ajouter. Un siècle et demi plus tard, la charge émotionnelle est intacte, voire accrue. Nous ne saurons rien – ou si peu – de ces êtres au destin banal ou tragique, rien de leurs bonheurs ni de l’âpreté de leur vie, mais à les regarder aujourd’hui, rien ne nous empêche d’imaginer, de rêver, de les faire entrer dans notre quotidien comme ils nous invitent involontairement à pénétrer le leur. C’est cela, aussi, la magie de l’image photographique. EN CE MOMENT À LA GALERIE box galerie102 chaussée de Vleurgat 1050 Bruxelles sam09sep(sep 9)14 h 00 minsam21oct(oct 21)19 h 00 minaquí · ahí · allí *box galerie, 102 chaussée de Vleurgat 1050 Bruxelles Détail de l'événement* ici · là · là-bas Présentée dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, cette exposition propose des extraits de cinq séries de photographies dont les Détail de l'événement * ici · là · là-bas Présentée dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, cette exposition propose des extraits de cinq séries de photographies dont les auteurs ont récemment publié une monographie. Ensemble, ces images dressent un panorama représentatif – sinon exhaustif – de la vitalité de la photographie espagnole contemporaine. Habitué des résidences d’artiste, Israel Ariño (Barcelone, 1974), à qui la galerie a déjà consacré deux expositions personnelles, a investi un territoire que l’on aurait pu croire a priori peu photogénique : Amiens et les communes pour la plupart rurales qui l’entourent. En compagnie d’une anthropologue, Ariño réussit avec le brio qu’on lui connaît désormais à dévoiler l’inattendu, à capter la beauté discrète mais réelle de ce qui apparaît de prime abord comme banal. Le titre du projet (devenu ensuite celui du livre publié par Anomalas), On nous a dit qu’il n’y avait rien et nous sommes allés le chercher, est on ne peut plus explicite. Pour Alex Llovet (Barcelone, 1974), il s’agit de construire un discours poétique conceptuel, où le quotidien est sublimé pour révéler des réalités au-delà des apparences, remettant ainsi en question les limites entre la réalité et la fiction. Summer’s Almost Gone (publié par Ediciones Posibles) réunit des photographies qui ont pour protagonistes sa compagne et leurs deux filles, au cours de vacances passées en Angleterre et l’Espagne entre 2016 et 2021. Au final, cela donne lieu à une sorte d’album de famille idéal où le quotidien est sublimé, où l’intime tend vers l’universel. Jordi Guillumet (Barcelone, 1953) est actif sur la scène photographique espagnole depuis les années 1980. Enseignant, expérimentateur infatigable, il surprend ici avec la série Registro pendiente (lauréate de la sixième édition du concours Fotocanal, organisé par la Communauté de Madrid et également publiée par les éditions Anomalas), réalisée avec sa complice Mònica Roselló (Tarragone, 1961) ; ils proposent des compositions de trois images chacune, liées formellement ou thématiquement, laissant le lecteur se construire sa propre histoire à partir d’associations faussement simples, toujours ouvertes à toutes les interprétations, à tous les possibles, accordant la même importance à un visage, un poème, un serpent, un livre, un chemin, la mer, un miroir,… Le monde est fait d’images, d’un nombre incalculable d’images. À nous de leur donner du sens, notre sens. Marta Sellarés (Calatayud, 1996), quant à elle, explore le monde de l’enfance à travers nombre de métaphores qui illustrent tour à tour les peurs, la magie de la découverte ou encore les premières expériences marquantes. Une grange, une grotte ou le fond d’un jardin constituent des univers improbables, théâtre de nos apprentissages fondamentaux. Tout cela évoqué avec une extrême délicatesse, à l’aide d’une palette aux nuances subtiles. Opérant lui aussi en couleurs, Mikel Bastida (Bilbao, 1982) nous entraîne à sa suite dans un voyage à travers une Amérique fictive, nourrie de littérature et de cinéma. Avant d’être le titre de cette série et du livre qui en découle (publié par RM comme suite au prix « Fotolibro <40 » décerné annuellement par la Communauté de Madrid) Anarene fut le nom donné par Peter Bogdanovich à la petite ville du Texas où se déroulait l’intrigue de son film The Last Picture Show (1971), nom qu’il emprunta par ailleurs à une ville bien réelle mais rayée de la carte dans les années 1950. Anarene est le fruit de plusieurs séjours effectués par Bastida aus USA. Des voyages (road trips) étalés sur huit ans, guidés par ses souvenirs de cinéphile, à la recherche de mythes et de fantômes à partir de situations bien concrètes, d’hommes et de femmes bien réels. Mais qu’est-ce que la fiction sinon une déformation du réel ? De la couleur et du noir et blanc ; de l’argentique et du numérique ; des formats modestes ou plus spectaculaires ; des corps, des paysages, des natures mortes, de l’architecture, de la nature, des enfants, des animaux, des adultes, de petites et de plus grandes choses. Du documentaire et de la poésie. La photographie dans toute sa diversité, sans recours aux effets faciles ou inutiles. Ici – en-dedans de nous, dans les tréfonds de l’âme. Là – à proximité, dans l’intime. Là-bas – au loin, dans l’imaginaire. Alain D’Hooghe Les photographes Israel Ariño Mikel Bastida Jordi Guillumet & Mònica Roselló Alex Llovet Marta Sellarés Photo : © Israel Ariño DatesSeptembre 9 (Samedi) 1 h 00 min - Octobre 21 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) Lieubox galerie102 chaussée de Vleurgat 1050 Bruxelles box galerie102 chaussée de Vleurgat 1050 BruxellesLa galerie est ouverte du mercredi au samedi de 14h à 19h Get Directions CalendrierGoogleCal Favori0
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