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Partager Partager OtherSide Morgane Porcheron, Talent à suivre ! Marie-Elisabeth De La Fresnaye30 octobre 2017 Temps de lecture estimé : 5minsJe rencontre Morgane Porcheron à l’occasion des Portes Ouvertes des Ateliers de Montreuil et retrouve ses recherches autour des ruines et de leur perspective muséographique confrontées à de nouvelles formes. Elle nous donne les clés de son univers à l’atelier Le Midi qu’elle partage avec Léa Dumayet et 5 autres artistes. 9 lives : Quels ont été les projets et événements marquants depuis votre diplôme des Beaux arts de Paris ? Morgane Porcheron : Depuis mon diplôme – DNSAP en juin 2016 – aux Beaux-Arts de Paris, j’ai organisé et participé à de nombreux projets, mais également, j’ai rencontré et collaboré avec différentes personnes. Il y a tout d’abord les deux projets-expositions avec Sirine Ammar, « Process in-situ » au DOC en octobre 2016 et « deplace emplace » en mars 2017 au Point Éphémère. Il y a également eu le projet « Grec », composé d’un voyage en Grèce en mars puis, de l’exposition « S’inscrire, puis s’effacer » au musée du Louvre en mai 2017. J’ai aussi collaboré avec Léa Dumayet (lire notre portrait). D’abord, à l’exposition « Moquette et papiers peints » en mars 2017, dans l’appartement de ses grands-parents, puis, à l’exposition « À l’étage » en juillet 2017 curaté par Madame Lupin. Cet été, j’ai intégré l’atelier Le Midi dans lequel je travaille avec 6 autres personnes. Il m’ait apparu naturel que je vienne m’installer dans cet atelier montreuillois multi-disciplinaire et énergique afin de développer de futurs projets. 9 lives : Morgane vous êtes diplômée des Beaux Arts de Paris, comment jugez vous ces années d’apprentissage et de construction personnelle ? M. P. : Je suis arrivée aux Beaux-Arts de Paris en cours d’étude, en quatrième année. Avant j’étais aux Beaux-Arts de Toulouse (l’isdaT) et au bout de quatre ans dans cette école, et un échange à Shanghai dans l’école Offshore de Paul Devautour, j’ai eu envie de changements. Je voulais intégrer les Beaux-Arts de Paris car, en plus d’avoir des professeurs et théoriciens de renoms, j’aimais l’idée d’être en atelier avec un ou plusieurs « chef » d’atelier ainsi qu’avec des étudiants de promotions différentes. Les professeurs avec qui j’ai principalement travaillé sont Elsa Cayo, Götz Arndt et Didier Semin. Elsa m’a appris la rigueur, à penser une sculpture dans l’espace et le rapport au socle en regard avec Brancusi, Rodin ou en Vermeiren. Götz, étant tailleur de pierre et sculpteur, m’a appris l’importance et la force des matières ainsi que la justesse et la délicatesse d’une forme simple et minimale. Didier, qui était mon professeur d’histoire de l’art et mon tuteur de mémoire a également été présent durant mon apprentissage. Il a d’ailleurs participé à l’édition « Process in-situ » que j’ai supervisé en même temps que l’organisation d’une exposition portant le même nom. Étant frustrée de n’avoir passé que deux ans dans cette école et ayant encore plein de choses à apprendre, j’ai décidé de faire une sixième année aux Beaux-Arts de Paris en attendant de trouver un atelier. 9 lives : Parlez-moi de votre pratique et expérience récente « À l’étage » ? M. P. : L’exposition « À l’étage » est tout d’abord la rencontre avec Madame Lupin, ce duo de commissaires d’exposition. C’est également la découverte d’un lieu, de Onzième lieu qui était encore brut et en chantier lors de l’exposition et dont l’adresse était secrète pour les spectateurs. Je n’ai jamais monté une exposition aussi rapidement; elle a duré le temps d’un week-end. Nous avons accrochées les oeuvres le vendredi soir et nous les avons démontées le dimanche soir. Intense, excitant, une réussite. Pour cette exposition j’ai présenté « Structure à niveau », un bureau d’écolier retravaillé et modifié. « Rouleaux », deux sculptures enroulées en terre cuite orange dont les intérieurs sont marqués d’empreintes de sols et les extérieurs de traces de doigts. « Contre-formes », une installation créée pour cette exposition, composée de quatre éléments en plâtre traversés par des morceaux de treillis métalliques à l’aspect minimal et inachevé, dont l’origine vient d’un récent voyage en Grèce et dans ses sites. 9 lives : Comment jugez vous la scène émergente française et les défis lancés aux artistes tout juste diplômés ? M. P. : Je trouve la scène émergente française active et présente. Les écoles d’arts et les Beaux-Arts de Paris en particulier proposent des prix aux jeunes diplômés leur permettant une visibilité. La réalité d’un artiste émergeant se situe également dans le nombre d’heures passées derrière l’ordinateur pour postuler aux nombreux appels à candidatures (prix, bourses, résidences, expositions, etc.). La concurrence est rude et peu sont retenus. Je pense qu’il ne faut pas avoir trop d’attentes, ainsi lorsque l’on est retenu ou contacté pour exposer la surprise est au rendez-vous. C’est aux artistes de monter et proposer des projets, de trouver des lieux, de créer des évènements et de contacter les personnes intéressées afin que les oeuvres soient présentées. 9 lives : Quels sont vos objectifs à moyen terme ? M. P. : Créer et faire évoluer ma pratique sont mes projets immédiats. En effet, j’ai intégré l’atelier Le Midi il y a peu, mon espace est désormais aménagé et praticable donc je peux m’atteler à mon travail artistique. Dans ma pratique, deux directions majeures se croisent; le propos des sculptures de l’une d’elles joue sur une double tension : l’ambivalence entre l’artisanat et la manufacture ainsi qu’entre l’intervention de l’homme sur la nature et la constance de celle-ci à reprendre ses droits. Ce sont ces thématiques que j’ai envie de remettre au goût du jour, mais aussi de me plonger dans mes notes photographiques et tester de nouvelles matières comme les émaux et la cire. Et dans le futur… aspiration chère à chaque artiste, être reconnu pour la qualité de mon travail. Site de l’artiste : http://www.morganeporcheron.com Favori0
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