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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsPortrait d’enfance de Gladys à 6 ans Cette semaine nous accueillons dans notre rubrique L’Invité·e, l’artiste GLADYS qui vient de publier, aux éditions Contrejour, une monographie réunissant 40 ans de photographie. GLADYS l’inclassable, comme la décrit Matthieu Rivallin dans cet ouvrage rétrospectif, GLADYS n’est pas photographe, elle expérimente et manipule la matière photographique depuis le milieu des années 1970. Jusqu’à vendredi GLADYS vous invite à explorer les territoires artistiques de son univers… GLADYS débute sa carrière de photographe à la fin des années 1970. Avant tout autodidacte, elle s’est formée aux arts décoratifs à Paris. Son écriture photographique est nourrie par sa culture cinématographique et influencée par des séjours à l’étranger : principalement les Etats-Unis et le Japon sur lesquels elle engage des projets sur le long terme. Ses premières images en noir et blanc explorent un monde où se côtoient souvenirs d’enfance, paysages imaginaires et récits poétiques. Elle montre rapidement ses photographies dans plusieurs expositions personnelles parmi lesquelles Lieux de mémoire à la Galerie du Château d’eau de Toulouse en 1980. En 1987 GLADYS bénéficie de la bourse « Villa Médicis hors les murs » et part en résidence au Japon. La série Mamonakou, prolonge un travail sur le corps et l’écriture entamé au milieu des années 1980. En 1989, elle reçoit le Prix Nièpce pour cette série présentée dans de nombreux centres d’art en France et au Japon. Lors d’un second séjour, guidée par Miho, elle poursuit son travail sur le nu découvrant les paysages autour des onsen (sources thermales). Au milieu des années 1990, les séries Tête, et L’Envers du visage, un long travail de recherche sur le portrait, mènent GLADYS à s’interroger sur ce qu’est un visage et sur les codes de sa reconnaissance. Elle photographie ses modèles le visage renversé sur un fond noir, le spectateur perdant ses points de repère habituels. Seul son regard donne un sens nouveau à l’image. La photographe ne se contente pas de l’objectivité de la réalité de la texture du visage ou du crâne, toujours présente : elle imagine ici de nouveaux paysages de rides, de peau et de chair. Tout au long de son parcours, GLADYS a été fascinée par l’instantanéité du Polaroid en noir et blanc comme dans les séries Casa Ortiz ou Gens de Bourges ou en couleur pour la série Les 1001 nuits, ou pour Déplacements, une série de grands portraits fragmentés réalisés à la chambre 50×60. Plus tard, en 2001, la Galerie Baudoin Lebon présente l’exposition Les couleurs de l’eau, des polyptiques couleur à la manière des Voyelles d’Arthur Rimbaud. De la fin des années1990 jusqu’à aujourd’hui GLADYS affirme l’évidence de la couleur dans sa photographie dans ses images dépouillées aux couleurs denses du Presque rien. Que l’on s’attarde sur les images de ses premiers voyages au Maroc et en Egypte, ou que l’on regarde les images prises en Grèce au cours de fréquents séjours, la Méditerranée et ses couleurs tiennent une place particulière dans le travail de GLADYS. En 2014, elle réunit les photographies prises par son père pendant son enfance et les associe aux siennes dans l’exposition Les escaliers de la plage présentée lors du Mois de la photographie à Paris. Tout au long de sa carrière, GLADYS répond aussi à des commandes pour la presse publiant ses images dans Le Monde, Libération, Lire, Télérama, elle réalise d’audacieuses compositions pour les couvertures des hors-séries du magazine La Recherche et publie dans des revues spécialisées en photographie Camera International, European Photography, Réponses Photo, Blind Spot, Aperture. Dans la mode, elle travaille pour Marie-Claire Bis et le magazine japonais Hi Fashion. Forte d’un imaginaire qui se nourrit en permanence de ce qui l’entoure, elle s’est emparée du médium photographique et de ses possibles, comme avec le Polaroïd ou la solarisation, pour créer une œuvre singulière et inventive. Son travail est exposé au Mois de la Photo à Paris, au CRP Centre régional de la photographie Nord-Pas-de-Calais, au musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac, au Château d’eau à Toulouse, mais également à l’international en Suisse, aux Etats-Unis, au Japon, ou en Italie. Entre autres distinctions, elle reçoit le prix Niépce en 1989. Ses œuvres sont conservées dans de nombreuses institutions comme le musée national d’art moderne (Centre Georges Pompidou), la Bibliothèque nationale de France, la Maison européenne de la photographie à Paris, le musée Nicéphore Nièpce à Chalon-sur-Saône et le musée l’Élysée à Lausanne. En 2021, GLADYS a fait don de son œuvre photographique à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP). En 2023, elle a été élevée au rang de chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak. « Dans cette décennie 1980 importante pour l’histoire de la photographie qu’elle contribuera à écrire, elle se distingue par une approche expérimentale à contre-courant des productions majoritairement noir et blanc, masculines, démonstrations de techniques maitrisées de cette époque. En commande pour la mode ou dans ses recherches personnelles, Gladys puise dans sa biographie pour livrer une œuvre photographique plastique avant-gardiste, hors du temps et des courants, féministe avant l’heure. Collages, coloriages, découpages, elle fabrique des images marquées par l’amour et ses chagrins et insuffle la chaleur de la Méditerranée de son enfance qui la suit dans chacune de ses créations. » Audrey HOAREAU, directrice du CRP/ et commissaire indépendante 23 Mai 2024 : La monographie GLADYS qui réunit 40 années de son travail vient d’être publiée aux éditions CONTREJOUR. http://gladys.fr/ Si j’étais une œuvre d’art : Les tableaux couleur des années 1950 de Mark ROTHKO (à voir en cliquant ici). Si j’étais un musée ou une galerie : Le Musée GUGGENHEIM de New York pour son architecture en escargot qui se prête magnifiquement à la montée ou descente de la rampe pour suivre une exposition. Si j’étais un·e autre artiste (tous domaines confondus): Bob WILSON découvert avec son opéra Einstein on the Beach à sa création à Avignon en 1976. Aussi Issey MIYAKE. Si j’étais un livre : Ailleurs de Henri MICHAUX source d’inspiration de ma série Portraits de voyage. Et les aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis CARROLL. Si j’étais un film : La femme des sables de Hiroshi TESHIGAHARA d’après le roman d’Abe KOBO, des images splendides en noir et blanc, une vision philosophique de la condition humaine. Si j’étais un morceau de musique : La liste est longue, Philip GLASS, Going home des Rolling Stones, Gabriel Fauré, Mozart, Offenbach … Si j’étais une photo accrochée sur un mur : Au mur chez moi, une photo de ma sœur enfant, dévalant une dune de sable d’après une diapositive Kodachrome originale prise par mon père. Elle a été montrée dans mon exposition les escaliers de la plage en 2014 dans le cadre du mois de la photo à Paris, où je mettais en correspondance les photos de mon enfance prises par mon père avec mes propres photos. Gil dune de sable été Si j’étais une citation : « « Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? » Lewis Carroll, les Aventures d’Alice au pays des merveilles. Si j’étais un sentiment : Un sentiment furtif. Si j’étais un objet : Un objet non fonctionnel, bizarre, ou un parfum de chez Guerlain. Si j’étais une expo : L’exposition de l’artiste chinois Cai Guo-Qiang au musée Guggenheim de New York, m’avait impressionnée. J’ai le souvenir, entre autres d’une horde de loups empaillés se précipitant les uns derrière les autres pour progressivement prendre leur envol, décoller du sol, et s’écraser en l’air contre une paroi vitrée transparente. Parallèlement le long des murs en montant la rampe, de très grands papiers chinois de grandes dimensions, dans des tons de bruns évoquant des rouleaux de parchemins asiatiques déroulés, imprégnés de poudre à canon qu’il enflamme, avec le crépitement de la poudre qui explose et prend feu, et que l’on entend dans les vidéos de ses travaux avec ses feux d’artifice dans le paysage. Tout ceci respirant l’énergie, la force et une résolution féroce. Si j’étais un lieu d’inspiration : Une petite crique de la mer Égée dans les Cyclades. Si j’étais un breuvage : Du champagne, sans oublier l’eau fraiche ! Si j’étais un héros/héroïne : « Je ne suis pas un héros… » comme dans la chanson de Daniel Balavoine 😉 Si j’étais un vêtement : Un vêtement aérien, en voile, léger qui n’entrave pas la liberté CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉE • Carte blanche à GLADYS : L’enfance qui inspire la narration (mardi 4 juin 2024) • Carte blanche à GLADYS : Le Portrait (mercredi 5 juin 2024) • Carte blanche à GLADYS : Le Polaroid (jeudi 6 juin 2024) • Carte blanche à GLADYS : La couleur (vendredi 7 juin 2024) INFOS PRATIQUES GLADYS Éditions Contrejour 24 x 30 cm, 152 pages 45 euros https://www.editions-contrejour.com/ Favori1
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