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Les Prix de la Quatrième Image 2017 décernés

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Nous avions annoncé l’appel à candidature de la Quatrième Image en janvier dernier, après avoir réceptionné les dossiers venus du monde entier, le jury s’est réuni pour désigner ses lauréats de l’édition 2017. Au total ce sont 8 prix qui sont décernés : les 4 Prix Photos et les 4 Prix Jeunes Talents. Les photographes primés seront exposés lors du festival qui se déroule à Paris du 4 au 17 avril prochain.

Les Prix Photo

Le 1er Prix, parrainé par la Mairie de Paris, consiste en une résidence de trois mois à la Cité des Arts de Paris, assortie d’une bourse. Les lauréats des 2e, 3e et 4e prix se voient remettre respectivement 3 000 €, 1 000 € et 500 €. Tous sont exposés pendant le festival.

1er Prix : Tatiana Plotnikova (Russie), La nature est notre temps

Tatiana est née et vit à St Petersbourg, où elle exerce désormais en free lance.
Son projet récompensé porte sur les Mari, dernier peuple païen d’Europe, qui a résisté à la christianisation forcée de la Russie par Vladimir le Grand. Leur religion, basée sur le respect des éléments de la nature, et ses pratiques ont été transmises à travers la tradition orale. Leurs rassemblements religieux se tiennent dans les bois. Bien que leurs conditions de vie se soient améliorées depuis la chute de l’Union Soviétique, ils continuent de faire l’objet de préjugés de la part de l’église orthodoxe.

2ème Prix : Sasha Maslov (Ukraine), Veterans, Faces of the World War II

Sasha Maslov, photographe Ukrainien, vit aujourd’hui à New York.
Tout en contribuant régulièrement à de nombreux magazines ou journaux, il mène activement des projets personnels, dont l’un des plus ambitieux est sans doute Veterans, Faces of the World War II, une série de portraits qui s’attache à ce qui est au-delà de l’émotion propre à chaque individu. En regardant au-delà de l’essence du portrait, l’artiste tente de créer un portrait du temps lui-même. Cette série nous donne l’occasion de tracer des parallèles illimités entre les personnes photographiées et les objets autour d’eux, et de connecter chaque participant aux autres.

3ème Prix : Lucie Jean (France), Couleurs du silence

Lucie Jean, née en 1978, vit et travaille à Paris et Bagnolet.
Le projet « Couleurs du silence » a été réalisé à l’occasion d’une résidence au Centre d’art Langage Plus d’Alma.
Des paysages du Grand Nord photographiés auprès des populations de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. On ne retient de prime abord que la forme de tableaux où de larges plages de couleurs claires se différencient par de subtiles tonalités. La blancheur des vastes étendues de banquise, ombrée par endroits, côtoie les masses grisées des nuages qui occultent partiellement un ciel bleu pâle. C’est dans ce cadre qu’on dirait informel ou abstrait, s’il s’agissait de peinture, que la photographie discerne des signes de présence humaine, de petites habitations solitaires dans un désert de glace.

4ème Prix : Sadegh Souri (Iran), Waiting Girls

Sadegh Souri est né en 1985 à Navahand, en Iran.
« Waiting girls » a été réalisé dans un centre pour délinquants juvéniles en Iran. Selon la loi islamique, les enfants
peuvent être condamnés à mort pour leur crime à partir de l’âge de 9 ans. Le système judiciaire a toutefois été
modifié et les enfants sont détenus dans des centres jusqu’à leur 18 ans ; ils sont alors soit libérés, soit pendus, si
les plaignants n’ont pas retiré leur plainte. Certaines de jeunes filles photographiées dans ce projet sont
aujourd’hui libres.

Les Prix Jeunes Talents

Le festival tient tout particulièrement, à promouvoir la photographie émergente. Quatre Jeunes Talents ont été sélectionnés et invités à venir présenter leur travail pendant toute la durée du festival. Les lauréats sont âgés de moins de 26 ans, sont étudiants en école d’art ou de photographie, professionnels débutants ou jeunes amateurs.

1er Prix : Antonia Gruber (Allemagne)

Née en 1993, Antonia Gruber exerce comme photographe free lance à Cologne.
La série de portrait distinguée par La Quatrième Image est présentée par Antonia Gruber comme une exploration artistique de la fragilité physique et psychologique de l’être humain. Ces portraits, déformés par des techniques numériques ou analogiques, illustrent l’agitation intérieure, l’écart entre le ressenti individuel et la perception qu’ont les autres, ainsi que la pression de l’industrie de la mode. L’emploi du noir et blanc dirige le regard vers l’essentiel de ces visages que l’on discerne comme beaux, bien que rendus anonymes par la déformation. Ils laissent la place à l’interprétation personnelle et au questionnement.

2ème Prix : Minien Hattingh (Afrique du Sud), Invisible mother infantilized child

Minien Hattingh, née en 1992, vit à Prétoria. Elle travaille sur les thèmes de la spiritualité et de la conscience sociale. Le projet présenté repose sur le concept d’infantilisation des femmes dans la littérature ou l’histoire (Ophelie, Daphne ou la poète Afrikaans Ingrid Jonker), soumises au patriarcat, éternelles « puella ». Son propre corps transformé en sculpture, par moulage puis en coulant de la cire est photographié dans différents environnements. La sculpture est ensuite laissée à l’extérieur et soumise aux intempéries. Pour l’artiste « Les photographies témoignent d’une inhumation sacrificielle d’une identité infantilisée ».

3ème Prix : Karol Pałka (Pologne), Red Room

Karol Pałka, né en 1991, étudie à l’université de Katowice et à la Wajda School à Varsovie La chambre rouge est un voyage visuel dans l’époque du régime communiste, à travers des objets témoins d’un temps que beaucoup veulent oublier. Les photos montrent par exemple l’intérieur de l’hôtel Polona, ou du moulin de Lénine où Fidel Castro et Khrushchev se rencontrèrent. Tentative de comprendre la réalité environnante, ces photos permettent d’éprouver à nouveau les émotions contradictoires portées par le passé qu’elles évoquent.

Dennese Victoria (Philippines), Birds, Curtains and Objects

Dennese Victoria, née en 1991, a étudié le journalisme et participe actuellement à la master class du « Obscura Festival of Photography » en Malaisie.
Initié comme un petit livre pour son père qui partait, ce projet est toujours en cours. Cette série d’images de sa famille ou de l’endroit où elle vit, interroge sur la mémoire, ce qui est perdu ou gagné en vieillissant, et plus généralement sur ce que l’on voit sous un autre jour en évoluant.

Le Jury 2017

Le jury de cette quatrième édition était composé de :
– Jean-François Leroy, Photographe journalistique, directeur et fondateur du festival Visa pour l’Image
– Michket Krifa, Auteur, Directrice artistique et commissaire en arts visuels pour l’Afrique et le Moyen Orient
– Dimitri Beck, Journaliste et Directeur de la Photographie de Polka Magazine
– Anne Cartier-Bresson, Conservatrice générale du patrimoine et directrice de l’Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris (ARCP) depuis sa création en 1983.
– Claire Berger-Vachon, Directrice des affaires culturelles internationales à la ville de Paris.Responsable des Relations Internationales à la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris
– Stanley Greene, Photographe américain, Agence Noor

FESTIVAL
La Quatrième Image
Du 4 au 17 avril 2017
Halle des Blancs-Manteaux
48 rue Vieille du Temple
75004 Paris
Entrée libre
https://www.laquatriemeimage.com

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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