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Pour sa première carte blanche, notre invité de la semaine, le galeriste parisien, Madé Taounza a choisi de partager son autre grande passion qu’est le cinéma. Porté par la citation de Jean-Luc Godard, « Le cinéma c’est 24 fois la vérité par seconde », il nous parle de plusieurs films mytiques, qui superposent l’image fixe et l’image animée. Réalisés par Chris Marker, William Klein, Paolo Giolo, Raymond Depardon ou encore Nan Goldin, Madé nous livre ici les quelques chefs d’œuvre à (re)voir !

« Le cinéma c’est 24 fois la vérité par seconde ». JL Godard

J’ai une autre grande passion : le cinéma.
Je voulais tenté un petit rapprochement dans le cadre de cette carte blanche.
Il va de soi que le cinéma est un art des images en mouvement…
Le Paradoxe génial étant que le cinéma ce sont des images fixes, placées l’une après l’autre, sur la pellicule. Image par image. Il en va ainsi, de la conception à l’enregistrement jusqu’à la projection.
Ainsi, la photographie au cinéma est toujours prise dans un mouvement. Mouvement réel, mouvement imaginaire, mouvement reconstitué. D’où l’intérêt sans doute des cinéastes photographes pour « le cinéma photographié », ce lieu où, précisément, cinéma et photographie cessent de s’exclure pour échanger au contraire leurs propriétés respectives.
Un des films les plus emblématiques est La Jetée (Chris Marker, 1962), (dont l’armée des 12 singes s’inspire largement).

D’autres auteurs vont alors imaginer des films composés de photographies.
Par exemple, William Klein qui restitue les combats de Muhammad Ali et les K.O. qu’il inflige à ses adversaires par une série de photos enchaînées, laissant deviner quelque chose d’un mouvement ultra rapide et suggérant par son geste photographique les déplacements du boxeur qu’aucune caméra ne peut enregistrer, sauf à les ralentir ou à les arrêter (Muhammad Ali the Greatest, 1964-1974).
Mon propos n’est pas exhaustif, mais je peux donner quelques pistes, de longs et courts métrages d’auteur, de William Klein à De Palma en passant par Wenders, Antonioni, Eustache…

Notamment ce court métrage : Filmarilyn de Paolo Gioli (1992) qui traite en rafale les images fixes des séances photos de Marilyn Monroe, à la vitesse de plusieurs images par seconde, des centaines et des centaines d’images fixes dans un film de neuf minutes, révélant que la plus grande star du XXème siècle est morte, non d’un abus de médicaments, mais d’un excès d’exposition aux flashes et objectifs du monde entier.
C’est cherche à fixer la couleur des mouvements, presque la vitesse de la lumière.

Un autre film que j’adore, « Les Photos d’Alix » de Jean Eustache : La photographe Alix Cléo-Roubaud, amie de Jean Eustache, commente ses photos à Boris Eustache, fils du cinéaste. Le jeune homme la relance parfois mais, la plupart du temps, il ne sait pas trop quoi répondre. Au fur et à mesure que le film avance, le lien entre ce qu’Alix décrit et ce que nous voyons apparaît de plus en plus complexe, jusqu’à ce que le commentaire ne corresponde plus aux photos. L’image et la parole sont définitivement brouillées.

Autres films à voir : Not Guilty for Abel (Gaëlle Vidalie, 2007) (sublimation du NY d’’Abel Ferrara), Les Années-Déclic, Raymond Depardon, 1983), The Ballad of Sexual Dependency, Nan Goldin ou encore Redacted, Brian De Palma, 2007.

Photo de couverture : La Jetée, Chris Marker, 1962.

ACTUALITÉS DE LA GALERIE

jeu14sep(sep 14)14 h 00 minven13oct(oct 13)19 h 00 minGabriel GomezJournal Il fallait venir hierGalerie Madé, 30 rue Mazarine 75006 Paris

jeu09nov(nov 9)10 h 00 mindim12(nov 12)19 h 00 minParis Photo 2023Grand Palais Ephémère, Champs de Mars - 75008 Paris OrganisateurParis Photo - Reed Expositions

La Rédaction
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