Pauline Vermare, conservatrice pour la photographie au Brooklyn Museum, est notre invitée 9 heures ago
Carte Blanche aux Filles de la Photo : « Y voir clair dans le méli-mélo de la Photo » disponible en e-book 3 jours ago
« Sourdre » Claudine Monchaussé à la Verrière, Bruxelles. Interview Nicolas Bourthoumieux 9 heures ago
Claudine Monchaussé à La Verrière, Fondation d’entreprise Hermès : Interview Damien Fragnon 4 jours ago
Solo show augmenté de Claudine Monchaussé à la Verrière, Fondation d’entreprise Hermès : Interview mountaincutters 5 jours ago
Partager Partager À l’heure où les budgets consacrés à la culture se resserrent un peu partout en France, FLOW fait figure d’exception. Ce nouveau rendez-vous artistique, dont la première édition a été inaugurée le 20 septembre dernier, s’installe en Occitanie. Porté par l’opérateur culturel The Eyes, fondé par Vincent Marcilhacy et Véronique Prugnaud, l’événement propose un parcours d’expositions à travers des lieux patrimoniaux de la région, en résonance avec les grands enjeux contemporains. Rencontre avec Véronique Prugnaud pour découvrir les contours de ce projet singulier. Ericka Weidmann : Comment est né ce projet de parcours artistique en Occitanie ? Portrait de Véronique Prugnaud © Florent Drillon Véronique Prugnaud : Ce projet coïncide avec un nouveau projet de vie puisque nous nous sommes installés à Montpellier il y a deux ans. À l’époque, nous avions lancé la Bourse Ronan Guillou, une résidence de création visant à explorer la relation de l’Humain à la Mer autour du territoire sétois. Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien de l’association M28, qui portait le candidature de Montpellier pour devenir Capitale européenne en 2028. C’est finalement Bourges qui a été choisie, mais M28 a tenu a développer une dynamique en réunissant plusieurs agglomérations en lançant un premier temps fort en septembre, appelé M25, cela nous a encouragé à initier FLOW. Nous sommes dans un contexte économique très fragile, cela représente un risque de nous lancer dans cette nouvelle aventure, mais ce premier soutien nous a permis de nous lancer, de réfléchir à une programmation, d’aller visiter des lieux qui pouvaient nous accueillir… Au départ, nous voulions explorer le patrimoine vivant, en visitant des vignobles mais la période ne s’y prête pas. Finalement nous avons découvert des lieux absolument incroyables sur le territoire, comme le Château Laurens bâtit à Agde ou encore la Chapelle de Nazareth à Montpellier. La cathédrale de Maglone (Villeneuve-lès-Maguelone) est un lieu emblématique et nous avons tout de suite pensé au photographe Ryan Hopkinson, son travail s’accorde parfaitement avec le lieu. C’était une évidence. Toute la programmation s’est faite de manière presque organique avec les lieux. Compte tenu du budget serré que nous avons réussi à avoir en quelques mois, nous nous sommes arrêtés sur 4 lieux et sur 9 artistes. Tout s’est fait très vite ! MER MÉDITERRANÉE On estime que 11 millions de tonnes de plastique seraient rejetées dans les océans chaque année. […] Lorsqu’une bouteille de plastique se fragmente, au fil des vents et des courants, et de l’attaque des UV, elle produit à elle seule 20 000 morceaux de micro-plastiques de 5 millimètres à quelques dizaines de microns. Des millions de micro-plastiques donc, qui au fil de leur migration des bassins versant des fleuves vers les mers vont agréger à leur surface les polluants présents dans l’eau (pesticides, hydrocarbures, métaux lourds…) telles des éponges. Ces micro-plastiques seront ensuite confondus avec le phytoplancton et ingérés par les poissons. Les polymères fragmentés relargueront alors leurs toxiques – bisphénol A, phtalates, DDT, PCB et autres pesticides… et contamineront les tissus des organismes qui les absorberont, ralentissant leur croissance et leur reproduction, en perturbant leur métabolisme et leur système hormonal. […] Cinq mille milliards de micro-plastiques, à peine visibles à l’oeil nu, flotteraient à la surface des mers. 100 fois plus auraient déjà coulé. © Samuel BollebdorffE.W. : Avec FLOW, vous revendiquez une citoyenneté artistique, écologique et humaine. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? V.P. : C’est un positionnement que l’on retrouve dans l’ADN de The Eyes, qui est porté depuis le commencement, par de fortes valeurs humaines et engagées. Nous avons à cœur de soutenir et de porter des travaux qui interrogent sur les sujets de société, sur l’écologie. Le monde marin est une partie importante pour nous, et on le développe de plus en plus, et comme on a pu le voir lors du Congrès sur l’Océan, c’est important de le prendre en compte et il y a encore beaucoup de travail de sensibilisation du public à faire. Notre rôle est d’être la passerelle entre les artistes et le public pour développer les réflexions sur ces sujets, de questionner, débattre, de s’enrichir et de faire circuler ces travaux – d’où le flow. Synesthésie Océanique, 2024 © Laure Winants © Fred Boissonnas, « Messine, Skylla: pêche à l’espadon », 1912. Négatif sur plaque de verre, 13×18 cm © Bibliothèque de Genève E.W. : Pouvez-vous nous présenter le titre de cette première édition « Ce qui est fragile est précieux » est nous parler de la programmation associée ? V.P. : Ce titre réunit beaucoup de sujets. Évidemment, la première chose à laquelle on va penser, c’est l’écologie, mais cela concerne également l’humain. Nous avons par exemple un premier sujet sur l’exil avec le travail « Refuge » d’Anne Immelé sur la trajectoire des migrants qu’elle croise en parallèle des routes empruntées par les Phéniciens en Méditerranée, avec Oleñka Carrasco nous abordons le thème du deuil. Le photographe Fred Boissonnas reprend quant à lui l’Odyssée à travers la Méditerranée en utilisant la photographie pour nous reconnecter à notre patrimoine. Pour la partie écologique nous accueillons la Fondation Tara comme invitée d’honneur avec la mise en avant de trois artistes qui ont fait une résidence à bord de la Goëlette : Nicolas Floc’h, Laure Winants et Samuel Bollendorff. On va explorer un aspect plus plasticien avec l’artiste britannique Ryan Hopkinson. Dans cette première édition, c’est l’eau qui est notre fil conducteur dans la programmation. Les sujets, variés, touchent à quelque chose qui, malgré nous, est fragile et dont il faut se préoccuper. Universalis © Ryan Hopkinson E.W. : Il y a une grande transversalité dans votre programmation, quels types de public souhaitez-vous toucher ? V.P. : En effet, et pour cela, la médiation va être un axe très important de notre manifestation. Nous souhaitons mettre l’accent sur le jeune public en développant l’éducation à l’image à travers des outils pour leur permettre de regarder les images différemment et les pousser à se questionner sur les sujets qui nous sont chers comme l’écologie mais aussi sur la question des migrants et ce rapport de cette fragilité humaine. Évidemment, nous souhaitons également cibler tous les amateurs de photographies et d’image etc. Mais ce qui nous tiens à cœur c’est de pouvoir toucher le public du territoire, parce que nous souhaitons associer les personnes qui ne sont pas forcément connaisseurs de l’image, mais qui peuvent s’y intéresser à travers différentes entrées. Ce que tissent les nacres © Juliette-Andrea Elie / Résidence Ronan Guillou 2025 C’est peut-être très ambitieux, mais c’est ça qu’on vient chercher aussi quelque part. Donc, on va aussi organiser des rencontres avec des penseurs, des scientifiques… Ce sera le cas par exemple pour la restitution de la résidence de Juliette-Andréa Elie, qui est en cours. Elle collabore avec des pêcheurs, des ONG et des associations qui luttent pour la protection de la Grande nacre, coquillage emblématique du bassin Méditerranéen, aujourd’hui presque exclusivement présent dans l’étang de Thau et le golfe du Lion. Une manifestation comme FLOW, ce n’est pas juste une série d’expositions, il y a tout un écosystème qui se met en marche pour faire en sorte que ces œuvres existent et qu’il y ait une sensibilité, une manière de transmettre des messages, d’inciter à la réflexion par le prisme de la photographie. Il n’y.a pas que les artistes, il y a de nombreux acteurs, d’autres métiers qui collaborent pour donner vie à un événement. Et parmi eux, il y a des bénévoles, qui jouent un rôle nécessaire. On essaye, tant que l’on peut de rémunérer tout le monde : que ce soit sur les droits d’exposition pour les artistes ou la scénographie qui est confiée à Sylvie Meunier. Mais on ne peut pas tout payer malheureusement, donc nous sommes entourés de nombreuses personnes qui s’impliquent pour œuvrer à cette manifestation. Comme Naomi Pecqueux du réseau Mia qui met à disposition ses connaissances du territoire. E.W. : Est-ce que FLOW a vocation à devenir un rendez-vous régulier, voire se déplacer dans d’autres régions ? V.P. : Notre ambition à ce jour est de faire évoluer le parcours en intégrant de nouveaux lieux et de l’étendre sur le territoire Occitanie. Pourquoi pas l’étendre jusque’à Marseille et Perpignan mais pas avant la troisième ou quatrième édition. Notre volonté est également de faire circuler les expositions en développant les coproductions. C’est le genre d’initiatives que l’on encourage. Aujourd’hui, je ne pourrais pas dire si FLOW sera un parcours annuel ou une biennale. Le contexte financier ne nous permet pas encore de nous positionner à ce sujet. Est-ce que finalement, ce n’est pas mieux d’être biennal d’un point de vue écologique ? La question se pose. © Melita Ibrahima Palerme, 2023 © Anne Immelé E.W. : À ce sujet, vous insistez sur la volonté de « ralentir et de regarder autrement ». Comment cela se traduit-il dans les dispositifs proposés ? V.P. : Le fait d’exposer dans des lieux du patrimoine permet de ralentir et de regarder autrement. Ce sont des lieux à l’atmosphère particulière, avec un univers et une histoire qui leur est propre. Cela nécessite de s’imprégner de l’environnement dans lequel on est. Cela oblige à ralentir. Par exemple, pour accéder à la Cathédrale de Maguelone, vous avez un petit sentier bordé d’un étang. Cet environnement incite à regarder la nature autour de nous. Faire le lien entre le patrimoine et les œuvres oblige à un temps d’observation et de contemplation quelque part. Les quatre lieux du parcours sont éloignés, ce qui permet de digérer, de réfléchir à ce que tu viens de voir avant de passer à une nouvelle exposition. INFORMATIONS PRATIQUES Chapelle de Nazareth804 Av. de la Justice de Castelnau, 34090 Montpellier sam20sep(sep 20)16 h 20 minjeu30oct(oct 30)16 h 20 minFlowLe parcours artistique des enjeux contemporainsChapelle de Nazareth, 804 Av. de la Justice de Castelnau, 34090 Montpellier Détail de l'événementPhoto : Universalis © Ryan Hopkinson The Eyes, producteur culturel et éditeur indépendant, lance du 20 septembre au 30 octobre 2025, la première édition de FLOW, un parcours artistique consacré à Détail de l'événement Photo : Universalis © Ryan Hopkinson The Eyes, producteur culturel et éditeur indépendant, lance du 20 septembre au 30 octobre 2025, la première édition de FLOW, un parcours artistique consacré à la photographie et aux arts visuels, déployé dans des lieux emblématiques du patrimoine en région Occitanie. Avec FLOW, la région Occitanie inaugure un nouveau rendez-vous artistique et citoyen, ouvert à toutes et tous, où patrimoine, création et enjeux contemporains se rencontrent pour interroger le présent et éclairer l’avenir. Pensé comme une invitation à ralentir, regarder autrement et retisser des liens sensibles avec le monde qui nous entoure, FLOW fait de l’image un levier de transmission, de partage et d’émancipation. Le programme explore les grandes questions de société et d’environnement à travers le regard d’artistes engagé·es. Il met en lumière notre rapport au vivant, à la mémoire des lieux, aux identités multiples, aux migrations, aux luttes sociales, à la mer et à la terre. FLOW affirme une citoyenneté artistique, écologique et humaine, qui traverse les territoires et les récits. Chaque édition combine expositions, installations in situ, résidences de création, actions de médiation et rencontres, en dialogue étroit avec les lieux du patrimoine d’Occitanie. 9 ARTISTES Samuel Bollendorff (France) Fred Boissonnas (Suisse) Oleñka Carrasco (Venezuela) Nicolas Floc’h (France) Ryan Hopkinson (Royaume-Uni) Anne Immelé (France) Chiara Indelicato (Italie) Laure Winants (Belgique) Juliette-Andrea Elie (France) en résidence à Sète dans le cadre des Bourses Ronan Guillou 4 LIEUX Pour cette première édition, FLOW déploie ses expositions dans quatre lieux emblématiques d’Occitanie, où patrimoine et création contemporaine dialoguent intensément : Musée de l’Étang de Thau (Bouzigues), Château Laurens (Agde), Cathédrale de Maguelone (Villeneuve-lès-Maguelone), Chapelle de Nazareth (Montpellier) Dates20 Septembre 2025 16 h 20 min - 30 Octobre 2025 16 h 20 min(GMT+00:00) LieuChapelle de Nazareth804 Av. de la Justice de Castelnau, 34090 MontpellierOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal À LIRE FLOW : Un nouveau souffle photographique en Occitanie Cet entretien a été publié dans le numéro #383 de Réponses Photo Marque-page0
News Sous la Coupole, les femmes photographes prennent place Il y a sept ans déjà – comme le temps file – je saluais l’entrée de Jean Gaumy, qui prenait place au ...
Interview Art Contemporain « Sourdre » Claudine Monchaussé à la Verrière, Bruxelles. Interview Nicolas Bourthoumieux Joël Riff depuis son arrivée à la Verrière, Fondation d’entreprise Hermès, défend le principe du solo-show augmenté constituant un subtil réseau de correspondances et d’affiliations particulièrement opérant ...
Photo Masterclass Oeildeep : La forêt commence là où elle s’arrête par Vassili Feodoroff Cette semaine, nous poursuivons la restitution de la Masterclass Oeildeep dirigée par Laurence Cornet, Denis Darzacq et Jean-Christian Bourcart. Après la série ...
L'Edition Le Tour du jour en quatre-vingts mondes, une nouvelle collection signée des éditions L’Axolotl
Pauline Vermare, conservatrice pour la photographie au Brooklyn Museum, est notre invitée 9 heures ago
Carte Blanche aux Filles de la Photo : « Y voir clair dans le méli-mélo de la Photo » disponible en e-book 3 jours ago
« Sourdre » Claudine Monchaussé à la Verrière, Bruxelles. Interview Nicolas Bourthoumieux 9 heures ago
Claudine Monchaussé à La Verrière, Fondation d’entreprise Hermès : Interview Damien Fragnon 4 jours ago
Solo show augmenté de Claudine Monchaussé à la Verrière, Fondation d’entreprise Hermès : Interview mountaincutters 5 jours ago