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Le fonds Régnier pour la création, en collaboration avec l’agence VU’, vient de dévoiler les noms de ses cinq lauréats pour sa 4ème édition de mentorat photographique : #MP04. Un programme qui vise à accompagner de jeunes photographes prometteurs dans le développement de leur pratique artistique et de leur visibilité professionnelle. À ce jour, ce sont déjà 15 photographes qui ont pu bénéficier d’un accompagnement spécifique. Et jusqu’au 29 septembre, vous pouvez découvrir à la galerie VU’, les travaux des lauréats de la session précédentes.

Simon Arcache, Julie Charbonnier, Ophélie Loubat, Emeline Sauser et Etienne de Villars sont les lauréat·es de ce quatrième programme de Mentorat. Ils bénéficieront d’un dispositif personnalisé et transdisciplinaire combinant accompagnement de projet par des photographes-mentors, consultations d’experts, participation à des formations du programme VU’Education, rencontres professionnelles, ateliers collectifs, sous la supervision de l’équipe de VU’. A l’issue de 9 mois (d’octobre 2023 à juin 2024), un évènement public présentera les projets développés par ces photographes émergents, révélant ainsi leur talent aux amateurs et aux professionnels.

Simon Arcache
Français, né en 1992, vit et travaille à Paris.
simonarcache.com

© Simon Arcache

Musicien de formation, c’est aux Etats-Unis qu’il se forme à la photographie, accompagnant des musiciens de Blues sur scène comme dans leur quotidien. Depuis, sa démarche artistique explore l’intimité de communautés et interroge notre rapport à l’autre, à l’identité, aux sociétés et à l’histoire. Il expose régulièrement dans des festivals de photographie et ses travaux ont fait l’objet de parutions dans la presse spécialisée en photographie. En 2020, il remporte le Prix du Diaporama Sonore Diapéro, en partenariat avec Arte et L’Obs, pour son film photographique Freeman Vines. En 2023, il est lauréat du Prix Voltaire, en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux, pour sa série américaine Going Up Going Down qui prendra la forme d’une exposition itinérante en 2023 et 2024. Dans la cadre du mentorat, et dans la continuité de son intérêt pour la musique, il souhaite poursuivre un travail consacré aux Gnaouas. Confrérie de descendants d’esclaves, ces derniers ont opéré au fil des siècles un syncrétisme religieux entre Islam marocain et croyances de leurs ancêtres venus d’Afrique de l’Ouest. Ses membres sont reconnus au Maroc pour leur pratique de transes thérapeutiques musicales. Portant son attention sur le processus de transmission et le sentiment d’appartenance, il souhaite inscrire cette recherche dans un dialogue iconographique intergénérationnel, entre les aînés, gardiens du savoir, et une nouvelle génération porteuse d’évolutions, à la fois rituelles et musicales.

Julie Charbonnier
Française, née en 1993, vit à Lyon.
@charbonnier_julie

© Julie Charbonnier

Danseuse contemporaine de profession, elle développe une pratique photographique autodidacte. Son regard s’est développé en parallèle de la construction de son corps. A travers ses projets, elle fait coexister poésie et biographie pour mettre en œuvre une approche symbolique et sensible de l’intime. En 2023, son travail a été exposé à la Galerie Fisheye à Arles et à Lyon à la Galerie de la Librairie à Soi.e. Récemment, elle a amorcé une série sur l’amour à l’adolescence, Pour Toujours, lors d’un workshop avec Claudine Doury. Au cours du MP#04, Julie Charbonnier développera son projet, Nos solitudes partagées, qui convoque tout à la fois sa pratique de la photographie et de la danse. Dans cette série en cours, elle isole des fragments de corps et des portraits de danseuses dont elle partage l’intimité. Ces fragments tentent de refléter la solitude qu’elles partagent. Ces morceaux s’entrechoquent, comme leur corps sans cesse en déplacement, embrassés par l’éphémère. Ces corps scéniques et performants ont appris à ne laisser que très peu de place à la souffrance ou au doute. Image par image, elle tente de partager cette vulnérabilité qui les unit et de révéler la beauté de ces années passées à apprendre à les connaître.

Etienne de Villars
Français, né en 1988, vit à Marseille.
etiennedevillars.com

© Etienne de Villars

Photographe autodidacte, il a commencé par diffuser ses photographies dans la presse musicale en parallèle de son métier de journaliste et de réalisateur radio. Depuis 2019, il mène différents projets au long cours sur des thématiques s’articulant autour de la jeunesse, du territoire et de la mémoire. Aujourd’hui, sa démarche photographique est à mi-chemin entre l’écriture documentaire et une approche d’ordre lyrique, souvent nourrie de la parole et de la musique. Il définit sa pratique comme un moyen de provoquer des rencontres et d’explorer des mondes réels ou fictifs. C’est dans le désert du Sahara qu’Etienne de Villars veut réaliser son projet lors de cette année de mentorat. Avec Traverser – une enquête photographique, il tend à questionner les représentations que nous associons au désert, l’envisageant comme un cadre géographique mais surtout comme un axe symbolique pour une exploration aux frontières du documentaire et de la fiction. Ainsi, en parcourant l’Algérie et la Mauritanie, il récoltera une mémoire in situ, allégorique et sensible.

Ophélie Loubat
Photographe française, née en 1999, vit à Paris.
ophelieloubat.com

© Ophélie Loubat

Après des études en sciences politiques à l’université Paris X Nanterre et un travail dans des associations auprès de personnes exilées, elle débute une formation en Photojournalisme et photographie documentaire à l’EMI-CFD à Paris en 2022. En 2023, elle est lauréate du Prix Isem jeune photographe du festival Images Singulières avec la série Yves et Ismaïl. Sa pratique photographique répond à un désir d’aller à la rencontre des gens et de se souvenir. Elle constitue un moyen de mettre en lumière des questions sociétales par le prisme d’histoires intimes. C’est à la série Fusionnels, les parents solos et leurs enfants (titre provisoire) qu’elle souhaite se consacrer. Les foyers monoparentaux représentent une famille sur quatre en France. La monoparentalité, volontaire ou non, se situe hors du schéma familial traditionnel. Si ces situations sont de plus en plus courantes, elles induisent des formes d’isolement, de sacrifices personnels et une certaine stigmatisation. En entrant dans l’intimité de plusieurs familles, elle souhaite aborder les singularités comme les difficultés auxquelles elles font face ainsi que le lien parentenfant(s), souvent fusionnel. Elle souhaite également évoquer les notions de résilience, de construction identitaire des enfants, ainsi que le rapport à l’environnement intime, caractérisant un repère essentiel à l’équilibre familial.

Emeline Sauser
Française, née en 1990, vit à Paris.
emsauser.com

© Emeline Sauser

Après une hypokhâgne, khâgne à Lyon, Emeline Sauser termine une licence d’Histoire à Santiago du Chili et passe le diplôme de la formation Photojournalisme et photographie documentaire de l’EMI-CFD à Paris. Elle aime raconter des histoires, qu’elles soient vraies ou fictives, tout d’abord par l’écriture et le théâtre d’improvisation. En 2023, elle entame d’’autres formes de récits avec la photographie. Le processus de création du documentaire la fascine : rencontrer des gens, tenter de les comprendre, saisir une étape de leur vie, leur intimité, leurs fragilités. Elle souhaite désormais s’éloigner de la dimension photojournalistique et cheminer vers une forme où dialoguent poèmes et photographies, pour développer un projet à long terme intitulé Refuges. Le coeur de sa série est la reconstruction, plus précisément ce qui pousse les humains à continuer quand la vie s’écroule. Elle envisage une série en trois chapitres, avec trois jeunes aux parcours et aux histoires très différentes, chaque chapitre étant une porte vers un nouvel univers.

INFORMATIONS PRATIQUES

ven15sep(sep 15)12 h 30 minven29(sep 29)18 h 30 minExposition du Mentorat Photographique du Fonds Régnier pour la Création #03Exposition CollectiveGalerie VU', 58 rue Saint-Lazare, 75009 Paris

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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