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Partager Partager Temps de lecture estimé : 7mins« Histoire(s) sans fin » est la toute dernière exposition présentée à la Galerie Le Réverbère, à Lyon. Catherine Derioz et Jacques Damez ont annoncé avant l’été la fermeture définitive de la galerie après 43 ans d’activité. Un arrêt aussi triste que brutal. Après avoir interrogé les deux premiers photographes de la galerie Arièle Bonzon et Jacques Damez, voici un nouvel entretien avec le photographe français Pierre Canaguier, représenté par la galerie depuis 1990 qui revient sur cette aventure photographique et se confie sur l’arrêt du Réverbère. Montagne d’or, Vercors, 2011Impression pigmentaire sur papier baryté, réalisée par Laure Abouaf / Le Réverbère16×24 cm, sous passe 30x40cm Plage d’Allaman, Suisse, 2015Impression pigmentaire sur papier baryté, réalisée par Laure Abouaf / Le Réverbère12,8×12,8cm, passe partout 30 x 30 cm Lac Léman à Anthy, 2014Impression pigmentaire sur papier baryté, réalisée par Laure Abouaf / Le RéverbèreImage 12,8×12,8 cm, passe partout 30 x 30 cm Ericka Weidmann : Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Catherine et Jacques et comment avez-vous intégré la galerie ? Pierre Canaguier : Au début des années quatre-vingt je dirigeais un atelier de photographie collectif ouvert aux écoles et au grand public à Grenoble. En parallèle, je développais un travail personnel, mais je ne m’éloignais pas beaucoup de mon laboratoire. En 1983, Michelle Dollmann, responsable de l’artothèque de Grenoble m’a proposé une exposition personnelle. Par la suite elle m’a mis en relation avec le milieu photographique de Lyon et ainsi m’a fait rencontré la galerie Le Réverbère, encore toute jeune. Et bien sûr Catherine et Jacques. Je dois dire que le contact a été immédiat. Je les croisais ensuite à Arles et autres manifestations. J’ai pris l’habitude de venir voir les expositions qu’ils proposaient, j’ai assisté au déménagement de la galerie de la rue Neuve à la rue Burdeau qui a été pour la galerie une étape décisive. C’est à cette époque que j’ai commencé à rêver d’être exposé au Réverbère, mais de caractère réservé je n’aurais jamais osé le leur demander. En 1988, alors que je participais à une exposition collective dans le cadre d’Octobre des arts à Lyon, nous avons échangé sur des thèmes qui nous rapprochaient. Et fin 1989, Catherine et Jacques m’ont invité à participer à une exposition à trois regards intitulée “Le cadre du paysage”. À l’issue de celle-ci, ils m’ont proposé de les rejoindre. Mon rêve s’était réalisé ; je suis représenté par eux depuis 1990. La ligne blanche, Crète, 2015Impression pigmentaire sur papier baryté, réalisée par Laure Abouaf / Le Réverbère12,8×12,8cm, passe partout 30 x 30 cm Plage des grands sables, Groix, 2019Impression pigmentaire sur papier baryté, réalisée par Laure Abouaf / Le Réverbère12,8×12,8 cm, sous passe 30×30 cm / existe en 20×20 cm E. W. : Que représente pour vous cette collaboration ? P. C. : Autant dire tout de suite que c’est extrêmement précieux. Au-delà de l’avantage d’être porté par une galerie – des expositions régulières, des ventes, des rencontres, un réseau – il y a la personnalité de Catherine et Jacques, leur connaissance fine de la photographie, leur point de vue, parfois tranché, toujours très juste. Mon travail n’est pas facile à comprendre et donc à présenter. Ce que je fais peut sembler simple : souvent des petits formats épurés, surtout depuis que je travaille en couleur, sans thème, sans sujet. Pas évident de motiver un public, un espace culturel, un collectionneur sur mes tirages. Catherine et Jacques l’ont fait, 35 années durant, bien que ma notoriété soit limitée comparée à celle des “vedettes” du Réverbère. Je me suis toujours senti porté, aiguillonné, encouragé, avec des retours parfois déstabilisants, mais toujours respectueux et constructifs à chaque présentation de nouveaux travaux. En 35 ans, j’ai eu l’occasion d’exposer dans des manifestations prestigieuses – Rencontres d’Arles, Paris Photo, Biennale de Lyon. Et sur les cimaises de la galerie aux côtés de William Klein, Bernard Descamps, Marc Riboud, Bernard Plossu, Pierre De Fenoÿl, dont les images me faisaient rêver bien avant que je rejoigne le Réverbère. Et puis ces “duos” très motivants, par exemple avec Beatrix Von Conta ou Thomas Chable, pour ne citer qu’eux. Le photographe est seul derrière son viseur ou dans son atelier. J’ai pu bénéficier d’un collectif qui ouvre les esprits. Bref, j’ai fait partie de cette aventure, une très belle aventure ! Villa l’Estelle, plage des Maures, Var, 1985Tirage argentique baryté de l’auteur20×20 cm Sauf riverains, plage des Maures, Var, 1988Tirage argentique baryté de l’auteur10×10 cm Le cadre noir, Les Issambres, 1995Tirage argentique baryté par l’atelier Sudre50×50 cm E. W. : Comment voyez-vous la suite, sans Le Réverbère ? P. C. : Cette aventure je l’ai vécue, et bien vécue. Celle de la galerie dans les murs de la rue Burdeau à Lyon, se termine bientôt. Même si on pouvait s’y attendre un peu – la conduite d’une galerie indépendante devenait plus tendue, sans compter que nous prenions tous de l’âge – l’annonce de la fermeture de ce site a été une épreuve. Je dois dire qu’à ce jour, je suis un peu dans l’expectative, pour ne pas dire dans le flou. J’ai 71 ans, j’ai vécu le meilleur et je ne suis toujours pas pressé. Je vais photographier, bien sûr, continuer à bouger aussi, faire du ski et du vélo, de la musique, voir ma famille, mes amis, m’occuper de mes petits enfants… car pour moi la vie ne peut se résumer à l’activité unique de la photographie (ce qui fût un peu mon péché de jeunesse). Pour autant, j’ai toujours des projets en cours ou en perspective. Par ailleurs, je vais aussi continuer à m’occuper de placer mes archives, sous forme de donations, à des musées et autres structures à même de les conserver. Ce qui est aussi un travail qui prend du temps et, gros avantage, qui oblige à replonger dans son oeuvre, ce qui ouvre des voies nouvelles. Le palmier blanc, Les Issambres, 1996Tirage argentique baryté par l’auteur20×20 cm / existe en 100×100 cm (Musée Géo Charles / Artothèque d’Annecy) Plage de l’Estérel, à Boulouris, 1997.Tirage argentique baryté par l’auteur10×10 cm Le bateau blanc, Théoule-sur-Mer, 1997Tirage argentique baryté par l’atelier Sudre50×50 cm / existe en 100×100 cm (Musée Géo Charles) La pancarte noire, Sainte-Maxime, 1998Tirage argentique baryté par l’atelier Sudre50×50 cm / existe en 100×100 cm (Musée Géo Charles) E. W. : Cherchez-vous une autre galerie pour vous représenter ? P. C. : Pour l’instant non, et pour la suite je ne sais pas. Comme ça, je dirais je ne crois pas. Comme je vous disais précédemment, j’ai vécu le meilleur avec une galerie que je n’ai pas choisie mais qui m’a choisi pour ma plus grande satisfaction. Si je devais en trouver une autre quelles seraient mes attentes ? Retrouver ce que le Réverbère m’a apporté ? Difficile, illusoire ! Je pense qu’il faudrait que ce soit une expérience franchement distincte. Mais à ce jour je ne sais pas en quoi cela pourrait consister. Alors tâchons de terminer au mieux cette année 2024 sur ces cimaises qui nous ont tant fait vibrer, par cette ultime exposition éminemment collective. 2025 nous en dira plus. Alors, wait and see… INFORMATIONS PRATIQUES Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon ven20sep(sep 20)14 h 00 minsam28déc(déc 28)19 h 00 minHistoire(s) sans finExposition collectiveGalerie Le Réverbère, 38 rue Burdeau 69001 Lyon Détail de l'événementPhoto : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : Détail de l'événement Photo : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : une incroyable aventure vécue intensément avec ses hauts et ses bas, ses fous rires et ses colères, ses rencontres fabuleuses avec des artistes et des collectionneurs qui ont été au cœur de tous nos débats et états d’âme ! Et puis, 20 ans après l’ouverture, l’arrivée des assistant(e)s qui nous ont offert leur énergie, leurs compétences et ont accompagné cette utopie. Ouvrir, hors Paris, en 1981, une galerie indépendante consacrée uniquement à la photographie contemporaine dans tous ses « états » et la garder ouverte pendant 4 décennies étaient un pari fou mais gagné ! Enfin presque… car depuis une dizaine d’années le marché a beaucoup changé : il s’est codifié, « financiarisé » et concentré dans les mains d’un certain goût international qui ne permet plus la même liberté d’action et de choix. Nous avons tant aimé les 15 premières années de Paris Photo où galeristes, photographes, journalistes, institutionnels faisaient communauté avec l’équipe de la foire (merci à Rick Gadella et Valérie Fougeirol) grâce à des échanges confiants et libres, tous tendus vers un seul et même but : partager notre passion pour la Photographie avec les collectionneurs pionniers ou les amateurs curieux et cultivés. Nous étions plus brouillons peut-être mais créatifs, généreux et ouverts aux débats parfois musclés ! Petit à petit chacun a dû choisir sa « place ». La langue de bois s’est installée, les discours de l’art contemporain se sont appauvris et le tout culturel a gagné du terrain… Malgré notre réputation, nos commissariats payés et partagés avec les artistes pour des expos hors les murs ainsi que nos prestations intellectuelles se sont amenuisés pour quasi disparaitre après le Covid et nous obligent aujourd’hui à fermer la galerie et arrêter sa programmation à la fin de l’année 2024. Trop de services gratuits (entrée libre des expositions, déplacements peu ou pas remboursés, prêts d’œuvres sans rétribution aucune, visites commentées ou conférences gratuites, conception et coordination de l’agenda Photographie(s) Lyon & co, aide aux dossiers des artistes pour résidences, appels d’offre, candidatures à des prix …) dévorent le temps de notre équipe. Comme nous l’avait déclaré, il y a 20 ans l’adjoint à la culture de la Ville de Lyon : vous travaillez comme un vrai service plublic sans qu’on vous le demande et sans coûter un centime à la collectivité ! Et rien n’a changé ! Pourtant en 2023, nous étions soulagés d’avoir retrouvé notre chiffre d’affaires d’avant 2020 concernant la vente des œuvres. Mais les charges ont beaucoup augmenté et l’impérialisme des foires nous piège. Triste conclusion : le modèle économique d’une galerie de notre taille, sans soutien financier public ou privé, n’est plus viable. Pour finir en beauté cette dernière année dans notre galerie, après L’éblouissement des apparences de Yves Rozet, Silence de Julien Magre, nous vous invitons à découvrir Histoire(s) sans fin avec un choix d’œuvres emblématiques, rares, iconiques ou uniques de chacun de nos photographes. Sans fin car notre amour de la Photographie reste intact ainsi que notre croyance en la force créative de nos artistes qui n’ont de cesse de se remettre en cause et de creuser leur sillon avec intelligence et sensibilité. Nous continuerons autrement à imaginer des expositions, à donner à lire des œuvres, à offrir de la beauté et des émotions au public. Pour preuve la publication de l’essai de Jacques Damez : Denis Roche – L’endroit du temps en 2026 aux éditions de La Lettre volée ainsi que la sortie en 2025 chez Actes Sud dans la collection Photo Poche d’un Denis Roche préfacé par Jacques Damez. Nous vous espérons nombreux à la rentrée (du 21 septembre au 28 décembre 2024) pour partager ce bouquet final avec les artistes et qu’il vous donnera le désir de vous offrir une ou plusieurs photographies pour enrichir votre jardin intérieur. Avec le sourire et une note d’humour pour vous accueillir bientôt… Bye Buy ! Frédéric BELLAY, Arièle BONZON, Dirk BRAECKMAN, Pierre CANAGUIER, Thomas CHABLE, Serge CLÉMENT, Beatrix VON CONTA, Jacques DAMEZ, François DELADERRIÈRE, André FORESTIER, Lionel FOURNEAUX, Rip HOPKINS, William KLEIN, Géraldine LAY, Baudoin LOTIN, Jean-Claude PALISSE, Philippe PÉTREMANT, Bernard PLOSSU, Marc RIBOUD, Denis ROCHE, Yves ROZET DatesSeptembre 20 (Vendredi) 1 h 00 min - Décembre 28 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 LyonUne galerie en province. 300m2 sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. C'est le Réverbère, qu'anime un double regard aigu, exigeant et sans complaisance : celui de Catherine Dérioz et Jacques Damez, ses créateurs, dont, au fil des années, les qualités se sont faites vertus. Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires Get Directions CalendrierGoogleCal A LIRE Galeries photo : des fermetures en cascade… La fin d’une utopie. 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