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Pour leur première carte blanche, le collectif lyonnais item que nous accueillons comme invité de la semaine, nous présente les outils qui permettent d’assurer leur autonomie. Dix ans après leur création, ils ont lancé l’atelier, un lieu hybride permettant de se confronter au public avec notamment un lieu d’exposition. Aujourd’hui, un nouveau pas est franchi avec l’ouverture il y a 10 jours de leur galerie pour partager et rendre accessible la photographie documentaire au plus grand nombre. On peut y découvrir jusqu’à mi-mai le travail de Cyril Marcilhacy : « Génération French Tech – Le mythe de la licorne » réalisé dans le cadre de la grande commande photojournalisme du ministère de la culture. Item c’est aussi un laboratoire et une petite maison d’édition !

Le collectif item est d’abord né d’une évidence. L’union fait la force. En nous réunissant il nous paraissait plus facile de construire quelque chose du côté de la photographie documentaire et du photojournalisme comme d’autres l’avaient fait avant nous. Il est aussi né d’une volonté de créer une structure qui nous permette de vivre nos engagements professionnels dans le respect de nos convictions citoyennes. Nous nous sommes réunis sur la base d’une communauté de valeurs structurée autour de quelques mots clefs. Une vingtaine d’années plus tard, certains sont toujours dans notre vocabulaire quotidien. Solidarité, émulation, éthique… d’autres sont venus s’ajouter au fil de notre histoire et des rencontres, comme l’accessibilité ou l’autonomie…
Cette dernière a toujours été présente de manière plus ou moins consciente. Elle s’est affirmée à partir de 2010 avec l’ouverture de l’atelier, puis de la galerie en 2024. En parallèle nous avons imaginé le Lab et fait naître les éditions du collectif item.

Autant d’outils qui nous permettent de défendre une identité collective toujours en mouvement, et de répondre aux préoccupations des dix photographes qui font item aujourd’hui. Pour élaborer des réponses avec elleux, Laureen Quincy, chargée de projet, salariée à plein temps, imagine, entre mille autres choses toutes plus nécessaires les unes que les autres, des dispositifs de financements ou des partenariats. C’est elle qui gère le quotidien de la structure. Elle permet à nos projets d’advenir et de ne pas demeurer à l’état d’idée. C’est un rôle clef pour la gestion et la cohésion de l’équipe. Autre pilier non photographe, Yannick Bailly, graphiste scénographe qui s’occupe de toute la communication visuelle du collectif, et qui met en espace nos expositions depuis l’ouverture de notre premier lieu. C’est avec lui également que nous construisons les maquettes de nos livres, et que nous imaginons des objets éditoriaux de toutes sortes.

Item l’atelier

Ouvrir l’atelier en 2010, c’était se donner les moyens de poursuivre notre réflexion autour des enjeux de notre production et de la diffusion de nos travaux. C’était aussi se donner les moyens de se confronter à un public qui en dix ans est devenu une communauté active bien réelle, présente aux vernissages et autres évènements que nous avons pu organiser pour provoquer la rencontre et la réflexion.
Pendant 14 ans ce lieu modulable a su s’adapter autant à nos besoins qu’à nos envies.
A la fois bureaux, studios de prises de vue et espace d’expo, il a été le lieu d’échange que nous voulions investir et partager, celui qui a permis l’émulation et parfois fait surgir l’audace nécessaire à s’engager dans des projets collectifs au long cours. Celui qui a permis à certain.e.s d’avoir la force de défendre des démarches individuelles et de les revendiquer en les présentant publiquement. Celui qui a permis au collectif de grandir, de s’agrandir, d’essayer, de se tromper, de rebondir, d’élaborer, et de rire aussi…

Aujourd’hui l’atelier a changé de fonction. D’une part il nous permet le stockage et le montage de nos expositions, d’autre part il continuera à recevoir du public dans le cadre de workshop ou de rencontres comme nous pouvons le faire dans le cadre de notre programme de mentorat ou la formation Championnes. Une deuxième vie pour cette adresse à laquelle nous sommes particulièrement attaché.e.s.

Item Galerie

Paris, le 16 Juin 2022. des visiteurs au salon VIvatech, à Paris.

Viva Technology, ou VivaTech, est un rendez-vous annuel consacré à l’innovation technologique et aux start-up créé en 2016. Il se tient annuellement au Paris Expo Porte de Versailles, à Paris
© Cyril Marcilhacy – collectif Item / Grande commande photojournalisme

La Galerie affiche la volonté de partager et de rendre accessible la photographie documentaire que nous produisons, mais aussi celle qu’il nous semble nécessaire de défendre au-delà du collectif.
Ce nouveau lieu nous permet de poursuivre une réflexion autour des enjeux narratifs, ou comment faire le récit subjectif de notre époque en restant justes.
Nous nous engageons ici à construire un dialogue entre des approches individuelles et collectives, à provoquer la rencontre entre les photographes, entre les écritures, entre la photographie et les sciences sociales, à ouvrir des terrains de réflexions poétiques et politiques sur les problématiques contemporaines qui fondent notre intention éditoriale et traduisent nos préoccupations citoyennes.
Rendre compte de la complexité du réel est une gageure. Être les témoins actifs des changements à l’œuvre dans le monde que nous habitons une responsabilité que nous assumons collectivement. Ensemble nous nous engageons sur des propositions artistiques exigeantes et nous imaginons ces murs comme un trait d’union entre nos obsessions et votre curiosité.

INFORMATIONS PRATIQUES

ven15mar(mar 15)9 h 30 minven17mai(mai 17)17 h 00 minCyril MarcilhacyGénération French Tech - Le mythe de la licorneitem galerie, 35, rue Burdeau 69001 Lyon

Item le Lab

Monter des expos a un coût. Le lab, structuré autour des compétences de Romain Etienne, nous offre la possibilité de produire dans des budgets raisonnables sans renoncer sur la qualité et l’exigence. Les deux traceurs sur lesquels nos tirages sont effectués permettent de répondre à la plus grosse partie des scénographies que nous imaginons sous la direction de Yannick Bailly. Le reste est produit chez nos partenaires.
Chaque photographe exposé.e à la galerie bénéficie de la production de son exposition et d’une rémunération en droit d’auteur de 800 euros.

Les éditions du collectif item

Imaginées avec Yannick Bailly, en s’appuyant sur son savoir-faire de maquettiste, Les éditions du collectif nous permettent de faire vivre des projets individuels ou collectifs, mais aussi de proposer dans le cadre d’une commande au long cours, la finalisation par un objet éditorial. C’est ce que nous avons fait avec la fondation Abbé Pierre Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre d’un partenariat sur 3 ans.

https://www.collectifitem.com

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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