La onzième édition du Festival Circulation(s) devait ouvrir ses portes au public samedi au 104 à Paris, mais face à la situation sanitaire, le gouvernement empêche toujours la réouverture des lieux culturels. En attendant que les expositions de ce cru 2021 soient accessibles, Marie-Elisabeth de la Fresnaye partage avec nous une de ses expos coups de cœur. Il s’agit du projet « Special Gyal » de Aïda Bruyère.

Portrait Aida Bruyere © Marie Elizabeth de la Fresnaye
Son projet Special Gyal, remarqué et sélectionné par le collectif Fetart lui avait permis de remporter le Grand Prix du 64ème Salon de Montrouge où je l’avais découverte. Il est question de battle de dancehall, de bodyshake, de l’univers des nights club qu’elle découvre assez jeune à Bamako où sa famille vivait à l’époque. Une vie nocturne qu’elle capture à son arrivée à Paris par des photos ou courtes vidéos dans une sorte de journal de bord compulsif, couplé à des images glanées sur internet, selon les séries, dans une envie de révéler l’envers du décor.
Special Gyal avec ces images de corps féminins super musclés et puissants dans une esthétique assez queer, renvoie aux phénomènes de communautés et d’appropriation culturelle (voguing) dans une relecture du féminisme.
De la boîte de nuit dans ses années lycée, jusqu’aux Beaux Arts de Paris où elle se tourne vers le fanzine et le zine (édition limitée), Aida Bruyère qui prépare sa prochaine exposition au Palais de Tokyo (Prix Salon de Montrouge) nous livre une version politique de la sous-culture comme révélateur d’ affranchissement et d’émancipation.
Des enjeux très contemporains.
Talent à suivre.
INFORMATIONS PRATIQUES
En attente de son ouverture Circulation(s) festival propose des capsules digitales dédiées à chacun.e des artistes.