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Partager Partager Temps de lecture estimé : 9minsL’Association Les Filles de la Photo vient de dévoiler les noms des cinq femmes photographes qui vont participer à cette troisième édition du Mentorat. Durant 15 mois, les lauréates bénéficieront d’un suivi personnalisé par un binôme de marraines, respectivement expertes dans les champs artistique et de la commande. Une restitution sera organisée à l’occasion du festival PhotoSaintGermain en novembre 2025. Découvrez les cinq lauréates et leur projet de mentorat. Soum Eveline Bonkoungou Projet en cours – Mes Frères et soeurs Frère et sœur © Soum Eveline Bonkoungou “Le programme de Mentorat des Filles de la Photo est une super opportunité pour moi. Je veux vraiment réaliser un projet documentaire important, mais pour ça, j’ai besoin de conseils et d’orientation. En parallèle, je voudrais élargir mon réseau en France et explorer des opportunités pour financer mes projets.” – Soum Eveline Bonkoungou Ce projet explore la notion de fraternité et de communauté au-delà des liens familiaux traditionnels. Soum Eveline Bonkoungou retrace les histoires de ses frères et soeurs de coeur et de culture du Burkina Faso, qu’elle retrouve en France. Elle raconte leurs parcours, leurs histoires et la relation de proximité qu’ils partagent ensemble. À travers des portraits, des récits et des enregistrements sonores, l’artiste met en lumière les expériences de ces individus qui, comme elle, ont quitté le Burkina Faso pour s’installer en France. Elle se construit à travers des expériences partagées, des cultures communes et une solidarité qui transcende les frontières. En documentant ces histoires et en capturant leurs voix, Soum Eveline Bonkoungou offre une nouvelle vision de la diaspora burkinabè en France. Marraines → Marie Dathanat – Acheteuse d’art et agent d’artistes → Anne Degroux – Directrice adjointe / Les femmes s’exposent Soum Eveline Bonkoungou est née en 1992 à Ouagadougou, Burkina Faso. Sa rencontre avec le photographe Adrien Bitibaly l’oriente vers la photographie d’auteur. En 2021, elle participe au programme de mentorat de PHOTOSA, Biennale photographique de Ouagadougou, et rejoint le CERPHOB (Cercle des Photographes du Burkina), en intégrant le comité d’organisation du festival. Collaborant avec le Bauhaus Universität Weimar en Allemagne, elle crée le projet M’YINGA, mon corps. Eveline Soum a exposé ses séries ZIKR et Peogo à la Fondation Manuel Rivera Ortiz, au Goethe Institut de Ouagadougou, et au Festival Émoi photographique à Angoulême. Depuis 2023, Eveline est suivie dans le cadre d’une résidence de recherche et création à la Kabine, à Arles. Claire Delfino Projet en cours – Archipel du soin Fatoumata, 11 ans, lors d’un atelier son et lumière, à l’hôpital de jour de Gennevilliers de L’hôpital Roger Prevot.Le 21 mai 2024, à Gennevilliers. © Claire Delfino / Archipel du soin “Bénéficier d’un accompagnement régulier pendant 15 mois me permettrait de structurer mon projet, de la phase de production jusqu’à sa diffusion sous différentes formes. J’aimerais bénéficier du regard éclairé des marraines sur mon projet, ainsi que sur mes prises de vue des patients et soignants, réalisées au sein des ateliers menés dans les différentes unités.” – Claire Delfino Parent pauvre de la médecine, la pédopsychiatrie demeure une réalité ignorée. l’OMS préconise le soin ambulatoire, avec des structures d’accueil qui accompagnent l’enfant dans son environnement. Ainsi le soin évolue profondément en se déplaçant de l’asile vers la cité. Lauréate en 2022 de la grande commande photographique de la BNF, Claire Delfino a documenté pendant 6 mois le soin psychique au sein d’une unité fermée, où les adolescents étaient hospitalisés. Dans la continuitéde ce travail, elle propose de documenter le soin psychique hors les murs : comment le soin psychique s’inscrit-il dans la cité? Elle propose de documenter ces pratiques thérapeutiques ambulatoires àdestination des mineurs dans 5 villes des Hauts-de-Seine. Marraines → Magdalena Herrera – Directrice artistique → Christine Leblond – Client partner / Bonjour Paris Claire Delfino est née en 1984. Elle est diplômée en photographie à l’École des Gobelins et est titulaire du diplôme d’auteur-réalisateur de la Fémis. En s’inscrivant dans une démarche documentaire, elle plonge dans l’intime et le quotidien des gens, à la recherche du singulier et du banal. L’enfance, l’adolescence et le travail sont au centre de ses préoccupations. En 2016, elle initie le projet documentaire Belinda, qui chronique la grossesse d’une mère-ado et ses premiers pas de jeune maman en Picardie. La série Face cachée d’une jeunesse tourmentée, réalisée dans le cadre de la Grande Commande photographique pilotée par la BnF, raconte la vie de jeunes hospitalisés en psychiatrie. Safia Delta Projet en cours – La Réplique La Réplique © Safia Delta “Être accompagnée par les professionnelles du Mentorat des Filles de la Photo pour affiner et mettre en espace le travail polymorphe que constitue La Réplique, constituerait une chance extraordinaire d’articuler ma pratique dans ses aspects sensibles et d’incarner des enjeux sociétaux, en quête d’un point d’équilibre entre des forces contraires” – Safia Delta 1983. Safia Delta naît dans une France dont le paysage politique est marqué par une percée historique du Front National où la communauté maghrébine devient particulièrement visible en raison d’une vague de mouvements sociaux. L’immigration occupera le coeur des débats pour ne plus les quitter. Référence au concept freudien de retour du refoulé, le titre de ce travail convoque les feux d’une colère qui consume en silence des corps entiers. Il est temps de réveiller la terre et ses entrailles, de la faire trembler, de convoquer les âmes lointaines et les vivantes pour un hommage anthume, avant qu’elles ne soient avalées dans la plus profonde éternité. Porteuse du conflit, Safia Delta fait coexister des espaces de dialogue dissonants, et reconstitue un espace collectif hanté dans ses chairs pour le réparer, l’apaiser, traverser les murs des mémoires et tracer un horizon neuf. Marraines → Selma Bella Zarhloul – Galeriste → Feriel Simon – Acheteuse d’art / TBWA Artiste photographe basée entre Marseille et Sète, Safia Delta développe une pratique nourrie par une archive héritée et auto-produite à travers laquelle elle interroge la conciliation d’identités multiples. Fondé sur une logique de régénération, son projet My Mother is a Stranger (And I love her) a été vidéo-projeté en 2020 au Photoforum Pasquart et a fait l’objet d’une installation au Parc des Bastions en 2022, en collaboration avec le Centre Photographie Genève et l’association Djelbana. Explorant la dimension intime des dynamiques transgénérationnelles et les espaces restreints d’habitation du réel, ses oeuvres ont été exposées en 2024 à La Chambre, Strasbourg, et au Centre Photographique de Marseille, avec le soutien du Réseau Diagonal. Hélène Jayet Projet en cours – Colored Only – Chin Up ! Catia, Paris 2016. Colored Only – Chin Up ! © Hélène Jayet “Entamée en 2009, cette série m’a demandé beaucoup de persévérance et a été un chemin assez solitaire. Le Mentorat des Filles de la Photo me permettrait de travailler en sororité pour “boucler” ce projet” – Hélène Jayet S’intéresser au cheveu noir peut paraître anecdotique. Mais en réalité, cela permet d’évoquer l’histoire, la mémoire, les questions identitaires et politiques car la coiffure est la traduction formelle d’une identité. Les cheveux sont ici un vecteur pour débattre des questions liées à l’identité et aux origines. Le projet Colored Only – Chin Up ! est né d’une volonté de créer des images thérapeutiques. “Colored Only” (réservé aux personnes de couleurs) symbolise le dispositif de séparation des personnes selon des critères raciaux, qui avait cours dans les pays ségrégationnistes. “Chin Up !” est l’unique consigne que je donne pendant la prise de vue. “Chin Up” se traduit littéralement par “lève le menton”, mais peut aussi signifier “tête haute”, “tenir tête” ou “résiste !”. Cela invite à redessiner notre place dans la société. Marraines → Emmanuelle Halkin – Commissaire d’exposition et éditrice indépendante → Pascale Obolo – Commissaire d’exposition indépendante, directrice de l’African Art Book Fair, AFRIKADAA Hélène Jayet, née en 1977, est une plasticienne et photographe française originaire du Mali. Elle a débuté son éducation artistique à l’école des Beaux-Arts de Montpellier, puis s’est formée en graphisme, en photographie et en photojournalisme à Paris. Elle réalise portraits et reportages pour la presse depuis une dizaine d’années. Son travail a été exposé au festival de La Gacilly, à la Fondation Zinsou au Bénin, aux Rencontres photographiques de Guyane, aux biennales de Bamako et de Dakar, ainsi qu’au Macaal de Marrakech, au musée BOZAR de Bruxelles ou encore à l’Afrikan Museum, aux Pays-Bas. En 2022, l’artiste a participé à une résidence sur l’île de Gorée, soutenue par l’Institut Français au Sénégal. Hélène Jayet pratique également le dessin. Lydia Saidi Projet en cours – Les autres filles du raï Femmes d’Alger dans leur nouvel appartement © Lydia Saidi “Mes attentes pour le Mentorat des Filles de la Photo seraient d’être accompagnée tout au long de ce premier projet que je réalise en dehors de l’Algérie. Plus globalement, j’aimerais être conseillée sur l’ensemble de mon travail et sur la direction à prendre pour inscrire mes photographies dans un cadre de diffusion.” – Lydia Saidi Depuis sa naissance, le raï a toujours inclus les femmes dans ses rangs. Et comme leurs collègues hommes, celles-ci subissaient, souvent plus intensément, la réputation sulfureuse qui accompagnait ce genre musical. De cela était née une pratique assez particulière : pour ne pas montrer leur visage, les chanteuses publiaient des disques sur lesquels elle imprimaient des photos de mannequins occidentales, récupérées dans des magazines. Interrogée par une amie sur ses anciens disques aux visages empruntés. Aujourd’hui, elles sont nombreuses et ont souvent des parcours de vie compliqués, parfois venues par voie d’immigration illégale. Elles continuent d’être à la fois très écoutées et très mal vues par la société algérienne traditionnelle… Marraines → Elisabeth Hering – Responsable de clientèle / Picto → Ioana Mello – Curatrice indépendante Lydia Saidi, née en 1994 à Alger, est photographe et iconographe à Paris. Elle a fait des études de littérature allemande à Alger, puis un master Archives et Images à Toulouse. C’est en autodidacte qu’elle a appris la photographie, en travaillant dans une agence de production audiovisuelle à Alger. Elle a commencé à travailler sur des projets personnels artistiques et documentaires à partir de 2018. Ses projets portent sur des questions de libertés, de contraintes sociales et de mémoire. Elle s’investit également dans des projets numériques de valorisation du patrimoine et de mise en commun de savoirs. Lydia a exposé au FRAC Centre Val de Loire et à la SharjaFoundation (Emirats Arabes) en 2021. Elle était lauréate du prix Jeune Photographie Occitanie 2021. https://www.lesfillesdelaphoto.com Favori2
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