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Jusqu’au 29 mai prochain, la FondationCartier pour l’art contemporain vous propose de découvrir, pour la première fois en France, une grande rétrospective consacrée à l’œuvre de l’une des figures majeures de la photographie latino-américaine, Graciela Iturbide. “Heliotropo 37” vous propose un parcours qui s’étend des années 70 jusqu’à nos jours. On y retrouve ses images les plus iconiques, jusqu’à ses séries les plus récentes. Les visiteurs pourront également découvrir un travail couleur, spécialement réalisé pour cette exposition parisienne !

Autorretrato, Desierto de Sonora, México, 1979 © Graciela Iturbide

Depuis le début des années 2000, la Fondation Cartier a fait de la photographie l’un des axes majeurs de sa programmation.
Avec plus de 200 images, l’exposition « Heliotropo 37 », s’inscrit dans la continuité des précédentes expositions dédiées à de grands photographes d’Amérique latine.

« La photographie est un rituel pour moi. Partir avec mon appareil, observer, saisir la partie la plus mythique de l’homme, puis pénétrer dans l’obscurité, développer, choisir le symbolique. »

Mujer zapoteca, Tonal , Oaxaca, 1974 © Graciela Iturbide

Benarés, India, 2000 © Graciela Iturbide

Lauréate du prix W. Eugene Smith en 1987 puis du prix Hasselblad en 2008, la photographe mexicaine Graciela Iturbide présente ici plus de 50 ans de photographie, de ses oeuvres les plus anciennes jusqu’aux plus récentes, avec en plus une série exclusive en couleur réalisée spécialement pour l’exposition.
C’est son studio au 37 calle Heliotropo dans le quartier de Coyoacán à Mexico, qui donne son titre à l’exposition. Il a été conçu en 2016 par le fils de la photographe, l’architecte Mauricio Rocha. Cette tour de briques offre à l’artiste un refuge loin des regards extérieurs pour se recueillir et travailler. C’est aussi son fils qui signe la scénographie de cette rétrospective.
L’exposition présente un grand nombre de photographies des personnes qu’elle rencontre ou des objets qui la surprennent et l’enthousiasment lors de ses différentes pérégrinations au Mexique mais aussi partout dans le monde entre les années 1970 et les années 1990.
Parmi les séries emblématiques de cette période figurent Los que viven en la arena [ceux qui habitent dans le sable] (1978) pour laquelle Graciela Iturbide a longtemps séjourné au sein de la communauté Seri, dans le désert de Sonora, au nord-ouest du pays ; Juchitán de las mujeres (1979-1989), étude consacrée aux femmes et à la culture zapotèques, dans la vallée d’Oaxaca, au sud-est du Mexique, ou encore la série White Fence Gang (1986-1989) réalisée auprès des cholos, des gangs d’origine mexicaine à Los Angeles et à Tijuana.

Khajuraho, India, 1998 © Graciela Iturbide

Saguaro, Desierto de Sonora, México, 1979 © Graciela Iturbide

« En ce moment, c’est le travail sur les éléments qui m’attire. Plutôt qu’une dérive vers l’abstraction, on pourrait peut-être parler d’une plus grande concentration de symboles […] [Pour l’Inde] je me suis lancé le défi de ne montrer aucun visage, mais uniquement des symboles qui condensent des traditions culturelles ou simplement des situations humaines ».

En sus des photographies qui ont fait la notoriété de Graciela Iturbide, cette exposition révèle des travaux récents et rarement présentés. Au fil du temps, ses prises de vues se vident de toute présence humaine et son attention se porte vers les matières et les textures, révélant le lien métaphysique qui unit l’artiste aux objets, à la nature et aux animaux. Naturata, réalisée entre 1996 et 2004 au jardin botanique d’Oaxaca, initie cette disparition progressive : plantes et cactus, retenus par des cordes, enveloppés dans des sacs en toile de jute, s’estompent sous les voiles et les filets.

Piedras, Tecali, Puebla, México, 2021 © Graciela Iturbide

À l’occasion de l’exposition, la Fondation Cartier publie un ouvrage offrant une véritable exploration de l’oeuvre et de l’univers personnel de Graciela Iturbide.
Il réunit l’ensemble des photographies présentées, ainsi qu’un entretien avec la photographe mené par l’essayiste française Fabienne Bradu, une nouvelle originale de l’écrivain guatémaltèque Eduardo Halfon et un reportage photographique réalisé dans l’atelier de Graciela Iturbide par le photographe mexicain Pablo López Luz.

INFORMATIONS PRATIQUES

sam12fev(fev 12)11 h 00 mindim29mai(mai 29)20 h 00 minHeliotropo 37Graciela IturbideFondation Cartier pour l'art contemporain, 261, boulevard Raspail 75014 Paris

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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