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Covid-19 et les photographes : Entretien avec Marlène Hodée « Mon activité est impactée jusqu’en 2021 ! »

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La crise sanitaire liée au covid-19 touche tous les acteurs du monde de la photographie. Face aux annonces faites par le gouvernement et les différents ministères pour apporter un soutien financier aux professionnels, nous avons souhaité donner la parole à nos lecteurs. Aujourd’hui, nous partageons le témoignage de Marlène Hodée.

Une jeune structure qui risque de mourir, parce qu’on ne lui aura pas parmi de grandir !

Marlène Hodée est une photographe qui vit en région Centre-Val de Loire. Elle a créé sa micro-entreprise en janvier 2019, un statut juridique qui attire de plus en plus de photographes pour sa simplicité. Elle réalise principalement des reportages événementiels comme les mariages, une activité saisonnière forte entre les mois d’avril et septembre-octobre. Suite à l’annonce de la crise sanitaire, toutes ses commandes prévues sont annulées ou reportées.

« Tel quel,  je ne vais plus avoir aucun revenu pour les mois à venir. L’impact est également sur l’année 2021. Je n’ai pas de solution, car je ne peux pas prétendre à l’aide d’urgence du ministère de l’économie. Ayant créé mon activité en janvier 2019, je n’ai fait aucun chiffre d’affaire en mars 2019. »

Une situation catastrophique pour la jeune maman. Les annonces faites par le gouvernement, et notamment celle qui la concerne spécifiquement : le Fonds national de solidarité d’un montant maximal de 1500€, ne pourra lui être accordé. En cause ? Un critère d’attribution qui se joue à quelques jours seulement. Le gouvernement avait prévu pour les jeunes structures qu’elles aient la possibilité de faire la moyenne de leur chiffre d’affaire annuel, pour la comparer au mois de mars 2020. Mais voilà, il faut avoir créer son entreprise après le 1er février 2019, alors que Marlène a obtenu son numéro SIRET en janvier… Quelques jours auparavant. Ainsi en mars 2019, son chiffre d’affaire est de zéro, puisqu’elle lance son activité, et en mars 2020 elle réussi à avoir un peu de chiffre d’affaire. Elle n’est donc pas éligible.
Si les critères d’attribution ne permettent pas une plus grande souplesse, on se rend compte que ceux qui sont réellement dans le besoin, n’y auront pas droit. Elle se retrouve en plein désarroi, les mois à venir sont sombres, et qu’en sera t-il de l’année 2021 ? Elle songe à trouver un emploi, quand la fin du confinement le permettra.

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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